Georgie : la Fédération européenne des œuvres diaconales (des Eglises libres) siégeait à Tbilisi

 Du 15 au 20 septembre 2005, la Fédération européenne des œuvres diaconales (des Eglises libres) tenait sa conférence cette fois à Tbilisi/Géorgie (la fédération tient une réunion semblable tous les deux ans). 65 représentants de 24 œuvres diaconales de cinq pays participaient à cette rencontre. A présent, la Fédération compte un total de 28 œuvres membres dans 8 pays différents.


Récemment a été ajoutée l’œuvre de bienfaisance baptiste Hungarian Baptist Aid, dont le siège est à Budapest. L’œuvre diaconale baptiste en Autriche a annoncé sa propre demande d’adhésion.


La conférence était placée sous le thème "Diaconie en tension entre spiritualité et engagement social et politique ". Les orateurs de la session, l’évêque Malkhaz Songoulashvili et l’évêque R. Rüdiger Minor, ont évoqué dans quelles conditions et quelles difficultés se développent les œuvres diaconales dans les pays de l’ancienne Union Soviétique.


Il est apparu clairement la manière dont les chrétiens comprennent et vivent la diaconie dans ces pays selon l’évangile de Jésus Christ ; ils la vivent avec énormément d’amour et de dévouement jusqu’au sacrifice, bien qu’ils ne reçoivent la plupart du temps aucun soutien de leurs gouvernements.


La fédération européenne des œuvres diaconales (des Eglises libres) a porté au cours des dernières années toute son attention sur le travail et l’évolution des œuvres et des institutions diaconales fondées récemment à l’est et au sud-est de l’Europe. Ce faisant, elle a beaucoup appris sur la mise en oeuvre de la diaconie à travers ses œuvres adhérentes. Ses membres ont aidé à la création et à la construction de nouvelles structures diaconales.


La fédération s’entend comme un réseau visant l’encouragement mutuel dans un travail fondé sur la foi en Jésus Christ en faveur de personnes qui ont besoin d’aide, de consolation et d’accompagnement. La collaboration au sein de cette fédération née en 1998 s’est renforcée d’une conférence commune à l’autre : ses membres ont fait meilleure connaissance des uns et des autres, apprirent les uns des autres et se sont soutenus mutuellement dans leur travail et la gestion de situations de crise.


À l’occasion de nouvelles élections rendues nécessaires selon les statuts, un nouveau comité directeur a été élu. Fredy Jorns, directeur de l’œuvre diaconale Béthanie à Zurich est le nouveau président. L’ancien président, le pasteur Harold Eisenblaetter, ainsi que d’autres membres du comité directeur qui ne se représentaient pas pour des raisons d’âge, ont été vivement remerciés pour leur collaboration plusieurs années de suite.


Après les exposés et les discussions sur le sujet "Diaconie en tension entre spiritualité et engagement social et politique", la fédération adopte les thèses rédigées par Rüdiger Minor :


1. Le travail diaconal des Eglises libres (càd protestantes indépendantes de l’État) en Europe de l’Est doit être ouvert à toute collaboration avec d’autres organisations religieuses et sociales y compris avec la confession majoritaire.


2. En cas de conflit est valable le principe suivant : au lieu de reprendre l’idéologie concurrente (orthodoxe ou catholique) de la confession majoritaire, il faut entamer un travail indépendant convaincant par sa qualité.


3. Le travail diaconal en Europe de l’Est se trouve à un carrefour dans sa compréhension de la diaconie sociale : soit elle recouvre très largement tous les champs de l’activité sociale, soit elle assume des ministères spécialisés selon la nécessité et les dons disponibles. La deuxième solution apparaît comme la formule d’avenir ; mais on veillera à ne pas réduire le travail diaconal à une niche sociale.


4. Le travail diaconal doit se faire en étroite liaison avec des communautés locales précises, même s’il faut adopter pour les oeuvres, pour des raisons légales, la forme d’associations indépendantes. Une collaboration professionnelle nationale devrait être mise sur pied avec l’aide des églises/des unions/des fédérations.


5. Les contacts naissants et la collaboration des protestants dans des organisations interreligieuses (par exemple l’Alliance Evangélique) devraient s’intensifier dans le domaine diaconal.


6. La collaboration diaconale entre l’Europe occidentale et l’Europe de l’Est doit être axée sur les besoins (c.-à-d. "Être orientée en fonction des nécessités").


7. Voici comment la collaboration diaconale fonctionnait jusqu’ici: des partenaires occidentaux aidaient largement au financement d’un projet à son démarrage et grâce à leur soutien (financier) continu transféraient leur savoir-faire. Il s’agit de développer à présent de nouveaux modèles prenant davantage en compte les propres ressources des partenaires orientaux, leurs capacités, leurs expériences et leur propre financement. C’est seulement ainsi qu’on pourra surmonter la spirale de la dépendance en nette augmentation.


8. La collaboration diaconale doit chercher des voies permettant aux partenaires de l’Est d’apporter aussi leurs dons et leurs expériences à leurs partenaires occidentaux.


03.10.2005

Source: EMKNI