Le groupe de travail en charge de la sauvegarde de la création de l'Alliance Evangélique Mondiale (AEM/WEA) en collaboration avec le Réseau da la sauvegarde de la création de Lausanne, Tearfund, A Rocha International et de nombreuses autres organisations évangéliques étaient présents à la 21ème Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21), pour élever une voix évangélique sur la question de la sauvegarde de la création. Voici une déclaration conjointe après l'accord final conclu par les dirigeants mondiaux à Paris:
En tant que responsables évangéliques engagés dans la lutte contre les problèmes de pauvreté, de sauvegarde de la création et du changement climatique, nous nous félicitons de l'accord de Paris signé le samedi 12 décembre 2015. Pour la première fois dans l'histoire, le monde dispose d’un accord mondial sur le changement climatique où presque chaque nation sur terre est engagée à réduire les émissions de gaz à effet de serre, et a accepté de poursuivre les efforts pour maintenir l'élévation de température moyenne mondiale en dessous de 1,5 degrés C.
Les chrétiens et les autres croyants ont fait partie de ceux qui ont fait pression en vue d’un accord solide. Les groupes confessionnels « sont montés en première ligne pour plaider notre responsabilité morale dans la lutte contre les changements climatiques », faisait remarquer un responsable de premier rang du département d'Etat américain. « La communauté chrétienne a tout mis en oeuvre pour parvenir à un accord solide qui protège les communautés vulnérables et menacées ». Lors des pourparlers de Paris, les chefs religieux de haut niveau venus de partout dans le monde et de toutes les traditions chrétiennes ont rejoint d'autres chefs religieux pour appeler à l'action et à la reconnaissance de la dimension morale du changement climatique.
La communauté chrétienne évangélique mondiale était représentée par l’évêque Efraim Tendero, secrétaire général de l'Alliance évangélique mondiale (AEM/WEA) qui sert plus de 600 millions de chrétiens évangéliques dans 129 pays. L’évêque Tendero - lui-même originaire des Philippines, l'un des pays les plus vulnérables aux impacts du changement climatique - a déclaré à propos de Paris: « Il y a une composante morale dans toute la discussion sur le changement climatique. La décision de réduire notre empreinte carbone est enracinée sur des bases éthiques, comme quoi la vie humaine doit être protégée et encouragée. Le passage à des sources d'énergie renouvelables à la place de combustibles fossiles préjudiciables à l’environnement est non seulement un travail scientifique, mais aussi une action éthique qui cherche la survie et le bien-être à long terme de l’humanité ».
D'autres organisations et groupes évangéliques étaient représentés, dont le Réseau de Lausanne consacré à la sauvegarde de la création, les organisations chrétiennes de développement et environnementales Tearfund et A Rocha International, et beaucoup d'autres.
Le pasteur Ed Brown, responsable du Réseau de Lausanne pour la conservation de la création, a émis ce commentaire : « ce qui est le plus remarquable pour moi, c’est que pour la première fois la communauté évangélique mondiale a parlé d'une voix forte à une réunion de la COP, et que les délégations du gouvernement nous ont écoutés, ainsi que les autres communautés religieuses. Pour cette raison, la discussion climatique s’est déplacée définitivement de considérations purement économiques et politiques à des considérations morales. Ce qui devait arriver, est arrivé ».
« C’était passionnant d'être à Paris lors de la COP21 », déclare le pasteur Dave Bookless, directeur théologique de A Rocha International. « Alors que nous retournons dans nos propres pays et organisations, nous nous unissons dans notre engagement à voir la justice pour tout le peuple de Dieu et de bonnes nouvelles pour toute la création de Dieu ».
L'accord de Paris n’est pas parfait. Les gouvernements du monde entier se sont engagés à maintenir l'augmentation de la température moyenne mondiale à "bien en dessous de 2 degrés" et à "poursuivre les efforts" pour limiter à 1,5 degrés - 1,5 degrés étant défini comme nouvelle cible. Toutefois, les réductions d’émissions de gaz de serre auxquelles les nations se sont engagées à Paris ne réduisent le réchauffement que de 2,7 degrés, seuil encore beaucoup trop élevé pour éviter une catastrophe mondiale - on en serait à 4 degrés selon les projections, si rien n’était entrepris-. Nous nous engageons donc à nous impliquer dans ce processus, en mobilisant les chrétiens du monde entier à prier, agir et faire pression jusqu'à ce que cet objectif soit vraiment atteint.
Nous reconnaissons que l'accord de Paris n’est que le début, pas la fin, du processus de lutte efficace contre le changement climatique mondial. « Nous nous félicitons de l'accord négocié à ces pourparlers cruciaux sur le climat », dit Paul Cook, directeur de Tearfund. « C’est un bon pas en avant, mais ne soyons pas complaisants. L’accord ne nous donne pas tout ce qu’il nous faut ... Les chrétiens du monde entier vont prier pour que les gouvernements assument leurs responsabilités, les mettre au défi de suivre cet accord, et célébrer avec eux quand ils auront entrepris l'action audacieuse nécessaire ».
A côté de ces mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, nous nous félicitons de la décision des pays les plus riches du monde de verser 100 milliards de $ en financement climatique par an à partir de 2020 pour aider les communautés les plus pauvres du monde (pour lesquelles nous avons une préoccupation particulière). Ces fonds aideront les pays en voie de développement à s'adapter aux effets du changement climatique et à passer eux-mêmes à des énergies propres. Toutefois, nous notons que les plus riches nations du monde ont actuellement encore un long chemin à faire pour traduire cet engagement dans la réalité. Nous nous engageons donc à continuer à nous confronter à eux et à travailler avec eux pour dégager vraiment ces fonds et nous allons leur demander d'apporter leur juste part au-delà de 2025.
En tant que leaders évangéliques, nous nous engageons à ramener à la maison l'accord de Paris dans les pays que nous représentons partout dans le monde, et à jouer notre rôle dans sa célébration et sa promotion, dans sa mise en œuvre et son exécution, en interpellant aussi les gouvernements et les dirigeants du monde dans les mois et les années à venir pour renforcer cet accord de toutes les manières encore nécessaires. Nous nous engageons également à soutenir activement d'autres processus nationaux et mondiaux qui favorisent la sauvegarde de la création de Dieu et l’amour de nos prochains qui souffrent des conséquences de la dégradation de l'environnement tels que la Conférence Habitat III en octobre 2016.
Nous ne cesserons jamais de parler et d’engager le mouvement évangélique sur ces questions cruciales jusqu’à ce que la relation de l'humanité avec la création de Dieu soit vraiment revenue à l'une de ces relations équilibrées et restaurées que Dieu a voulues et que la Bible énonce.
New York - 18 décembre 2015
Traduction eemni
Alliance évangélique mondiale (AEM - WEA)