La guerre fait rage à Monrovia entre rebelles du LURD et forces fidèles à Charles Taylor. Des milliers de personnes venues se réfugier dans la capitale se trouvent prises entre deux feux. Leur situation est désespérée, les Eglises leur servent de refuge, dont une Eglise Méthodiste, rapporte le Monde.
Ces civils vivent à quelques centaines de mètres de la ligne de front située au niveau du Old Bridge, l'un des trois ponts que se disputent depuis une semaine les rebelles des Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD) et les combattants du président Charles Taylor. Jusqu'à présent, ils ont préféré rester chez eux plutôt que de rejoindre l'un des multiples centres de regroupement de déplacés de guerre situés au centre de Monrovia, la capitale libérienne, ou dans ses faubourgs est, jusqu'à présent épargnés par les combats. Mais, cette fois, la famille s'en va pour rejoindre les 1 200 déplacés installés dans l'église méthodiste Georgia Batter, un peu plus bas. Au loin, on aperçoit une plage de rêve et, derrière, le port de Monrovia, tenu depuis le 19 juillet par le LURD.
Les bombardements sont une nouveauté. Auparavant, les rebelles ne faisaient pas usage d'artillerie. Comme si, juste avant cette troisième offensive en moins de deux mois sur Monrovia, le LURD avait reçu de nouveaux équipements... Les rebelles ont placé au port leurs batteries de mortiers de 60 et 80 mm.
"Le seul avantage des rebelles sur nous, ce sont ces mortiers", affirme le général Sheriff Varumya en désignant des douilles d'obus qui jonchent le sol. Commandant du secteur du pont de Stockton Creek, où se déroulent les combats depuis trois jours, le général Varumya explique que ces armes font des ravages dans ses rangs, et encore plus chez les civils. "Quand les combats commencent, les gens se rassemblent dans les églises, alors si un obus tombe ça fait beaucoup de victimes", explique-t-il en reconnaissant que dès que le pilonnage commence "les hommes ne peuvent pas s'empêcher de courir".
Le COE demande aux Eglises d'intervenir face à la situation d'urgence au Liberia
Dans un message adressé aujourd'hui à ses Eglises membres, le COE demande qu'elles interviennent auprès du gouvernement de leur pays en faveur du déploiement immédiat d'une force de maintien de la paix pourvue d'un financement adéquat au Liberia. Dans ce texte du 31 juillet, le secrétaire général remplaçant, William Temu leur demande également de se joindre aux Eglises de toute l'Afrique dans leur prière pour la paix au Liberia, et de répondre généreusement aux besoins urgents de soutien et d'aide humanitaire du Liberia, au travers de l'appel AFLR31 de l'Action Commune des Eglises (ACT). Ce message fait suite à une lettre adressée le 31 juillet par le secrétaire général du COE, Konrad Raiser, au secrétaire général des Nations-Unies, Kofi Annan, insistant sur le besoin d'une "force de maintien de la paix crédible" en vue d'un cessez-le-feu durable.
Source: EEMNI/Le Monde/COE