ACTU : DEBOUT CHRETIENS !

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Mme Asunsion Calvo, Eglise Évangélique Libre Alésia, Paris

Pour la première fois de leur longue histoire, les protestants français ont décidé de célébrer par une grande manifestation publique, ouverte à tous nos compatriotes, non seulement la fête de la Réformation et le 500e anniversaire de la naissance de Jean Calvin, mais aussi la vitalité de leurs Églises, dans un témoignage commun de foi et de solidarité… Dans le cadre de la chronique Actu commune à quatre mensuels évangéliques (Christ Seul, En route, Horizons Évangéliques, Pour la Vérité), Mme Asunsion Calvo revient sur « Protestants en Fête ».

C’est par les mots de foi et de solidarité que Gérard Larcher, président du Sénat, deuxième homme de la République et protestant convaincu, a commencé le discours qu’il a prononcé lors de la cérémonie d’ouverture de « Protestants en fête » à Strasbourg. Des mots, il y en a eu beaucoup de prononcés pendant ces trois jours. De forts justes, de forts émouvants, de forts inquiétants1 aussi. Rien d’étonnant pour ces « amoureux de la Parole » que nous sommes ! Mais ce que nous avons vécu était beaucoup plus que de simples mots…

Des chrétiens debout et à genoux

De l’office des diaconesses, tôt le matin, à la grande fête du Zénith, tard le soir, des études bibliques partout dans la ville aux stands du « village de la solidarité », de la nouvelle Expo Bible au culte du dimanche matin diffusé en direct sur Internet, toute la variété et la richesse du protestantisme s’exprimaient dans la joie sans triomphalisme et dans la bonne humeur paisible. Devenus majoritaires pour quelques heures, les protestants n’ont pas eu une honte de s’afficher mais ils l’ont fait avec une joyeuse sobriété. Ce « témoignage commun de foi et de solidarité », pour reprendre les mots de Gérard Larcher, nous a permis de nous montrer « à genoux devant Dieu et debout devant les hommes ».

En marche avec le Christ

Mais ce n’est pas à rester debout et « droits dans nos bottes » que nous ont appelés nos pasteurs pendant le culte de dimanche. C’est à être des chrétiens en marche « avec les hommes » et pour qui l’essentiel est la concrétisation de l’Évangile, vécue dans la confiance au Christ. Le Pasteur Bulangalire Majagira nous a exhortés à être une Église vivante qui interpelle, interroge et propose la voie de l’évangile comme la référence essentielle. La Major Danièle César nous a appelés à être « miséricordieux » dans le sens hébreu du terme, être « pris aux entrailles » et non des pleurnichards qui se lamentent sur l’état du monde en regardant la télé. À vivre les Béatitudes en nous appliquant concrètement à mettre notre point d’honneur à rendre heureux ceux qui sont privés de tout bonheur humain.

Courir après Lui

Ce n’est pas seulement à marcher mais à courir que Claude Baty nous a encouragés, non à courir en tournant en rond autour des richesses et des paillettes, mais à courir à la suite du Christ ! Et plus concrètement à agir comme si tout dépendait de nous, n’oubliant jamais que tout est entre les mains de notre Dieu.

Ces mots nous interpellent tout particulièrement pendant ces mois d’hiver où les laissés pour compte le seront plus que jamais, où les nantis chercheront à l’être encore plus, où tous nous cherchons à oublier pendant quelques jours la laideur de notre société. Tous ? Non ! De nombreuses initiatives pour un monde plus solidaire existent autour de nous. Pourquoi ne pas nous y associer ? Pourquoi ne pas être ces témoins qui n’ont pas peur d’être debout devant les hommes avec d’autres hommes qui eux ne sont pas à genoux devant Dieu ? Pourquoi ne pas leur offrir la seule chose que nous ayons à offrir ? L’indéfectible espérance en Dieu qui a tellement aimé le monde qu’il a donné son fils Jésus-Christ pour lui. […] Nous n’avons pas de sacrifices à offrir, de mérites à faire valoir, mais un chemin à suivre, Jésus notre Seigneur.2

1 Lors des tables rondes sur les émigrés, Haïti, le Congo, l’accompagnement des mourants, etc.

2 Conclusion de la prédication de Claude Baty au Zénith.

EEMNI