Depuis la Maison Blanche, le Président Bush a parlé le 10 avril dernier contre le clonage humain face à un auditoire d'une centaine de personnes.
La plupart des personnes présentes à cette conférence sont connues pour leur engagement contre le clonage humain.
Parmi elles figurent les sénateurs Mary Landrieu (D-La). Et Sam Brownback (R-Kan), les principaux auteurs d'un projet de loi déposé au Sénat américain pour interdire tout clonage humain aux Etats-Unis. Brownback est un évangélique méthodiste, au même titre que le président. Plusieurs autres membres de la dénomination étaient présentes dans l'auditoire.
Parmi les autres invités, l'Évêque Felton E. May, qui dirige l'Eglise dans le Secteur de Washington; Jim Winkler, responsable de la commission évangélique méthodiste Église et Société et Jaydee Hanson, un autre responsable de cette commission; et la pasteure Amy Laura Hall, membre du corps enseignant de la "Divinity School faculty", qui participe aux travaux de la commission spéciale chargée des questions de Bioéthique au sein de l'Eglise.
"Notre époque est l'époque de la médecine génétique, une époque où seront surmontées la plupart des maladies les plus redoutées," a dit le Président Bush. Un tel progrès doit être accompagné avec soin, retenue et responsabilité, a-t-il dit. "Les avancées en matière de technologie biomédicale ne doivent jamais survenir aux dépens de la conscience humaine."
La science a créé des situations exigeant des décisions portant à conséquence, a déclaré le président. La société poursuit la recherche médicale "avec le sens très clair d'un but moral", soit elle "voyage sans une boussole morale," a-t-il dit. Elle déterminera le choix à faire et le chemin à suivre en fonction du clonage humain.
"Au moment où nous cherchons ce qu'il est possible de faire, nous devons toujours nous demander ce qui est juste et nous ne devons pas oublier que même les fins les plus nobles ne justifient pas tous les moyens," a-t-il déclaré.
Il a noté que bon nombre de sociétés dans diverses parties du monde ont déjà commencé à produire des embryons humains à des fins de de recherche et annoncé leur intention de produire des clones humains, malgré le grand nombre d'avortements spontanés et d'anomalies constatées dans le clonage d'animaux.
"La vie est une création, elle n'est pas un produit de consommation," a dit Bush. "Nos enfants sont des cadeaux destinés à être aimés et protégés, et non des produits destinés à être conçus et fabriqués en série."
Il a averti que si l'on permettait le clonage, "on ferait un pas significatif vers une société où l'on élèverait des gens rien que pour en tirer des pièces de rechange et où les enfants grandiraient à la demande." Il a qualifié une telle situation comme étant "non acceptable."
Il a noté la distinction que font quelques participants à ce débat entre le clonage humain thérapeutique et le clonage humain reproductif.
"Je crois qu'il faut proscrire ces deux formes de clonage humain, persuadé que toute forme de clonage humain est une mauvaise chose," a dit Bush. Un tel clonage serait contraire à la morale et source d'exploitation, a-t-il ajouté. Il a aussi affirmé qu'il était quasiment impossible de limiter dans la pratique ces expérimentations; seule une interdiction totale est de mise.
"Une fois que les embryons clonés sont disponibles, leur implantation aura inévitablement lieu," estime Bush.
Il a conclu son intervention de 15 minutes en soulignant son soutien au projet de loi déposé par Landrieu et Brownback.
"J'ai beaucoup apprécié les remarques présidentielles," déclarait Winkler à l'Agence de presse évangélique méthodiste, "en particulier son commentaire sur la vie comme une création, et non comme un produit. Je ne pouvais pas être plus en accord avec lui. J'ai pensé que ses remarques étaient parfaitement compatibles avec l'opposition de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) avec le clonage humain et j'étais reconnaissant pour cela."
"Je suis heureux que le message présidentiel soit compatible avec les positions adoptées de longue date par l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) sur ce chapitre," a dit l'Évêque May.
"Nous espérons que le Sénat américain soutiendra le projet de loi de Brownback-Landrieu comme le président l'a fait," a ajouté Hanson.
Hall, spécialiste de l'éthique, a été d'accord avec les propos du président, à savoir que le clonage humain ne pose pas seulement la question de la dignité des vies qui surgissent, mais aussi la question de la dignité de la vie des femmes et de leurs corps. Elle a félicité le président pour sa prise de position courageuse.
"Je ne suis pas d'accord avec Bush sur tant d'autres questions, mais j'admire sa position sur ce point," a-t-elle ajouté.
Ce n'est pas une position qui va lui gagner des suffrages, fait-elle remarquer. "Il y a un tas d'argent significatif à gagner. Bush va contre les instincts traditionnels de son parti". Dans cette affaire, Bush ne suit pas les tendances du marché. Elle a noté par ailleurs que le complexe industriel en matière de technologie médicale "est aussi puissant que le complexe militaro-industriel la été, quand Eisenhower lui a porté un coup."
Hall s'est aussi dite frappée par la diversité philosophique des gens qui soutiennent l'interdiction du clonage; cette diversité se reflète dans la variété des gens réunis pour entendre le président. "La question unit quelques féministes et quelques conservateurs, lesquels ne s'alignent pas d'habitude sur des féministes," a-t-elle dit.
Si elle avait eu la possibilité de parler au président, Hall a dit qu'elle lui aurait dit que "les Américains sont, en principe, des gens hospitaliers, généreux et inventifs.... Nous sommes arrivés à un point de l'histoire où notre ingéniosité est susceptible de nous rendre moins généreux et moins hospitaliers" envers la vie humaine à ses débuts.
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Le 11 avril 2002
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Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)