Ce fut la première visite jamais effectuée en Haïti par un Secrétaire général du Conseil Ïcuménique des Eglises (COE). Du 11 au 14 mai 2000, le Dr. Konrad Raiser, Secrétaire général du COE, y a rencontré des représentants et représentantes des Eglises de Haïti et s'est informé sur place de la situation actuelle des Eglises et de la société civile.
La visite de Raiser s'est inscrite dans un contexte social et politique particulièrement tendu. Au cours des semaines précédentes, la "Fédération protestante haïtienne" (FPH) avait lancé deux appels à la nation. Le 20 mars dernier déjà, la FPH avait mis en garde contre une "grave crise" qui menaçait de "précipiter la nation haïtienne dans le chaos."
"La paupérisation de la population, la dévaluation constante de la monnaie nationale, la dégradation de la qualité de vie, les disparités sociales atteignant la limite du supportable caractérisent cette situation qui n'est plus tolérable", déclarait le communiqué du mois de mars, dans lequel la FPH soulignait entre autres l'importance primordiale des élections générales pour le processus démocratique.
Au cours de ses entretiens avec le Président de la République, René Préval, Raiser a mentionné et soutenu cette position des Eglises haïtiennes. Raiser a également rencontré l'opposition politique ainsi que le président de la Conférence épiscopale catholique-romaine d'Haïti.
Le COE ne compte aucune Eglise membre en Haïti. Les Anglicans et les Méthodistes y sont affiliés indirectement par le biais des organes internationaux de leurs dénominations. Selon Raiser, une bonne partie des Eglises protestantes haïtiennes, traditionnellement de tendance évangélique, se sont jusqu'ici montrées plutôt réservées à l'égard du mouvement Ïcuménique institutionnel. S'y ajoute que dans nombre de cas, une adhésion en qualité de membre officiel ne saurait être envisagée, vu le nombre de membres restreint de ces communautés.
Source: Service de presse réformé