Etats Unis; l'intérêt des 'séjours missionnaires' à court terme

Les Etats Unis comptent plus de 3,000 agences missionnaires internationales. Elles envoyent fréquemment pour des missions ponctuelles des volontaires dans les champs missionnaires. Un journal local de la région d'Atlanta évoque cette expérience et en tire quelques leçons.



Au début de l'année 1947, Alma Henderson est montée à bord d'un avion d'Air France pour traverser l'Atlantique. La jeune diplômée se rendait au Cameroun Britannique pour répandre la parole de Dieu. 



Elle a signé un contrat de quatre ans en Afrique occidentale. Elle y est restée 23 ans.


"Nous ne savions pas quand nous rentrerions à la maison," a dit Henderson, 82 ans. "Il y a une grande bénédiction à servir le Seigneur, vous savez."


"Servir le Seigneur" à l'époque d'Henderson exigeait une énorme détermination; par contre, ceux qui d'habitude partent en mission aujourd'hui, le font pour une durée plus courte, mais ils s'engagent néanmoins à travailler pour Dieu en cherchant à répandre la parole de Dieu.


Ils proviennent de toutes les dénominations et ils se répartissent partout dans le monde - de la Grande-Bretagne au Zimbabwe en passant par la Chine. Et leur nombre ne cesse de grandir; environ 100,000 Américains ont effectué un voyage missionnaire à court terme en 1999. À Atlanta, quelques Eglises envoient des centaines des gens en mission chaque année.


Henderson, qui a suivi un séminaire et consacré la majeure partie de sa vie à l'Eglise, a dit que "toute personne qui partage l'amour de Jésus est un missionnaire." Cependant, elle a mis en doute l'efficacité des évangélistes modernes, beaucoup de ces volontaires sont peut-être compétents, mais sans formation théologique.


"Pour être un missionnaire efficace, vous devez vivre vous-mêmes d'un travail," a dit Henderson. "Je ne comprends pas ce qu'ils peuvent réaliser en un laps de temps limité. Ces jeunes gens qui partent pendant une semaine - je pense que c'est une belle opportunité pour eux, mais je ne suis pas sûr de leur utilité pour les gens du pays visité."


Selon certaines critiques, les voyages à court terme qu'entreprennent les chrétiens américains ne concourent pas nécessairement au progrès durable des communautés visitées. Les sommes dépensées pour envoyer des gens en mission seraient mieux employées si elles servaient au soutien de programmes existants ou à l'aide directe.


D'autres voix, particulièrement celles qui sont impliquées dans des organisations d'aide au développement laïques, à but non lucratif, expriment leur objection par rapport aux groupes qui conditionnent l'aide aux pauvres moyennant l'acceptation du christianisme.


Mais tous sont d'accord pour dire que les Américains qui partent en mission à l'étranger ne reviennent jamais à la maison sans être changés. Comme tel, leur travail a une grande valeur, si ce n'est à l'étranger, sinon au pays.


Les missions modernes visent comme jamais le service et, donc, exigent un personnel compétent pour accomplir les tâches prévues, vient de déclarer Christy Brown, le directeur de développement pour les Volontaires missionnaires au sein de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM).


"Il est difficile d'écouter la parole de Dieu quand vous avez faim, donc vous commencez d'abord par nourrir les gens, vous les habillez ensuite, et enfin vous les instruisez. Beaucoup d'Eglises comprennent cela," a-t-elle dit. "Le but ultime ne peut pas être votre tâche à vous, mais vous devez faire votre part pour atteindre le but."


Cet objectif ultime, c'est de témoigner la parole du Christ, a dit Rich Terry, qui mène les missions pour le compte de la "New Hope Baptist Church" à Fayetteville.


"Au Zimbabwe, nous collaborons avec des cliniques médicales," a-t-il dit. "Nous les aidons, ce faisant, nous avons une occasion d'évangéliser. Nous ne nous contentons pas de venir avec nos Bibles seulement."


Megan Gafnea, 16 ans, amènera probablement un marteau ou une pelle en partageant l'Évangile avec des villageois honduriens cette semaine. Elle est une des nombreux membres de l'Église Méthodiste d'Hillside de Woodstock à partager un ministère chrétien oecuménique, interconfessionnel aux Honduras. 


Mais elle est partie bien préparée pour son voyage d'une semaine.


Toutes les facettes du voyage sont précisées aux missionnaires sur un site Web dédié à ce ministère aux Honduras.


"Nous organisons le voyage dans son entier pour vous jusqu'à votre arrivée à Tegucigalpa!" Le site déclare: "La seule exigence attendue de vous, c'est de la bonne volonté. La plupart des projets de construction assumés par les groupes sont de nature relativement simple. Vous êtes toujours sous la supervision directe du personnel hondurien."


Henderson et Siewert qualifieraient cette forme de voyage "de vacances" plutôt que de mission.


"Voyons les choses en face: certaines personnes partent pour une semaine et, dans beaucoup de cas, la semaine inclut le voyage. Ce n'est pas ce que j'appellerais vraiment un travail missionnaire," a dit Siewert. "Il n'y a aucun doute dans mon esprit que, si on donnait cet argent à une oeuvre humanitaire chrétienne et à une organisation d'aide au développement on accomplirait beaucoup plus. Mais l'intérêt majeur de ces voyages, c'est que la personne qui part sera changée pour le reste de sa vie."


Ces voyages exercent peut-être une influence encore plus considérable chez les plus jeunes, a dit Donnah Wilson, qui a été à Ciudad Victoria, Mexique, plusieurs à plusieurs reprises, sur des missions organisées par l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) d'Hillside.


"Les gosses ces jours-ci sont si gâtés dans leurs modes de vie," a-t-elle dit. "Ils sont préoccupés de leurs cheveux et de leurs CD, des jeux vidéo et des baladeurs. Quand ils reviennent, tout cela devient dérisoire."


10/4/02

Source: The Atlanta Journal-Constitution