Suite au Rapport de la Commission d’enquête parlementaire relative « à l'influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs »
Le CPDH – Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine – souscrit au souci affiché par la Commission d’enquête parlementaire de veiller à la protection des enfants mais s’inquiète des dérives liberticides que contiennent une partie des 50 (!) propositions présentées où se côtoient faits marginaux mis en épingles et atteintes réelles à la liberté de conscience et de religion.
C’est la troisième fois en 11 ans qu’une Commission parlementaire travaille sur le sujet, sans parler des rapports annuels de la MIVILUDES. Il ne faudrait pas, comme avec la loi Aboud Picard sur les sectes, que des peurs exploitées soient prétextes à un contrôle et à une limitation du fait religieux , un moyen supplémentaire de développer une attitude attentatoire à la liberté de conscience et de religion, droit humain fondamental.
Si l’on suivait les critères de la Commission, c’est l’ensemble de l’instruction religieuse dans notre pays, toutes religions confondues, qui pourrait être remise en cause. De même que le droit fondamental des parents de « faire assurer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs propres convictions » (Art.18-4 du Pacte des droits civiques et politiques adopté aux Nations Unies le 16/12/86).
Les chiffres des enfants qui seraient concernés ont la même imprécision que les estimations sur les personnes qui appartiendraient à un « mouvement sectaire » : Il n’appartient pas à l’État ou à un organisme laïque, faut-il le répéter encore, de définir le religieux, sectaire ou non. C’est une atteinte au principe de laïcité. Les protestants se sont battus dans le passé contre l'intégrisme religieux. Ils rejettent de la même manière l'intégrisme antireligieux.
La France possède déjà en ce domaine un arsenal législatif et judiciaire beaucoup plus important que la moyenne des pays démocratiques.
Nous souhaitons que les enfants soient protégés lorsqu'il y a réellement atteinte à leur intégrité physique ou psychique. Et il y a malheureusement bien des exemples avérés sur lesquels aucune commission ne s’est penchée jusqu'à ce jour.
A ce propos, le CPDH demande à nouveau la mise en place d'une Commission d'enquête parlementaire sur la violence et la pornographie à la télévision (projet abandonné en 2003 malgré 3 rapports publics successifs) : en France, un enfant de 10 ans sur deux aurait déjà eu accès à des séquences pornographiques. Les chiffres, là, sont attestés ; les conséquences aussi.
20/12/06
Source: CPDH Comité Protestant Evangélique pour la Dignité Humaine