La commission exécutive de la Conférence Centrale de l'Europe du Centre et du Sud a tenu sa séance annuelle à Vienne. A cette occasion, l'évêque Heinrich Bolleter a été honoré par la République d'Autriche. Le diocèse dont l'évêque Bolleter la charge embrasse 15 pays; la Tunisie et l'Algérie en font partie de même que la France, la Suisse, l'Autriche, la Pologne, la République tchèque, la Hongrie, la Slovaquie et tous les Etats des Balkans. La République d'Autriche a honoré l'évêque Heinrich Bolleter pour son engagement comme passerelle, passerelle entre l'Autriche et les différents Etats de l'ancien empire de l'Union Soviétique. La remise de la décoration a eu lieu dans la salle d'audience du palais Starhemberg, au siège du ministère de la République fédérale pour la formation, la science et la culture. Lors de la cérémonie, non seulement les membres du comité exécutif étaient présents, mais encore les 13 surintendants qui représentent dans leurs pays respectifs l'évêque Bolleter et supervisent le travail de l’Eglise dans le pays. L'Eglise Protestante A.B. était représentée par le Prof. Hon. Dr. Michael Bünker. Le conseiller ministériel, le Prof. d'Univ. Dr. Karl Schwarz a fait l'éloge de l'évêque Heinrich Bolleter. Il n'a pas seulement désigné l'évêque Bolleter du nom de Pontifex au sens littéral du terme, qui a contribué à faire de l'Autriche un pilier à de telles passerelles, mais il a aussi renvoyé au "rôle et à l'importance de l'Eglise Evangélique Méthodiste dans la société autrichienne". La ministre de la République fédérale Elisabeth Gehrer soulignait dans son allocution avant tout son effort à assurer la formation des jeunes dans différents pays et la transmission des valeurs que seules des communautés religieuses et des églises sont en mesure de transmettre. Sur ordre du président fédéral, D. Heinz Fischer, et conformément au décret correspondant, elle lui a remis alors le «Grand insigne d'honneur en argent avec l'étoile? pour services rendus à la république d'Autriche».
Dans son discours de reconnaissance, l'évêque Heinrich Bolleter a rappelé que l'Eglise Evangélique Méthodiste avait déjà vécu au temps de la guerre froide la solidarité avec les habitants des Etats de l'Est sans se laisser gagner par le découragement malgré toutes les difficultés; elle a fait ce qui lui était possible en matière d'aide humanitaire et d'encouragement. Il accepte la distinction honorifique avec reconnaissance, non seulement pour lui-même, mais encore pour ses nombreux collaborateurs et collaboratrices dans tous les pays cités.
Helmut Nausner
“C'était la première fois qu'un évangélique méthodiste a reçu une décoration," déclarait Bolleter à l'Agence de presse évangélique méthodiste (UMNS) dans un interview téléphonique le 16 mars.
Le Méthodisme a commencé en Autriche par le biais d'un petit groupe de maison à Vienne en 1870. Le gouvernement autrichien reconnaîtra en 1951 la dénomination connue là-bas sous le nom d'"Evangelisch-Methodistische-Kirche". Mais ses membres constituent une minorité telle en Autriche "qu'elle passait toujours inaperçue," selon l'évêque. Cette récompense, croit-il, donne à l'église plus de crédit auprès du gouvernement.
L’ouverture en Autriche d’un centre de formation pour pasteurs originaires des Balkans a contribué à augmenter la notoriété de l’Eglise. Le programme est unique dans le sens où il rapproche ces jeunes ”très près des gens dans le besoin," a dit l'évêque. "Ils poursuivent, en même temps, des études et un travail dans des institutions sociales".
Les évangéliques méthodistes sont aussi engagés dans le mouvement oecuménique en Autriche. En 1990, les Luthériens, les Presbytériens et les Evangéliques Méthodistes se sont officiellement déclarés "en communion" en ce qui concerne la prédication et la Sainte communion.
La formation et la conservation de nouveaux pasteurs restent un problème financier pour la Conférence. "Quand ils ont fini leurs études, nous ne sommes pas capables de leur payer les salaires," a expliqué Bolleter. "Nous avons beaucoup plus de candidats au ministère que nous ne pouvons accepter".
L'église est "dans l'ensemble très affectée par le fossé croissant entre riches et pauvres en Europe”, selon l'évêque. En Europe centrale et aux Balkans particulièrement, "les membres de l'Église Evangélique Méthodiste sont parmi les plus pauvres".
Bolleter, qui a grandi à Zurich, a été ordonné ancien en 1969 et élu évêque en 1989. Il part à la retraite le 2 mai et se retire à Aarau, Suisse, à environ 150 kilomètres de distance, tout près de ses trois enfants.
Son successeur est le pasteur Patrick Streiff, également suisse comme lui. Bolleter a noté que pour des raisons pratiques - la conférence ne pouvait pas se permettre une réunion spéciale pour une élection épiscopale et il a voulu assurer la transition en douceur - ce qui explique l'élection de Patrick Streiff en avril 2005. Depuis lors, les deux ont travaillé ensemble .
Source: emk Autriche / UMNS / EEMNI