COE: faire avancer l’oecuménisme

Le document préparé par la commission "Foi et constitution" et intitulé "Appelés à être Eglise une", a été étudié lors de la plénière du 20 février consacrée à l'unité de l'Eglise. "Unité de l'Eglise, pour un avenir commun" était le titre de cette plénière importante pour le Conseil œcuménique des Eglises (COE) qui tient sa 9ème Assemblée, à Porto Alegre, dans le sud du Brésil, du 14 au 23 février.


Par Linda Caille (*)


Trois théologiens de confession protestante, orthodoxe et catholique se sont son succédés à la tribune pour livrer leur analyse de ce document. L'intervention de l'Eglise catholique en la personne du père dominicain, Jorge A. Scampini était attendue. L'Eglise catholique n'est pas membre du COE, mais s'associe étroitement à sa réflexion théologique. Ce dernier a rappelé que les Eglises "sont invitées à devenir de véritables protagonistes de leur cheminement commun, en réponse à la grâce de Dieu". Le COE doit continuer de "jouer son rôle d'instrument privilégié".


Réels obstacles


Pour l'Eglise catholique, ce texte ne "dissimule pas tout ce qui reste à faire au sujet de ce que signifient l'unité, la catholicité, ainsi que l'importance du baptême". Des questions attendent d'être clarifiées comme les places de "l'Eglise, le baptême et le service dans le monde". Ces divergences "représentent de réels obstacles à la réalisation de l'unité visible". Cependant, pour Jorge A. Scampini le COE doit soutenir "les programmes qui abordent les différences qui divisent les Eglises. Concrètement il s'agit des études de Foi et constitution sur l'ecclésiologie, le baptême et l'anthropologie théologique".


"Notre appartenance au Christ à travers le baptême sera le terreau d’une reconnaissance mutuelle, souligne le P. Jacob Kurien, vice-principal du séminaire syro-malankar de Kottayam (Inde) à propos du document Appelés à être l’Église une. Pour la théologienne Isabel Apawo Phiri, qui exprimait une "voix protestante", l'unité de l'Eglise doit être visible dans des rituels oecuméniques de mariage. "Il faut qu'ils soient le lieu où l'on célèbre l'esprit de communion fraternelle et l'unité chrétienne" a-t-elle expliqué.


Quel est le prochain pas?


Dans une seconde partie de la plénière, le théologien pentecôtiste Norberto Saracco a bousculé l'assistance en interrogeant l'assistance: "le chemin oecuménique n'est-il pas arrivé à une limite? Nous nous sommes tout dit, nous comprenons les racines de nos divisions. Quel est le prochain pas? Pourquoi ne pas s'ouvrir aux millions de chrétiens qui ne comprennent pas nos divisions? Laissons souffler l'Esprit Saint dans cette situation qui peut apparaître dangereuse. Nous avons besoin d'une attitude honnête et de mise en valeur mutuelle. Pour certains catholiques, les pentecôtistes sont une secte belliciste de droite. Comment construire l'unité sur de telles caricatures et de tels préjugés?". La salle a applaudi.


21/02/2006


(*) Linda Caille, réformée, est journaliste à Paris, rédactrice en chef du mensuel Mission édité par le Service protestant de mission (Defap).

Source: Conseil oecuménique des Eglises (COE)