Etats Unis: les fusillades à l’Ecole soulignent 'une réalité effrayante,' déclare l'Evêque

Pour l'Évêque Marie Ann Swenson placée à la tête de l'Église Evangélique Méthodiste (EEM) en Californie du Sud, les fusillades le 5 mars scolaires à Santee ont remis en mémoire la tragédie de Colombin survenue deux ans plus tôt, quand elle exerçait son ministère dans le Colorado.


"Ça joue sur les émotions," a-t-elle dit, en décrivant sa réaction aux fusillades du Lycée Santana. Ces meurtres et ces violences l'ont laissée complètement démunie et l’ont plongée pour longtemps dans une très grande souffrance.


"Je continue à penser que nos Ecoles et nos Eglises doivent être des endroits sûrs pour les gens," a-t-elle dit au Service de presse Evangélique Méthodiste (UMNS). "C’est effrayant de penser que les Ecoles ne sont plus des endroits suffisamment sûrs pour les enfants et les jeunes."


Swenson est à la tête de la Conférence Annuelle de Californie et du Pacifique (EEM), qui inclut la communauté de Santee, située près de San Diego. Il y a deux ans, elle exerçait son ministère au sein de la Conférence des Montagnes Rocheuses, quand deux garçons au Lycée Colombin de Littleton, Colo., a tué 13 personnes et en a blessé beaucoup plus avant de se suicider.


Un bizut de 15 ans, Charles Andrew, dit «Andy» Williams sera traduit en justice le 7 mars pour ses fusillades au Lycée Santana, qui a provoqué la mort de deux garçons et blessé 13 autres personnes.


Les pasteurs évangéliques méthodistes (EEM) de Santee, avec les autres communautés chrétiennes, se sont rendu immédiatement sur les lieux de la fusillade. Ils se sont proposés de conseiller et de soutenir les victimes et ont tenu des réunions de prière partout dans le secteur.


Les jeunes gens de plusieurs Eglises Evangéliques Méthodistes du secteur fréquentent le Lycée de Santana. Les grands-parents de Randy Gordon, un jeune de 17 ans qui a été tué, sont membres de la «San Carlos United Methodist Church» à San Diego.


Le 6 mars, Swenson s’est entretenue des fusillades avec son cabinet. Après quoi, elle a laissé son bureau de Pasadena pour entamer une retraite de deux jours avec les pasteurs pour convenir de la meilleure manière de soutenir les pasteurs dans le secteur de Santee et renforcer la communion fraternelle entre eux. La retraite eut lieu dans un camp dépendant de la Conférence près de San Diego.


Le pasteur de la dénomination le plus proche des lieux du drame était la pasteure Gwen Jones-Lurvey à la tête de l’Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) de Santee. Jones-Lurvey était à la maison quand elle a entendu dire qu'un incident était arrivé au Lycée Santana, deux blocs plus loin. Les hélicoptères survolaient le quartier et elle pouvait entendre des sirènes. En entendant ces coups de feu, sa première pensée a été de se dire qu’il lui fallait se rendre à l’école et y offrir ses services et dit-elle, ‘pour voir si je pouvais montrer l’amour de Dieu d’une manière ou d’une autre dans cette situation.» Elle a pensé alors aux gosses qu'elle connaissait à «Santana High».


Dans les deux ou trois heures qui ont suivi, Jones-Lurvey a discuté sur place avec des étudiants, des parents et des fonctionnaires de la ville. Elle a passé presque tout le reste du temps au téléphone.


Ce soir-là, elle a animé une réunion de prière à l'Église de Santee. Parmi les quelques 70 participants figuraient des responsables de groupes de jeunes et beaucoup de jeunes gens, aussi bien que des croyants provenant de l'Armée du Salut ou d'autres Eglises autour de la zone. Le nom des victimes de ces coups de feu était rappelé à la mémoire des fidèles et le groupe a prié pour eux et leurs familles. Pendant cette réunion de 90 minutes, les gens ont aussi partagé les sentiments et les émotions qu’ils éprouvaient après ces évènements.


