Suisse, Berne: message des Eglises aux ténors de la politique et de l'économie

Les chefs des Eglises nationales catholique et protestante ont remis, samedi, au président de la Confédération Moritz Leuenberger le «Message des Eglises». Ce texte est le résultat d'une large consultation de la base des deux communautés.


La clôture de la première consultation oecuménique sur l'avenir social et économique de la Suisse a pris un tour festif samedi à l'église du Saint-Esprit de Berne. Le «Message des Eglises» a été remis à Moritz Leuenberger, au représentant syndical Paul Rechsteiner, au chef des patrons Fritz Blaser et aux délégués d'associations d'étrangers et d'organisations humanitaires.


Pas seulement dans l'au-delà


Présenté par Mgr Amédée Grab et le pasteur Thomas Wipf, président de la Fédération des Eglises des Eglises Protestantes Suisses (FEPS), le document résume en une centaine de pages plus de 1000 prises deposition. Outre les instances ecclésiales, paroisses et mouvements, de nombreuses personnes privées ont tenu à donner leur avis sur l'avenir de la Suisse. 


Les deux plus grandes communautés religieuses de Suisse ont éclairé les thèmes du travail, des migrations, de la famille, de l'environnement, de l'argent et de la politique internationale. Leurs représentants ont rappelé l'importance de la voix des Eglises, à une époque où les valeurs éthiques ne vont plus de soit. 


Les Eglises ne voient pas seulement le futur dans l'au-delà, a expliqué Thomas Wipf, président de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS). Leur ambition est de s'engager «pour une communauté humaine plus juste et plus solidaire». Le progrès ne va pas sans la conscience, a résumé Thomas Wipf. 


En tant que force de développement social, les Eglises doivent prendre leurs responsabilités pour que le monde ne génère plus de «working-poor et de sans-papiers», a expliqué le président de la Conférence des évêques suisses (CES) Mgr Amédée Grab.


L'influence correctrice des Eglises


Le président de la Confédération a pris la parole devant plus de mille invités. Il a remercié les Eglises d'apporter un regard chrétien sur les sujets politiques. Le conseiller fédéral leur a demandé de renforcer leur rôle social et d'exercer une influence correctrice sur la vie politique. 


Il s'est dit partisan d'une «stricte séparation institutionnelle entre l'Eglise et l'Etat». Mais en matière de solidarité et de justice sociale, les Eglises donnent des pistes plus simples et plus directes que la politique, a estimé M. Leuenberger. Leur tâche est de les traduire dans le langage politique de tous les jours. 


Les Eglises ont fait un pas important dans ce sens avec le message issu de la consultation oecuménique. Elles ne «peuvent ni ne doivent nous dispenser de l'usage autonome de notre conscience et de la nécessité de se confronter aux positions politiques adverses», a encore déclaré Moritz Leuenberger. 

Source: swissinfo - RSI - Edicom