Etats Unis, Herndon: les attaques terroristes déterminent l'ordre du jour de la réunion de la commission Eglise et Société de l'EEM

Les membres de la Commission Église et Société ont adapté le programme de leur rencontre semestrielle pour entendre plusieurs orateurs sur l'événement du 21 septembre et produit une déclaration à l'intention des églises locales de la dénomination.


La réunion du 11-14 octobre a inclus un culte d'adoration près du Pentagone. L'Évêque Beverly Shamana a présidé le culte et deux aumôniers évangéliques méthodistes qui travaillent au Pentagone étaient aussi présents.


"La Déclaration à l'Église sur les Attaques Terroristes et la Riposte américaine" commence par l'expression du chagrin pour ceux qui sont morts, par des paroles de réconfort pour ceux qui ont éprouvé la perte d'un être cher et par une prière par rapport "aux jours d’angoisse qui sont devant nous."


"Nous proclamons les enseignements du Prince de la Paix, qui nous charge d'aimer et de prier pour nos ennemis et de nous abstenir de répondre à la violence par la violence," a dit la commission. La déclaration réaffirme ainsi la résolution de l'Eglise sur "le Terrorisme", qui condamne tous les actes de terrorisme et s'oppose à "l'utilisation de la force militaire aveugle pour combattre le terrorisme."


Le document indique huit activités ou initiatives que les communautés locales peuvent être amenées à prendre, conformément à la vocation de l'Eglise, pour être des instruments de service, de guérison et de paix. Il invite les communautés évangéliques méthodistes à demeurer dans la prière, à construire des ponts entre chrétiens et les gens partageant une autre foi et à offrir l'hospitalité aux Arabes, aux Musulmans et à d'autres qui ont eu à souffrir de la haine ou de discriminations.


Il presse les communautés de se rappeler les termes de la déclaration de l'Eglise, à savoir que la guerre est incompatible avec les enseignements et l'exemple du Christ. Et il note aussi que le ministère de l'Eglise s'adresse à la fois à ceux qui servent dans l'armée et à ceux qui sont des objecteurs de conscience.


La déclaration de la Commission recommande l'étude des causes du terrorisme et que l'on travaille à éradiquer le terrorisme. Il suggère de demander aux représentants gouvernementaux d'avoir recours aux Nations unies comme point de départ d'une action multilatérale et pour l'établissement de la Cour Criminelle Internationale. La Commission encourage aussi les dons suivis à l'organisme d'aide humanitaire de l'EEM, l'UMCOR en faveur des réfugiés afghans et des victimes des attaques aux Etats-Unis.


"Nous avons la ferme conviction que des actions militaires ne mettront pas un terme au terrorisme," lit-on dans la déclaration. "Comme croyants appelés à être un signe visible de l'amour omniprésent de Dieu, nous savons que la violence n'apportera pas la paix de Dieu."


Les membres de la Commission ont donné l'ordre que leur déclaration fasse l'objet d'une large distribution dans l'Eglise. Elle sera présente sur le site Web de l'agence; réimprimé dans le magazine de la Commission, "Christian Social Action" (Action Sociale Chrétienne); transmis aux évêques de l'Eglise par l'évêque S. Clifton Ives, président de la Commission; et envoyé à rédacteurs des Conférences. ...


Parmi les conférenciers invités, l'évêque C. Dale White, un des auteurs de la lettre et de l'étude pastorale sur le désarmement nucléaire publiée en 1986 par le Conseil des Evêques "En défense de la Création".


"Peu d'évangéliques méthodistes ont remarqué qu'avec la Conférence Générale 2000 la position officielle de l'Eglise est passée du pacifisme à la doctrine de la guerre juste," disait White.


Il a expliqué que le christianisme était totalement pacifiste pendant ses premiers siècles d'existence. Une fois que le christianisme est devenu religion d'état de l'Empire Romain au moment de la conversion de l'Empereur Constantin, quelques groupes de chrétiens ont maintenu leur pacifisme. Les églises contemporaines connues pour leur pacifisme, comme les Quakers, les Mennonites et les Frères, sont issues de la Réforme Protestante.


John Wesley, le fondateur du méthodisme, "a condamné toute guerre comme un exemple majeur de la dépravation humaine," rappelle White. 


"Ce dernier siècle, qui aura été marqué par des guerres, n'a pas été facile pour les pacifistes," a-t-il dit. Cependant, le pacifisme sous une forme vigoureuse s'est perpétué dans les stratégies non violentes de Mahatma Gandhi, du pasteur Martin Luther King Jr et d'autres, a-t-il ajouté.


Les principes d'une guerre juste sont devenus une façon de placer des bornes et des limites à la guerre comme moyen de résoudre des problèmes humains, déclare White. La guerre juste exige le respect des droits de l'ennemi, la protection des non-combattants de toute attaque directe et la proportionnalité, a-t-il précisé.


"Malheureusement, vu les conditions où se joue une guerre moderne, les critères d'une guerre juste ont été rapidement abandonnés," a-t-il dit, citant les attaques de la Seconde Guerre mondiale sur des villes des deux côtés du conflit. 


Nazaneen Jabarkhil Majeed s'est enfui d'Afghanistan avec sa famille après l'invasion russe en 1979. Elle avait 19 ans. L'année suivante, elle a ouvert une école pour des enfants afghans dans sa maison, une maison en location au Pakistan. Ce centre a grandi pour devenir à ce jour un centre éducatif comprenant 40 enseignants et plus de 800 étudiants. Elle a parlé aux membres de la Commission de l'Eglise de la vie d'un réfugié et de son travail comme éducatrice de personnes déplacées.


La commission a fait appel à une autre personne de valeur, Michel Hudson, professeur d'Études arabes à l'université de Georgetown. Ce professeur avertit du risque pour les Etats-Unis de tomber dans un ou plus de trois pièges au Moyen-Orient: un piège militaire dans la mesure où l'armée risque de s'enliser dans une guerre terrestre difficile; un piège politique, avec de grands remous dans le monde musulman; et un piège moral en courant le risque de viser des populations innocentes ou de faire des alliances avec des régimes qui "ne sont pas moralement recommandables."


Pour Hudson, le problème le plus inquiétant vient du fait que Osama ben Laden est un leader charismatique ayant attiré autour de sa personne un très grand nombre de gens instruits dans pratiquement chaque pays musulman. ...


"Un Appel à mettre Fin aux Crimes racistes Contre Nos Voisins arabes et Musulmans" encourage les évangéliques méthodistes à rejeter le fanatisme, le racisme et l'intolérance et à en apprendre davantage sur l'histoire, la culture et les croyances religieuses musulmanes, arabes et sikh.


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15/10/2001


Joretta Purdue, l'auteur de l'article, est rédactrice en chef du bureau de l'Agence de Presse évangélique méthodiste à Washington.

Source: UMNS