"Certains parents étaient tout aussi éperdus que bien des jeunes, bien que leurs enfants n'aient pas été blessés," laissait entendre Jones-Lurvey.


La réunion s’achèvera avec le chant «Amazing Grace» -‘ô Grâce Étonnante"- suivi par "des accolades" et des rafraîchissements, a fait savoir la pasteure.


Le lendemain, Jones-Lurvey a célébré le culte habituel avec les quelques 60-70 étudiants de l'Église de Santee. Elle a souligné que dans les accès de colère il était important de parler à quelqu'un. 


Chacune des Eglises dans le secteur essaye d'accompagner les personnes traumatisées par les fusillades, déclare Swenson. Des pasteurs proposent aussi une relation d’aide, a-t-elle dit.


-Les choses se sont déjà passées de cette façon lors de la fusillade de Colombine.-


.... Pendant les premières heures et même bien après une telle tragédie, l'Eglise a "fait acte de présence, c’est là un ministère de valeur," a dit Benedett-Farmer. "C'est ce dont que les gens se souviennent." Des mois encore après les coups de feu de Colombine, il se trouvait des gens pour lui exprimer leur reconnaissance pour l’aide et le soutien offerts par les Eglises, a-t-elle ajouté.


Dans la situation de Colombine, Benedett-Farmer a reconnu qu’il était très important de prêter attention aux pasteurs et aux membres laïcs engagés en première ligne sur les fronts de la tragédie. On a apporté de l'aide et des conseils aux jeunes comme aux autres personnes impliquées dans les secours mais les responsables de l'église locale avaient aussi eu besoin de l'appui "à force de donner, de donner et de donner," a-t-elle dit.


"Ce que nous devons surtout faire, c’est de rester proches les uns des autres pendant cette période et de «marcher ensemble» à travers le chagrin, la douleur et la perte, pense-t-elle.


A tous ceux qui se portent volontaires pour aider d'une façon ou d'une autre, Swenson donne ce conseil : "l’important, c’est d'aimer les enfants et les jeunes gens de votre propre communauté et de leur prêter attention, c’est d’admettre que la situation est critique, chaque fois que les jeunes donnent l’impression de se perdre, de s’aliéner et de déprimer. "Chaque jeune doit être capable de grandir dans un environnement d'amour, de soin et de compassion, a-t-elle ajouté.


... Jones-Lurvey a dit qu'il était important de prendre au sérieux les gens qui en menacent d'autres ou qui retournent ces menaces contre eux-mêmes. C'est un cri, un appel à l'aide et ils ont besoin de conseil. Il faut être attentif aux signes de dépression, de colère ou de difficultés que les amis pourraient éprouver et leur faire savoir qu'on les aime, recommande-t-elle. Comme un adolescent qui avait eu des pensées de suicide le lui avait dit, une accolade peut faire toute la différence.


Swenson a aussi souligné l'importance de ministères spécialisés pour les jeunes à tous les niveaux de l’Eglise, par des séminaires ou dans les communautés locales.


"Si vous y pensez, les gosses qui sont actifs dans leurs groupes de jeunes et les gosses qui font partie d’une communauté locale, eux ne s’adonnent pas à la violence, fait-elle remarquer. Ce sont eux qui aident et réagissent positivement quand la violence arrive, alors que les gens qui s’adonnent à la violence sont aliénés, a-t-elle ajouté.


Jones-Lurvey a projeté de quitter la pastorale plus tôt pour être avec son groupe de jeunes de son Eglise le 7 mars pour son dîner hebdomadaire et son étude biblique. Les jeunes trouveraient de l’aide au cas où ils en ressentaient le besoin, elle en est persuadée.


Dans ses discussions avec des étudiants et des parents, Jones-Lurvey a dit qu'elle avait un message de base : "même dans les pires difficultés, Dieu est avec nous et nous fera passer à travers elles avec succès."


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*L’auteur de cet article est Tanton, journaliste auprès du Service de Presse évangélique Méthodiste.

Son édition remonte au 07 mars 2001

Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)