Par Michael Wacht*
L'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) Nouvelle espérance n'est sise ni dans un bâtiment, ni dans une région géographique; son groupe cible est démographique. De même, elle ne reçoit pas d'argent de son conseil régional mission et développement. Selon son co-pasteur, cette combinaison en fait un cas unique parmi les Eglises Evangéliques Méthodistes de fondation récente.
"Nous ne sommes pas centrés géographiquement … mais concentrés démographiquement", explique le pasteur Jack Jackson. "Nous cherchons à atteindre la communauté des gens sans église, urbains, post-modernes. Nous sommes la seule Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) à faire ce que nous faisons".
En 1999, Jackson a passé trois mois à étudier, dans toute l'étendue des Etats Unis et dans diverses dénominations, les églises de fondation récente et le ministère auprès des post-modernes. Son étude a été financée par le Fonds de bourses pour le programme de leaders religieux de l'Institut Louisville. Cette étude a servi de base à Nouvelle espérance.
Jackson raconte qu'au cours de cette étude, il a vu d'autres communautés religieuses s'engager dans des zones urbaines, développer des congrégations multiculturelles ou travailler avec les générations post-modernes; mais aucune n'oeuvre dans ces trois domaines à la fois.
Le pasteur Mont Duncan, directeur pour le développement de nouvelles églises et la rénovation de l'Eglise de la Conférence Annuelle (CA) (régionale) de Floride, déclare que le centrage démographique de Nouvelle espérance est une approche nouvelle. "D'habitude, nous disons que nous voulons qu'une église touche les gens d'une certaine région", dit Duncan. "Nouvelle espérance travaille dans la même zone que d'autres églises, mais elle cherche à atteindre un autre segment de la population. Ils visent les post-modernes".
Duncan ajoute: "Nouvelle espérance est vraiment à la pointe des églises de fondation récente. En se fondant sur des entretiens avec des responsables du développement des églises à l'oeuvre dans tout le pays et dans les dénominations les plus diverses, Duncan dit qu'il a vu les églises se concentrer surtout sur la génération du 'baby-boom' - les gens nés entre 1946 et 1964 - mais qu'il en connaît très peu qui essaient d'atteindre les personnes nées après 1964.
"Les méthodes mises en oeuvre pour atteindre les post-modernes sont différentes de celles utilisées pour les gens du 'baby-boom' ", dit Duncan. Ce dont nous parlons n'est vraiment pas de la tarte. C'est important parce que l'Eglise a besoin de développer une méthode pour atteindre cette génération.
Jackson aime le défi consistant à être "le fil du rasoir". "L'une des raisons pour lesquelles je voulais travailler dans une église de centre-ville est que les centres urbains orientent la culture", dit-il. "Nous entrons en contact avec un tas de gens qui ont perdu tout intérêt pour la foi chrétienne, voire qui lui sont hostiles. Si nous parvenons à nous faire une idée de l'effort nécessaire pour aller vers cette communauté et comprendre l'état d'esprit qui y règne, cela nous aidera à relever le défi consistant à atteindre des gens pleins de cynisme et de dédain à l'égard de la foi chrétienne".
Selon Jackson, l'église de centre-ville est soumise à une concurrence bien plus rude que l'église traditionnelle des zones suburbaines. Les gens demandent aux églises de satisfaire leurs besoins relationnels. A la périphérie, l'église n'a pas beaucoup de concurrents, dès lors qu'il s'agit de créer une atmosphère conviviale. Au coeur de la cité, les organisations civiques et sociales et des activités organisées pour les différentes couches d'âges fournissent le cadre communautaire souhaité.
"Ici, l'église n'est que l'une des nombreuses options disponibles", dit Jackson. "Pour nous, le défi consiste à ne pas simplement satisfaire les besoins relationnels, mais à répondre au besoin spirituel".
Ce défi contribue à définir la façon dont l'église évangélise. "L'évangélisation devient une affaire éminemment personnelle et relationnelle". Les envois tous ménages et les appels téléphoniques automatiques habituels de l'église complémentent les invitations personnelles lancées par des membres et des amis de l'église.
Les autres programmes de l'église sont formulés en fonction des participants. Le culte est "très interactif et engageant", dit Jackson. Nous n'utilisons pas le terme 'branché', mais en réalité c'est ça.
Dans le lieu de culte, on a dressé des cierges pour que des gens d'origine catholique romaine s'y sentent à l'aise. La communion est célébrée tous les dimanches.
"Nous avons aussi la version post-moderne d'un vitrail", dit-il. "Les vitraux ont été inventés il y a des siècles pour faire voir le message à des populations illettrées. Nous avons une histoire de la Bible qu'un lecteur DVD projette en boucle. Parfois, c'est le passage biblique de la semaine. D'autres fois, il peut s'agir de quelque chose de très différent. Le but est de raconter une histoire … et d'y faire participer les gens par tous les organes des sens".
L'église s'investit aussi dans des activités sociales et des projets destinés à de petits groupes. Les petits groupes utilisent le cours alpha. "C'est une introduction à la foi chrétienne qui permet aux gens de poser des questions en rapport avec des problèmes qu'ils ont connus", explique Jackson. "C'est très direct et ne suscite pas la confrontation".
Bien que de diverses manières, Nouvelle espérance soit unique en son genre, elle a trouvé des alliés pour son ministère urbain. La Première Eglise Evangélique Méthodiste d'Orlando (EEM) a promis un appui financier et offert des bureaux. Dans le même secteur, trois autres Eglises mettent sur pied, elles aussi, de nouvelles communautés. L'une d'entre elles célèbre ses cultes dans le même lycée que Nouvelle espérance, mais à une autre heure.
"Elles nous aident et nous les aidons", dit Jackson. "Tout cela nous confirme que nous faisons ce que Dieu veut que nous fassions. Elles expriment ce que Dieu est en train de faire dans le centre-ville d'Orlando, les rêves de Dieu pour cette ville."
Le fait qu'il y ait quatre nouvelles églises dans le secteur va aider Nouvelle espérance et les autres églises à grandir. Selon Jackson, "toutes les indications concordent. Lorsqu'il y a plus de nouvelles églises - plus d'églises - dans une zone, toutes les églises en bénéficient. Toutes les Eglises Evangéliques Méthodistes de notre secteur pourraient grandir 10 fois … la population des gens sans église ne le remarquerait même pas".
Nouvelle espérance a démarré le 24 mars. Pendant l'été, Jackson et sa co-pasteure et épouse, Anna Jackson, ont développé une base d'appui en termes de finances et de prières. Ils envisagent une grande célébration d'inauguration de l'église cet automne.
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*Wacht est le rédacteur adjoint de la Revue évangélique méthodiste de la Conférence Annuelle (CA) de Floride. L'article ci-dessus a été publié pour la première fois dans cette revue.
30 octobre 2002
Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)