Il arrive de nos jours très souvent qu'un bon film pousse les gens à lire un livre. Prenez par exemple le "Seabiscuit" et la trilogie "le Seigneur des Anneaux".
Les chrétiens espèrent que "la Passion du Christ," le film controversé de Mel Gibson sur les dernières heures de Jésus, déclenchera la même réaction. Beaucoup d'Eglises Evangéliques Méthodistes (EEM) le décrivent comme une occasion d'évangélisation "d'une certaine forme d'évangélisation" et du coup font la promotion du film dans le cadre de leurs programmes. Le film sort le 25 février, le mercredi des Cendres, et c'est déjà l'un des films les plus largement discutés depuis des années.
Les Evangéliques Méthodistes, comme d'autres chrétiens, ont réservé un grand nombre de premières projections publiques du film pour distribuer des billets gratuits à des non-croyants. Beaucoup de congrégations ont l'intention d'être présentes devant les cinémas - certains y mettront des tables - pour répondre aux questions du public et prier. Et ils expédient du courrier par mailing à travers leurs communautés pressant les gens de venir voir le film et de poser directement leurs questions à leurs congrégations.
Ils estiment que le film présente une occasion unique de partager le christianisme d'une façon telle que le public d'aujourd'hui peut s'y identifier, dit John Tanner, le pasteur de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) Cove près de Huntsville, Ala., qui rassemble environ 900 personnes en moyenne le dimanche.
"Le fait est qu'au cours de l'histoire de l'église, les arts ont été en grande partiele moyen par lequel l'histoire a été communiquée," dit-il. "La forme d'art privilégiée à notre époque ... est cette forme d'art qu'est le cinéma."
Les congrégations saluent aussi tout le matériel promotionnel de "la Passion" disponible sur le site du Web du film et sur une dizaine d'autres sites. Le site internet du film offre des affiches, des signets et d'autres matériels gratuitement. Teen Mania, une organisation active auprès des jeunes ados, offre aux jeunes un CD-ROM et un DVD basé sur le film. La Société Biblique Internationale a créé une édition spéciale du Nouveau Testament et de l'Évangile de Luc avec des scènes du film.
Parmi les journalistes engagés pour promouvoir le film figurent Larry Ross, le journaliste de Billy Graham et bien d'autres talents notoires parmi les chrétiens.
L'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) Cove annonce une série de sermons sur quatre semaines, intitulés "CSI: Jérusalem, enquête sur le procès et la mort de Jésus". L'église invite la population tout alentour à les rejoindre pour mieux comprendre le propos du du film à travers cette série de sermons.
L'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) de Visilia, au sud de Fresno, Californie, a réservé trois projections du film et envisage des projections-débats après chaque projection. Dans le cadre du Carême, l'église relie aussi le film à une étude biblique consacrée au procès et à la mort de Jésus.
L'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) Faithbridge à Houston expédie par la poste des invitations au public pour venir discuter du film au sein de sa communauté.
"C'est un film très provocateur et ce serait dur pour quelqu'un qui n'est pas un disciple de Jésus Christ de voir le film et de repartir de la projection comme si de rien n'était," dit Ken Werlein, pasteur de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) Faithbridge, qui draîne environ 1,100 personnes en moyenne le dimanche.
Gibson - producteur, metteur en scène et coscénariste du film - apprécie cet appui. ... La représentation du procès et de la crucifixion de Jésus dans le film s'avère réaliste et implacable. Un film puissant.
On dit aussi que le film a ému le prédicateur Billy Graham jusqu'aux larmes et que le Pape Jean Paul II a fait ces remarques: "Ce qui se se passe correspond à la réalité." La première dame Laura Bush a dit à la mi-février qu'elle voudrait voir le film.
Gibson dit son intention à travers le film d'inspirer l'introspection et le dialogue. Il a commencé à faire des recherches sur les quatre Évangiles il y a 12 ans quand une crise spirituelle l'a amené à se poser la question de la foi. Le résultat, dit-il, c'est un film qui représente fidèlement les dernières heures de Jésus selon le témoignage des Évangiles.
Mais le film a aussi suscité la critique pour sa violence et pour ce que certains décrivent comme étant de l'antisémitisme.
"J'ai une crainte, un souci avec toute la violence graphique utilisée dans le film et avec les blessures émotionnelles à déchirer le coeur qu'il provoque Tout ça dans le film pour que les gens suivent Jésus," dit Susan Bond, professeur associé à l'University Divinity School Vanderbilt de Nashville, Tenn., qui donne un cours sur Jésus tel qu'il apparaît dans le film. "Il me semble énormément manipulateur."
Bond s'inquiète aussi des effets possibles du film: il pourrait déclencher une nouvelle vague d'antisémitisme et croit que ce risque pourrait éclipser sa dimension d'évangélisation. Cependant, d'autres ne sont pas d'accord. Ils rappellent que les Juifs n'étaient pas les seuls impliqués dans la crucifixion de Jésus et ils disent le réalisme du film - même si c'est violent - qui le différencient des autres films sur Jésus.
Lin Goodyear, pasteur de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) de Visilia, qui attire environ 1,000 personnes en moyenne le dimanche, croit que le film deviendra un classique religieux qui fera plus que de pousser les gens à lire le livre.
"Il vise juste directement au coeur," dit-il. "Au lieu du savoir seulement quelques bribes au sujet du Christ, ils connaîtront le Christ."
Le 20 février 2004
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Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)