PALMER : L’EGLISE VIT DE PLUS EN PLUS LE CHANGEMENT

Evêque Gregory Palmer, président de la Conférence évangélique méthodiste des Evêques

Par Linda Green*

C'est normal pour l'église de trébucher un tant soit peu quand elle affronte avec peine les changements rapides dans la société et le monde, déclare le nouveau président du Conseil évangélique méthodiste des Évêques.

Dans sa première allocution devant le conseil, l'évêque Gregory Palmer a noté que l'image de “scandale”* était une puissante métaphore d’une église s’efforçant de réfléchir à  sa vie et sa mission. Le Conseil, réuni du 2 au 7 novembre à St. Simons Island, est l’instance pastorale la plus haute de la dénomination mondiale forte de 11,5 millions de membres. 

"Il est de mauvaise réputation de trébucher», mais la vérité est que «nous sommes une communauté de “trébucheurs”*», Palmer a parlé au Conseil, le 3 novembre. «Nous faisons des faux pas parce qu'il n'y a pas suffisamment de lumière. Nous trébuchons parce que nous refusons parfois le don absolu de la lumière. Mais l'étonnant est que, même lorsque nous trébuchons, la véritable lumière brille toujours».

Palmer, qui a été élu Président du Conseil, en avril dernier, croit que «trébucher dans la lumière» peut créer un espace de respiration pour l'église. 

Au cours des 16 dernières années, a-t-il noté, la dénomination a été profondément affectée par la réduction de l’influence des principales dénominations protestantes, la réduction de l’influence du christianisme dans le monde occidental, l'évolution technologique rapide, les mouvements de population et l'élargissement du fossé entre les riches et les pauvres . 

"En face de ce changement, l'Eglise évangélique méthodiste a lutté contre le sentiment de perte et de tristesse qui n’a pas cessé de la miner face à notre déclin numérique, si ce n’est notre déclin spirituel", a-t-il dit. Des voix et des figures prophétiques, à la fois ecclésiales et laïques, ont suggéré que «si nous nous en tenions aux affaires comme d'habitude, nous allions sûrement mourir».

Parce que l'église est lente à changer et se méfie du changement, “la souffrance de rester à l’identique a commencé à primer sur la souffrance du changement”, a ajouté l'évêque. «Il s’en est suivi un sentiment d'urgence et nous nous trouvons maintenant prêts à saisir l'occasion».

"La souffrance de rester à l’identique a commencé à primer sur la souffrance du changement"

–Evêque Gregory Palmer

L'église est de plus en plus consciente de son caractère mondial et de l’absence de jeunes en son sein ; de plus, elle tend à développer la collaboration entre ses conseils et ses organismes comme à énoncer son projet missionnaire. Voilà qui dénote sa «volonté d’avancer et de faire plus qu’un simple pas en avant», déclare Palmer. Les évêques sont également prêts pour le changement. L’objectif, l'orientation et la passion du Conseil ont été partagés par les instances et organismes mondiaux de l’église comme avec les délégués à la Conférence générale 2008, en sorte que "nous nous trouvons au milieu d’une mer d'opportunités" décidés à proclamer et à incarner l'amour de Dieu pour un monde perdu, cassé et blessé, dit-il. 

"Il est étonnant de découvrir, lorsque nous prenons la bonne direction, qu'il en existe d'autres qui font de même, même si le lieu où nous sommes est différent," a dit Palmer.

Les responsables de l'Église ont accepté "ce que nous avons demandé" : la Conférence générale 2008 a approuvé l’orientation à donner à l’église dans quatre domaines : la santé mondiale, la croissance de l'église, le développement du leadership et le ministère avec les pauvres. elle a dit que les évêques et les autres dirigeants étaient maintenant en charge personnellement de ces questions.

Le changement est délicat, déclarait Palmer, et les évêques et les responsables de l'Eglise vont encore et encore trébucher. «Si nous trébuchons assez longtemps, nous nous retrouverons sur pied en mettant notre confiance dans la puissance et l’amour de Dieu», dit-il. 

*Green est journaliste de l’Agence de presse évangélique méthodiste (UMNS) à Nashville, Tenn.

* NdT : le verbe “Stumbling” signifie “trébucher, faire un faux pas” est à rapprocher du verbe “scandaliser” (faire tomber).

3 novembre 2008

Traduction eemni

UMNS