Les Méthodistes britanniques suivent de près le vote pour l'indépendance écossaise

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Carte des îles britanniques, Wikimedia

Par Linda Bloom

Dans les jours précédant le vote sur l'indépendance de l’Ecosse fixé à la date du 18 septembre, « le niveau d'activité et de débat est devenu frénétique », selon les dires du révérend David Easton, président du district de l'Ecosse pour l'Église méthodiste en Grande-Bretagne.

Les plus récents sondages montrent que le vote sur ce projet de rupture du Royaume-Uni s’annonce très serré, selon Reuters et d'autres médias. Des politiciens britanniques font des efforts de dernière minute pour tâcher de convaincre l'Ecosse de rester dans le giron de l’Empire britannique.

Les partisans de l'indépendance écossaise, dirigés par le Parti national écossais, soulignent la nécessité de l’identité et de l'autonomie nationales. Ceux qui s'opposent à la décision, y compris le Premier ministre britannique David Cameron, s’inquiètent de l'avenir du Royaume-Uni et des conséquences économiques désastreuses pour l'Ecosse.

La présence méthodiste en Ecosse comprend un peu plus de 2000 membres dans 41 églises et sept circuits dispersés sur une vaste zone. Cependant, aucune des églises n’est près de la frontière avec l’Angleterre, déclare  Easton à l’Agence de presse méthodiste unie (UMNS) dans une interview par email.

« Aucune de nos dénominations n’a pris position pour ou contre l'indépendance, mais à notre Synode du printemps nous avons débattu de la question et de ses implications pour la société et l’Église », a-t-il dit. « Les églises locales ont également été impliquées dans le processus ».

À travers l'Action des Chrétiens Ensemble en Écosse, un organisme œcuménique de neuf membres, dont l'Église méthodiste, les chrétiens ont participé à des discussions sur la signification et les implications de ce référendum, a déclaré le Rév Lily Twist, une pasteure retraitée qui vivait en Ecosse pendant six ans tout en exerçant la fonction de présidente de district.

Certaines questions et préoccupations concernent les questions de santé, d'éducation et de finance. « Il est difficile d’évaluer tous les facteurs en jeu dans tant de questions, auxquelles il est impossible de répondre à ce stade, a déclaré Twist. « La méfiance vis-à-vis des motivations avancées et de la validité des informations diffusées ajoute aux incertitudes ».

Twist se disait préoccupée par l’absence de prise de compte des effets négatifs qu’aurait le retrait de l'Ecosse du Royaume-Uni.

«Je suis tout à fait favorable à la célébration de l'identité nationale, mais crois qu’elle n'est pas minée par le maintien de l’Écosse dans l’Union », a-t-elle expliqué. « Les desseins de Dieu pour un monde uni ne semblent pas favorisés par le projet de scission, par la perspective d’une rupture qui constitue déjà une menace ailleurs ».

Action des Chrétiens Ensemble en Ecosse - membre des Églises Ensemble (Churches Together) en Grande-Bretagne et en Irlande - et le Conseil œcuménique des Eglises (COE) - ont organisé une conférence de deux jours sur l'indépendance à l'Université d'Édimbourg, en mars, en présence de représentants de l'Église de tout le Royaume-Uni.

L'organisation, comme elle le souligne sur son site Internet, est restée neutre « mais pas indifférente » sur la question de l'indépendance.

«Les Églises d’Écosse ont cherché à encourager un dialogue respectueux dans le débat sur l'indépendance et la considération des plus vulnérables et marginalisés de la société écossaise (quel que soit le résultat du référendum) », a indiqué le groupe.

Impact sur le méthodisme

Le dimanche 14 septembre, de nombreuses églises ont utilisé des prières spéciales préparées par Action des Chrétiens Ensemble en Ecosse pour réfléchir à la situation et l’opération sera reconduite le dimanche suivant le vote.

Tout changement de statut de l'Église méthodiste en Ecosse comme district de l'Église britannique serait « irréaliste et indésirable», estime Twist.

«L'indépendance de l'Ecosse pourrait créer des complications administratives en ce qui concerne le séjour des ministres dans ce qui serait un pays étranger», a-t-elle reconnu. « Sur le plan des finances, devoir utiliser une autre monnaie ... pourrait être un autre défi potentiel ».

Easton croit que la connexion méthodiste tiendra, même si le vote est « oui » pour l'indépendance.

« L'Eglise méthodiste en Irlande opère dans deux pays différents avec beaucoup de succès», a-t-il expliqué. « Personnellement, je pense qu'un certain nombre d’avertissements sévères à propos de ce qui se passera si le pays vote ‘oui’ ont été surmédicalisés par ceux qui veulent voter Non ».

Le système utilisé par l'Église Méthodiste britannique pour l’affectation de ses ministres permet aux pasteurs et aux diacres ‘pour une bonne part de dire là où ils sont prêts à être affectés », a-t-il ajouté.

Traditionnellement, l'Ecosse avait eu des difficultés à attirer des ministres, a-t-il noté. «L'an dernier, pas un seul ministre voulait être en poste ici. Qu’il y ait ou non un vote oui, il sera difficile de dire s’il sera encore plus difficile de trouver des ministres. Le temps nous le dira ».

Easton a déclaré qu'il espérait que les Méthodistes Unis se souviendraient de l'Église Méthodiste britannique dans leurs prières durant cette période.

« Quel que soit le résultat du vote, il y aura des changements ici (en Angleterre), tout comme ici, et la prière continue sera nécessaire pour faire ressortir le meilleur de la situation », a déclaré Twist.

Bloom est reporter multimédia auprès de l’Agence de presse méthodiste unie basée à New York. 

16 septembre 2014

Traduction eemni

umc.org