L’organisation oecuménique connue pour son engagement aux côtés des demandeurs d’asile lance un cri d’alarme sur la situation de maints demandeurs d’asile en France.
Aujourd’hui, Messieurs Fudiangana et Zahoor, tout deux père de jeunes enfants français, sont enfermés dans des centres de rétention administrative dans le but de les renvoyer de France.
Monsieur Fudiangana est originaire de République démocratique du Congo. Il vit en France depuis 5 années. Sa concubine est Française. Ensemble, ils ont eu un enfant, français, aujourd’hui âgé de 2 mois. Cet enfant est souffrant : il est suivi par le service pédiatrique d’un hôpital et les médecins attestent de l’importance de la présence de ses parents à ses côtés.
Monsieur Fudiangana est placé au centre de rétention de Palaiseau depuis le 8 mars 2006. La procédure pour le renvoyer de France suit son cours.
Monsieur Zahoor est Pakistanais. Il vit à Saintes depuis plus de 2 ans avec sa compagne française. Leur fille est née il y a 5 mois. Elle est Française. Monsieur Zahoor ne l’a pas reconnu parce qu’il avait peur de se faire arrêter. Il s’est fait interpeller le 1er mars à la gare et a été placé au local de rétention de la Rochelle le 3 mars. Il a ensuite été transféré d’abord au centre de rétention de Bordeaux, puis, hier, au centre de rétention de Paris-Vincennes, toujours plus loin des siens.
Ces deux situations font suite au renvoi de plusieurs parents étrangers d’enfants français au cours des derniers mois.
La loi française protège les parents d’enfants français de la reconduite à la frontière ;
La convention européenne des droits de l’homme pose le principe du respect de la vie privée et familiale ;
La convention internationale des droits de l’enfant demande à ce que les enfants ne soient pas séparés de leurs parents quand cela peut être évité.
L’humanité réclamerait la même chose : que ces deux jeunes pères puissent rester auprès de leurs enfants.
La politique aveugle menée actuellement en matière de reconduite à la frontière des étrangers conduit à l’exact inverse.
16/03/2006
Source: Cimade