États Unis, Lake Junaluska : les leaders de l’Église pressent le président Bush de planifier pour le retrait de l’Irak

Les évêques de l’Église Evangélique Méthodiste (EEM) invitent le Président George Bush à rédiger un plan et un calendrier pour le retrait de toutes les forces américaines de l’Irak.


La résolution, adoptée le 4 novembre, met à jour une déclaration que le Conseil d’Évêques a publiée en mai 2004. Pendant la session finale de ce conseil automnal, aucun évêque n’a voté contre cette résolution, quoique certains se soient abstenus du vote.


Dans un moment plein d’émotion, l’Évêque Charlene Kammerer de Virginie a parlé au conseil de son fils, Chris, qui sert dans la Marine dans le Golfe Persique.

"Je connais la douleur que l’on ressent quand on aime et soutient sans réserve son enfant engagé dans l’armée et quand, en même temps, on conteste au nom de sa foi la politique du gouvernement des Etats-Unis," a-t-elle dit.

"Notre fils n’éprouve absolument aucun problème avec notre position," a-t-elle dit. "Il a été formé et a progressé au sein de l'Église Evangélique Méthodiste. Nous sommes très fiers de lui pour son service et encore lui-même ainsi que beaucoup, beaucoup, beaucoup d’autres chez les militaires mettent en doute les raisons de leur présence en Irak. Je ne peux rien faire du tout sinon appuyer cette résolution comme un parent de Chris."


D’autres évêques ont aussi parlé en faveur de la résolution, soumise par l'"Évêque Marshall à la retraite Jack Meadors Jr d’Atlanta.


"Rien ne pourrait être plus global que cette guerre," a dit l’Évêque Sally Dyck du Minnesota, "et nous devons tenir compte du fait que le monde attend de nous une déclaration morale sur la guerre."


Quoique le conseil ait adopté une déclaration sur l’Irak il y a un an et demi, plusieurs évêques ont souligné l’importance de reprendre nouveau position sur la question. L’Évêque Melvin Talbert a noté que quand quelque chose est important, le message doit être répété à maintes reprises. "La répétition est utile de temps en temps."


Meadors a noté que plus de 2,000 soldats américains et quelque 26,000 civils irakiens avaient été tués depuis le début de la guerre. Bien que certains disent qu’il n’était pas patriotique de défier la guerre, l’évêque a dit qu’il n’était pas non patriotique de mettre en cause une guerre qui a commencé par une attaque préventive basée sur de l’information "imparfaite et manipulée".

"Il est maintenant temps d’adopter une attitude d’artisans de paix; ce que sont les disciples de Jésus Christ," a-t-il dit.


Dans "la Résolution sur la Guerre en Irak," les évêques ont noté que "la conciliation était un appel solennel du Seigneur Jésus Christ," et que le Livre de Discipline de la dénomination déclarait la guerre "incompatible avec les enseignements et l’exemple du Christ."


La résolution a déclaré que "la perte ininterrompue de vies civiles irakiennes, particulièrement la vie d’enfants et le chiffre des morts en constante augmentation parmi les troupes des Etats-Unis et de la coalition militaire, peinait le cœur de Dieu." Les évêques ont dit les raisons avancées par le gouvernement américain pour justifier la guerre — "l’existence supposée en Irak d’armes de destruction massive et la connexion supposée entre Al-Qaida et l’Irak" — n’avaient pas été vérifiées et que la violence en Irak a créé un contexte favorable à des "violations flagrantes des droits de l’homme sur les prisonniers de guerre."

Les évêques ont dit qu’ils :

• Déploraient la poursuite de la guerre par les forces des Etats-Unis et de la coalition et les insurgés.

• Priaient pour le personnel militaire et leurs familles et pour une fin rapide des violences.

• Soutenaient une résolution du congrès "déclarant comme étant sa volonté expresse que la politique des Etats-Unis favorise le retrait de toutes les troupes militaires et des bases américaines de l’Irak."

• Invitaient le président "à immédiatement rédiger et présenter au Congrès et aux Américains un plan et un calendrier pour le retrait de toutes les forces américaines de l’Irak."

• Appelaient les Nations unies à nommer un représentant pour encourager des pourparlers de paix et à négocier un règlement politique.

• Appelaient à la reconstruction de l’Irak et d’autres nations du Moyen-Orient "par un plan de développement multinational qui honore la participation des peuples de la région."

• Invitaient les évangéliques méthodistes à prier pour la paix et à défendre "une politique publique qui fait la promotion de la paix, de la justice et de la réconciliation parmi toutes les nations."


Le conseil, avec des bureaux à Washington, comprend les hauts responsables de l’Église Evangélique Méthodiste forte de quelque 11 millions de membres aux Etats-Unis, en Afrique, en Europe et en Asie.


Le 7 novembre 2005


Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)