Le texte qui suit provient de la plume d'une enseignante anglaise volontaire en Macédoine, Madame Carol Partridge. Elle est membre de la "Twin Towers United Methodist Church" à Alameda, Californie, et elle a écrit le reportage pour l'"UM Reporter". le reportage parle d'une certaine façon aussi du message de Pâques, il raconte tout de même l'histoire de la résurrection d'un culte oecuménique tenu déjà pour mort.
«La plus grande Eglise en Macédoine est l'Eglise Orthodoxe macédonienne». Elle est l'Eglise d'Etat dans l'Etat des Balkans. La plupart des Macédoniens (67 % selon les données gouvernementales) s'estiment chrétiens orthodoxes. Les autres sont à 30 % des musulmans. Parmi les autres Eglises en Macédoine, la Catholique (5 % de la population) et les Protestants (2,5 %, en commun avec les «autres religions»). L'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) compte 12 paroisses en Macédoine. Son histoire remonte à 150 ans en arrière, quand des missionnaires américains de l'«Eglise Méthodiste Episcopalienne» et de la «Communauté Evangélique» ont fondé les premières communautés.
La Journée de Prière Mondiale est gérée par des femmes de toutes les Eglises chrétiennes. Une fois par an, elles célèbrent et prient ensemble et beaucoup d'autres personnes se joignent à elles. Pour la première fois, cette Journée de Prières Mondiale eut lieu en Macédoine il y a 14 ans dans une Eglise Evangélique Méthodiste, en commun avec des amis catholiques, parmi lesquelles des soeurs. Au fil des années, la Journée de Prières Mondiale a été célébrée dans un nombre toujours plus grand de communautés EEM, avec un nombre croissant de participants. Des femmes protestantes, catholiques et cette années également des femmes orthodoxes y ont pris part. En 1998, la Journée Mondiale de Prières eut lieu en Macédoine dans une Eglise Catholique avec une intervention de femmes orthodoxes. L'Archevêque de l'Eglise Orthodoxe macédonienne, Gospodin Mihail a donné sa bénédiction pour la collaboration de femmes orthodoxes dans le Comité National de la Journée de Prière Mondiale.
Partout dans le pays, des cultes ont été organisés le 5 mars, ainsi aussi à Skopje, la capitale de la Macédoine. Dans ce lieu, le culte devait être célébré sous la direction d'une femme orthodoxe dans l'Eglise Saint Dimitar, l'Eglise du Séminaire Orthodoxe. La célébration n'avait pas été prévue dans le Sanctuaire, mais dans la Salle Communautaire de l'Eglise. Cette manifestation a été annoncée dans tous les médias, y compris à la télévision. Plus le jour se rapprochait, plus grande devenait leur joie dans la perspective de l'événement, qui allait rassembler tous les chrétiens de la ville. A la date du 5 mars, quelques femmes aménagèrent ensuite les locaux pour cette réunion, ont suspendu des affiches, placé des fleurs sur les tables et rangé en bon ordre les chaises. Un prêtre curieux s'est empressé de savoir ce que les femmes étaient en train de préparer: «Un culte préparé par des femmes?» «Une célébration par des protestants dans un bâtiment orthodoxe?» Alarmé par de tels projets, il en a informé un prêtre supérieur. En l'espace de quelques minutes, l'Eglise et le lieu de rencontres furent fermés. A cet endroit, aucun service religieux oecuménique n'aurait lieu, expliquait le prêtre. Cela s'est passé quelques heures avant l'heure arrêtée pour ce culte. Les femmes furent en état de choc et déçues. Quelques unes furent sur le point de pleurer. Depuis des semaines, elles s'étaient préparées pour cette rencontre, ont tout mis sur les rails, et maintenant elles se tenaient des portes fermées. «Que devons-nous faire?», telle est la question qu'elles se posaient. Renoncer au culte? Chercher un nouveau lieu de culte?
Un pasteur protestant, qui a eu vent de cette affaire, dira: «Vous devriez exclure les femmes orthodoxes du Comité de la Journée Mondiale de la Prière!» «Pourquoi donc?» répliquèrent les femmes.» «Ce n'est donc pas de leur faute! Elles sont prises entre le marteau et l'enclume comme nous!»
Un autre lieu de rassemblement fut trouvé, la Cathédrale catholique de Skopje. On reportera l'heure du culte d'une demi-heure pour donner aux participants la possibilité de réagir à cette modification. Les femmes ont eu le droit de retirer du local fermé à clé leur matériel pour le culte et de placer un panneau à la porte de l'Eglise indiquant le nouveau lieu et le nouvel horaire de la réunion. La Journée Mondiale de Prière eut lieu. Les femmes avaient vaincu tous les obstacles. La puissance de la prière s'était une fois de plus vérifiée. Le culte avait été dirigé comme prévu par la femme orthodoxe - dans la Cathédrale catholique.
Une soeur catholique a salué les nombreux hôtes. Les groupes de jeunes des Eglises catholiques et protestantes ont chanté, des femmes de tradition protestantes et orthodoxes ont lu dans la Bible. Ensemble, les chrétiennes et les chrétiens de Slopje ont prié leur Dieu commun. Elles ont célébré le culte dans la concorde des coeurs et de l'Esprit.
Il subsiste encore beaucoup de résistances sur le chemin d'une collaboration oecuménique et de la réconciliation. Les femmes sont celles qui une fois de plus sur ces questions ouvrent la voie. Ce que l'animatrice avait dit au commencement de la célébration sonnait juste: «Les portes du Temple sont fermées, mais nos coeurs sont ouverts. Dieu soit loué, elles l'étaient effectivement.»
>Source: UM Reporter