Le numéro N°95 du mensuel francophone de l’Eglise Evangélique Méthodiste, En route, est en ligne. A travers plusieurs articles, il y est question du primat de l’amour.
PRIMAT DE L’AMOUR
JP WAECHTER
Si le chrétien bien discipliné scrute instinctivement, instantanément, de ses yeux les cieux, il ne se soustrait pas pour autant au monde. Pour lui comme pour Dieu, l’heure n’est pas à la démission, quoi que le quotidien Libération titre ironiquement « Dieu démission ». Il est dans notre mission de nous engager au cœur du monde tel qu’il est pour y « révéler les réalités ultimes de façon à donner envie aux autres », souligne le pasteur B. Lee dans sa méditation.
Cette réalité ultime se dévisage dans l’amour que nous porte Jésus-Christ et qui vise à nous transformer de fond en comble en témoins, nous rappelle dans son billet l’évêque Patrick Streiff.
Au nom du Christ, nous allons à la rencontre de gens ne partageant pas nos convictions et nos mœurs en privilégiant l’écoute et la compassion. Dans son billet Actu, Nicolas Farelly nous enjoint de suivre cette voie difficile et étroite.
Des siècles en arrière, John Wesley invitait ses contemporains à entrer en dialogue avec les gens qui ne partageaient pas leurs vues. Il était doublement précurseur, précurseur de l’oecuménisme (cf N°94) et précurseur du dialogue interreligieux (Juifs, Musulmans et Païens) : la mission bien comprise nous fait partir à la rencontre d’autrui, quel qu’il soit, avec à la fois une ouverture d’esprit et de la fermeté : en mission, il n’est pas question de brader sa foi ni de renier ses convictions fortes. Un grand merci à Daniel Husser de nous faire découvrir ce pan de la personnalité de John Wesley largement méconnu.
Quelqu’un de nos jours ne renie pas ses convictions, à savoir le pape Benoît XVI, même s’il renonce à sa charge pour son grand âge: il me paraît parfait exemple d’ouverture au monde sécularisé et de fermeté dans ses positions doctrinales et éthiques, n’hésitant pas à défendre des points de vue opposés à l’esprit du temps et à mettre en garde contre les dangers du relativisme éthique et la dilution de la foi. Dans ses livres, il a cherché à faire la synthèse entre Jésus, la foi, la confiance dans la Sainte Écriture et la science.
A notre tour de nous ouvrir au Christ. C’est Lui qui est amour. C’est Lui la source. Cet amour devient nouvelle espérance de vie.
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