Afghanistan: les difficultés d'accès rendent difficile l'acheminement des secours pour l'Afghanistan

Lorsque le pasteur Ray Buchanan est finalement arrivé en Afghanistan, en compagnie d'une équipe d'évaluation des besoins en aide humanitaire, il s'est senti comme s'il venait de gravir l'Everest.


Au cours d'un entretien mené le 5 novembre avec le Service de presse évangélique méthodiste, Buchanan a raconté que les difficultés d'accès dues à la géographie, combinées à d'autres facteurs tels que le climat et les barrages routiers érigés par une bureaucratie post-soviétique, rendent une action de secours dans ce pays plus complexe que dans n'importe quel autre endroit qu'il a connu auparavant.


Pour ce pasteur évangélique méthodiste, fondateur et directeur exécutif de ”Stop Hunger Now” (Arrêter la faim maintenant), c'est pire que le désert du Sahara, le Soudan méridional ou le Congo.


Mais le temps compte dans un pays où la majeure partie de la population est confrontée à la famine et, très bientôt, aux rigueurs de l'hiver. "L'hiver, là-bas, va être tout simplement brutal" a dit Buchanan. "Deux jours après notre départ, il y a eu une tempête de sable pendant laquelle on a enregistré des vents à plus de 160 km/h."


Buchanan s'est rendu en Afghanistan et au Tadjikistan en compagnie de représentants de ”Food for the Hungry International” (Vivres pour les affamés international), ”World Concern” (Préoccupation pour le monde), ”Northwest Medical Teams” (Equipes médicales du Nord-Ouest) et l'Agence de développement pour l'Asie centrale, une organisation déjà active au Tadjikistan. "Ce que nous avons fait pendant ce voyage a été de créer un partenariat capable de répondre activement à ce qui se passe en Afghanistan", a-t-il expliqué.


Le seul fait de l'"énormité des besoins" constitue un obstacle en soi. Les organisations susmentionnées ont limité leur opération à 26'000 familles menacées, soit environ 266'000 personnes. "Nous avons défini une petite partie d'une province, comprenant 3 villages", a-t-il déclaré. 


Le transport des secours à travers la frontière entre le Tadjikistan et l'Afghanistan n'est qu'un aspect des difficultés rencontrées pour accéder à la province de Takar, qui, en outre, "est toujours une zone de conflit très actif", a relevé Buchanan. "Pendant que nous étions là-bas, nous avons failli être pris sous un tir nocturne de fusées".


Les organisations ont loué à Dashti-qala un dépôt devant servir de centre à leur opération. Selon Buchanan, cet immeuble est situé dans la même zone que Khojja Boddin, qui abrite le quartier général de l'Alliance du Nord.


Les activités prévues comprendront des distributions de vivres, de vêtements d'hiver et de couvertures, complétées par une assistance sanitaire fournie par un médecin et deux infirmières qui devraient arriver sur place à mi-novembre. Tom Love, un Américain qui a travaillé antérieurement pour ”Food for the Hungry International” en Malaisie, est déjà sur les lieux en qualité de directeur du programme.


Stop Hunger Now, basée à Raleigh, Caroline du Nord, a d'ores et déjà remis un montant de $ 10'000 à ”Food for the Hungry International” pour permettre l'envoi sans délai de secours et la mise en place rapide de personnel en Asie centrale. Buchanan est pour sa part en train de réunir $ 100'000 pour acheter des vivres et financer l'envoi de cinq conteneurs de vêtements d'hiver et de deux conteneurs de couvertures. Il précise que s'il pouvait obtenir un don de $ 50'000 affecté aux frais de transport, tout le reste de l'argent irait directement à l'achat de nourriture. 


"Sans aide, ces gens seront morts avant la fin de l'année", a-t-il déclaré. ”Fondamentalement, notre projet vise à leur faire passer l'hiver et leur permettre de tenir jusqu'à la prochaine récolte".



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6 novembre 2001

Source: UMNS