de Catherine LaCamera
Les méthodistes gallois ont accueilli les délégués et les visiteurs à l'ouverture de la Conférence de l'Église Méthodiste Britannique 2003 le 28 juin en arborant une jonquille, un poireau et un dragon rouge - symboles traditionnels du Pays de Galles-.
Sur les 320,000 Méthodistes de Grande Bretagne, 15,000 sont des Méthodistes gallois. Et 3,000 d'entre eux célèbrent le culte dans des Eglises Méthodistes d'expression galloise.
John Wesley, qui a commencé le mouvement méthodiste au 18ème siècle, a d'abord prêché au Pays de Galles, ou Cymru, comme on le dit en gallois, en 1739 et est souvent passé par le Pays de Galles, uand il était en route vers l'Irlande.
Il s'est révélé incapable de parler le gallois; cela explique qu'au départ le méthodisme Wesleyen n'a grandi essentiellement que dans les secteurs principalement anglophones, selon Soeur Eluned Williams, présidente du méthodisme gallois au cours des six dernières années. En ce temps-là, Wesley avait confié des postes de direction à des pasteurs parlant le gallois comme Howell Harris, - l'Église Presbytérienne galloise moderne en est directement issue-, mais il n'avait pas pu atteindre les communautés de langue galloise.
C'est Thomas Coke qui, en 1800, avait lancé une mission sérieuse de prédicateurs gallois. Cette mission a abouti à la croissance de chapelles bilingues (gallois-anglais).
Dans son intervention à la Conférence Méthodiste Britannique 2003, Williams a expliqué que suite à l'Acte d'Union de 1536 - moment où le Pays de Galles est officiellement devenu une partie du Royaume-Uni - l'utilisation de la langue galloise a été interdite dans la vie publique, y compris dans les Eglises. Les savants et les responsables d'Eglise de l'époque inquiets devant le recul de la langue galloise, se mettent alors à traduire la Bible et le Livre de Prière Commune (Book of Common Prayer) pour que les gens puissent les lire à la maison dans leur langue maternelle.
Williams parle le gallois d'origine; elle a rappelé que, récemment encore, dans les années 70, deux employés travaillant à la Centrale électrique galloise de Trawsfynydd avaient été licenciés pour avoir conversé en gallois. Les gens se souviennent ici de la campagne contre l'usage du gallois "Non au gallois": toute personne prise en flagrant délit de parler le gallois soit à l'école soit au travail se voit dans l'obligation de porter une carte autour de son cou portant l'inscription "non au gallois". La seule façon de se débarrasser de la carte était d'avoir entendu quelqu'un d'autre parler le gallois et de le rapporter.
Malgré ce legs douloureux, le Pays de Galles moderne est un pays bilingue au Royaume-Uni et l'Église Méthodiste galloise est une communauté chrétienne bilingue au sein du Méthodisme Britannique. Le méthodisme gallois constitue trois des 33 districts de l'Eglise Méthodiste Britannique. Ils incluent les districts anglophones du Sud-ouest et du Nord-ouest et le district de langue galloise d'Y Gymanfa, qui couvre l'ensemble du Pays de Galles.
La pasteure Jenny Hurd est le seul pasteur à plein temps travaillant au sein de 12 de ces congrégations de langue galloise dans le district d'Y Gymanfa. Elle ne parlait pas le gallois et a appris la langue pour servir ces églises. Hurd dit qu'elle s'était sentie accueillie chaleureusement par ses congrégations, qui ont apprécié l'effort qu'elle avait fait pour apprendre le gallois et "être à côté d'eux" comme leure pasteure.
Dans le monde entier, on connaît le Pays de Galles pour ses paysages rudes, romantiques, ses fils et filles célèbres comme Richard Burton, Shirley Bassey et Catherine Zeta-Jones et ses Choeurs d'hommes gallois traditionnels. Un des hymnes les plus populaires jamais écrits est dû à la plume de l'auteur gallois William Williams, qui a écrit, "Guide-moi, O Toi Grand Jéhovah." Mais Williams dit qu'il y a un problème quand les habitants du Pays de Galles d'expression anglaise et galloise, ne songent qu'"aux jours de gloire" qui sont derrière eux.
Williams croit que l'avenir de l'Église Méthodiste galloise consiste pour elle à embrasser un avenir partagé. Elle dit qu'il y a eu "une crainte du bilinguisme" et que ceux qui ne parlent pas le gallois peuvent se sentir inférieurs.
"Je crois que nous devons être davantage capable de vision et d'aventures," a-t-elle dit à l'Agence de presse évangélique méthodiste. "Je crois que nous devons voir la langue galloise comme un cadeau à offrir et non pas comme quelque chose à protéger."
Malgré un passé difficile, elle a dit que ses collègues d'expression galloise peuvent être "trop précieux" avec leur langue. Les églises de langue galloise perdent des membres plus rapidement que leurs homologues galloises anglophones, et fait particulièrement inquiétant pour Williams, les jeunes d'expression galloise ne viennent pas du tout à l'église.
"Le gallois est une langue celtique originale et la plus vieille langue à survivre dans toute l'Europe," a-t-elle dit. ".... je crois qu'en nous rapprochant et en vouant du respect pour ces deux cultures, nous pouvons relever ces défis. Il y a un avenir pour le méthodisme au Pays de Galles comme forme un seul ensemble."
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*LaCamera est correspondante de l'Agence de presse évangélique méthodiste en Angleterre.
Le 8 juillet 2003
umns agence de presse évangélique méthodiste