Zimbabwe, Harare: arrestation d'un pasteur méthodiste parmi neuf autres responsables d'Eglise

 Le climat dans le pays se dégrade sérieusement depuis quelques derniers jours au Zimbabwe, notamment après l'expulsion de Pierre Schori, ambassadeur suédois auprès des Nations Unies, et chef de la mission des observateurs électoraux de l'Union européenne au Zimbabwe. ont été arrêtés samedi à Bulawayo, annonce lundi Selon FIDES, le pouvoir s'en est pris à dix religieux participant à une rencontre de prière interconfessionnelle pour la paix au Zimbabwe; parmi les personnes arrêtées, un missionnaire catholique et 9 membres et responsables d'Eglises protestantes


Pierre Schori a qualifié son expulsion par les autorités zimbabwéennes de "malheureuse". Il a dénoncé le régime du président Robert Mugabe, accusé de "serrer la vis" trois semaines avant le scrutin présidentiel des 9 et 10 mars. 


A quelques jours du scrutin, les Eglises locales ont pris l'initiative de provoquer une réunion de prière interconfessionnelle à Bulawayo pour implorer sur le pays la grâce apaisante de Dieu. Les initiateurs de la rencontre ont été accusés de s'être réunis à Bulawayo sans permission et de violer ainsi l'ordre public. La réunion de prière de samedi 16 février, débutée à l'Eglise du Christ-Roi, s'est achevée à l'Eglise Anglicane de l'Ascension. Dès le départ, la police avait cherché à empêché la libre circulation des fidèles d'un lieu de culte à l'autre. 


A la fin de la rencontre de prière, les policiers ont arrêté le Révérend Noel Scott, recteur anglican de l’Eglise de l’Ascension et l'ont conduit ensuite au Commissariat central de la police de Bulawayo. En signe de solidarité, des croyants se sont rassemblés pour prier devant le Commissariat, et les policiers ont procédé également à leur arrestation. 


La personnalité des personnes arrêtées


Les policiers ont ensuite arrêté le Père Kevin O’Doherty, âgé de 68 ans, originaire de Detroit, qui assure le ministère pastoral dans la paroisse du Christ-Roi, le Révérend Graham Shaw, responsable de l’Eglise Méthodiste à Hillside, le Révérend Ron Marillia, responsable de l’Eglise Presbytérienne de Hillside, et 5 laïcs, dont une femme. Le 3 février, le Ministère de la Justice et du Travail avait proposé de parainner la réunion de prière, mais les organisateurs avaient refusé, craignant que la rencontre ne soit récupérée par le gouvernement. 


L’arrestation de ces responsables religieux s’inscrit dans la ligne des tensions politiques qui se font jour à l'approche des prochaines élections présidentielles des 9 et 10 mars. Le président Mugabe veut conserver le pouvoir à n'importe quel prix; il a ordonné l'expulsion, le 16 février, du diplomate suédois Pierre Schori, chef des observateurs de l’Union Européenne pour les élections présidentielles. Mugabe réfute les accusations de la Communauté Européenne qui lui reproche de violer les droits de l’homme, d’intimider et de manipuler l’électorat. Mugabe a refusé le visa d’entrée aux observateurs électoraux des pays considérés comme les plus critiques à son égard: Grande Bretagne, Suède, Danemark, Hollande, Finlande, Allemagne. L’Union Européenne étudie l'éventualité de sanctions contre le régime en place à Harare. 


Les violents affrontements politiques portent préjudice à l’économie. Depuis le mois de février 2000; nombreux sont les anciens combattants de la guerre d’indépendance de 1980 qui occupent les fermes des Blancs - ces derniers détiennent encore la majeure partie des terres cultivées (12 millions d'hectares, soit 70% des terres arables) - , la production agricole a baissé par voie de conséquence. Confronté à une pénurie sans précédent, le Zimbabwe importe du maïs pour juguler la famine menaçant des centaines de milliers de Zimbabwéens.


18.02.2002 -

Source: fides