États Unis, Washington : des conservateurs avertissent contre la ' Troisième Voie ' dans le débat sur la sexualité

Des leaders conservateurs issus de tous les bords confessionnels et géographiques ont publié une lettre d’avertissement commune contre des propositions dites de "la troisième voie" susceptibles de modifier l’enseignement des églises traditionnelles sur la sexualité.


"Cette lettre est un coup de semonce à ceux qui essayent maintenant de renverser indirectement les normes bibliques après avoir d’abord essayé sans succès d’attaquer frontalement les normes bibliques, lesquelles interdisent le sexe en dehors du mariage hétérosexuel," a dit le pasteur James V. Heidinger, président de l’Association pour le Renouveau des Églises (lit. : Association of Church Renewal) qui a publié la lettre.


Selon un communiqué de presse de l’ACR publié le 21 novembre, cette lettre est censée informer les chrétiens des Églises traditionnelles américaines "de la nouvelle stratégie" employée par les avocats de la cause homosexuelle, stratégie consistant à changer les normes actuelles relatives à l’ordination et au mariage.


Traditionnellement, les chrétiens croyaient soit que l’homosexualité était un péché, soit que l’homosexualité — si l’on examine de près le contexte d’aujourd’hui — n’était pas un péché. Cette nouvelle stratégie présente "une troisième voie" sur le débat de sexualité, où les églises reconnaissent que l’homosexualité est un péché, mais accorde une place aux individus, des églises et des organismes à la dissidence.


"Cette nouvelle stratégie est moins directe." explique la lettre. "Et encore l’effet serait le même : saper et en fin de compte mettre de côté l’enseignement chrétien historique affirmant que le beau cadeau de l’intimité sexuelle fait par Dieu ne peut jouer que dans le mariage entre un homme et une femme."


Plusieurs dénominations ont déjà adopté une telle stratégie, dont l’Église Épiscopale des États-Unis et l’Église Américaine Baptiste. L’ECUSA actuellement impliquée dans une querelle internationale sur les règles d’ordination, a adopté en 1996 une décision laissant entendre que l’enseignement chrétien contre l’homosexualité n’était pas "une doctrine fondamentale». Au sein de l’ABC, le Règlement de la dénomination laisse entendre que la pratique de l’homosexualité est incompatible avec l’enseignement chrétien, mais que l’église permettait à quelques congrégations de différer d’opinion.


Des stratégies semblables ont aussi été présentées dans l’Église Evangélique Méthodiste, l’Église Presbytérienne des États-Unis et l’Église Evangélique Luthérienne en Amérique — la plus grande dénomination aux États-Unis étant respectivement l’Église Evangélique Méthodiste, la dénomination Presbytérienne et la Luthérienne.


Chacune de ces dénominations a consacré plusieurs années à l’étude de cette question épineuse de l’homosexualité et affirmé leur ferme intention de conserver l’unité malgré d’évidentes différences.


Les responsables réformés se sont longtemps plaints d’une telle approche, parce qu’à leur avis les dénominations finiraient par se scinder en diverses factions. Dans l’Église Evangélique Méthodiste (EEM), par exemple, Heidinger n’est pas étranger à la circulation d’une lettre qui a appelé "à une séparation à l’amiable" en raison des divergences de vue sur l’homosexualité, pendant la Conférence Générale (CG) 2004 de la dénomination.


Même si l’EEM n’a jamais adopté la proposition informelle — les délégués à la Conférence ont préféré adopter une déclaration affirmant leur unité — la pensée d’une séparation à l’amiable a continué à affleurer périodiquement dans les cercles conservateurs.


L’ACR a réitéré un tel souci.


La lettre a aussi suggéré que "la troisième voie" signifie "un recul" pour les avocats défenseurs de la cause homosexuelle.


"Tacitement, ils concèdent que le poids de l’enseignement chrétien biblique et traditionnel s’oppose à eux," explique la lettre. Cependant, la déclaration de poursuivre : "ce serait un épouvantable précédent pour une église de reconnaître ouvertement un commandement biblique avant de tenir l’obéissance à ce commandement comme facultative".


"Nous nous élevons contre cette fausse 'troisième voie', avec la même fermeté que jadis quand nous nous sommes opposés aux précédentes tentatives de réinterprétation de la Bible," précise la lettre. "Nous vous déconseillons de tels compromis aux multiples concessions".


L’Association pour le Renouvellement des Églises (ACR) est une plate-forme entre responsables de groupes de renouveau, surtout dans les Églises Protestantes traditionnelles nord-américaines. La lettre de l’ACR a été signée par 29 individus de 21 organisations. Parmi les dénominations représentées figuraient : l’Église Evangélique Méthodiste, l’Église Presbytérienne (U.S.A)., l’Église Unie du Canada, l’Église Évangélique Luthérienne en Amérique, l’Église Épiscopale, l’Église Américaine Baptiste, l’Église des Frères et l’Église Unie du Christ.


Le 22 novembre 2005

Source: Christian Post