Le nouveau président du Comité central du Conseil oecuménique des Eglises (COE) a mis en garde contre de nouvelles fractures dans le christianisme en raison des différences doctrinales et éthiques et a insisté pour un renouvellement de l'engagement pour une unité pleine et visible entre les Eglises. "A l'intérieur de bon nombre de nos Eglises, des problèmes brûlants, tant doctrinaux qu'éthiques, constituent des sources potentielles de divisions parfois graves et provoquent des tensions internes, quand elles ne mènent pas à de nouvelles fractures," a déclaré le pasteur Walter Altmann dans son premier rapport, adressé le 30 août au Comité central du COE. "Sans compter que ces tensions se retrouvent jusque dans le mouvement oecuménique et le COE," a souligné le pasteur Altmann, un théologien luthérien brésilien élu président en février du Comité central du COE, qui regroupe plus de 340 Eglises protestantes, anglicanes et orthodoxes. L'Eglise catholique romaine n'est pas membre du COE mais travaille avec celui-ci sur divers programmes.
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LE COMITÉ CENTRAL DU COE EST APPELÉ À INSUFFLER UNE VIE NOUVELLE AU MOUVEMENT ŒCUMÉNIQUE
Dans son premier rapport adressé au Conseil œcuménique des Eglises (COE) en qualité de président du Comité central, le pasteur Walter Altmann a lancé un appel pour qu’une " vie nouvelle soit insufflée au mouvement œcuménique". Il a également souligné le rôle du Conseil en tant "qu’instrument privilégié du mouvement œcuménique" et a rejeté l’option d’un "programme minimaliste".
A l’ouverture de la première réunion de l’organe directeur du COE, élu lors de la 9e Assemblée tenue à Porto Alegre en février dernier, Walter Altmann a parlé de " l’engagement œcuménique, chose belle, bien que difficile, nous rassemble malgré les nombreuses différences qui existent entre nous".
Walter Altmann estime "qu’il ne faut pas voir le mouvement œcuménique comme s’il était construit sur le plus petit dénominateur commun". Bien au contraire, il est "animé par une vision beaucoup plus élevée et motivante ". Cette vision est "l’unité complète et visible entre les Eglises", fondée sur l’unité donnée par l’Esprit Saint par l’évangile et le baptême et reçue dans la foi.
Cela étant, "l’œcuménisme n’est pas une option, mais une obligation". Le dialogue et la coopération œcuméniques ne représentent pas une sorte de planification stratégique mais bien plutôt "une passion pour l’unité". Celles et ceux qui se sont engagés dans l’œcuménisme conçoivent "la communion complète" comme son objectif premier, sans pour autant perdre de vue les "divisions qui existent entre nous" et qui sont "un péché contre Dieu”.
Le mouvement œcuménique "avance plus lentement que nous le souhaiterions" et "nos Eglises progressent probablement moins vite qu’elles ne le pourraient," reconnaît Walter Altmann. Dans une analyse réfléchie du "siècle de l’œcuménisme," il affirme que, "en maints endroits, les relations entre les Eglises se sont nettement améliorées", observant toutefois que la question de savoir si les Eglises sont "plus proches de l’objectif déclaré de l’unité visible" reste ouverte.
Sachant que les "thèmes brûlants et qui divisent, qu’ils concernent les questions de doctrine ou d’éthique," créent des "tensions internes" au sein de nombreuses Eglises. Et ces dernières sont tentées de ‘se défendre’ contre les forces centrifuges de la fragmentation et de se retrancher derrière leurs propres murs théologiques ou institutionnels. Ce qui peut les inciter à considérer "l’importance de leur engagement œcuménique comme une moindre priorité".
Cela étant, Walter Altmann affirme que le COE est "une communauté d’espérance" et il engage les membres du Comité central à considérer que leur "tâche première et fondamentale" consiste à "vivre" cette communauté fraternelle entre eux.
Cette situation a aussi des implications institutionnelles : il faudra que le Comité, à sa première réunion, consacre l’essentiel de son ordre du jour "à essayer de relever le défi" consistant à établir une nouvelle structure de programme pour le Conseil, et qu’il veille à ce que le résultat soit fidèle aux décisions de l’Assemblée, et gère de façon responsable ses ressources - "pas aussi abondantes que nous le souhaiterions" – et qu’il se montre capable de "renforcer le témoignage et le service" de nos Eglises.
"Il n’est pas question que le COE en arrive à être contraint d’adopter un programme minimaliste : il doit rester l’instrument privilégié du mouvement œcuménique ", estime Walter Altmann.
le 30 août 2006
Source: ENI/COE