Afrique du Sud : des méthodistes sud-africains offrent de l'espoir à des réfugiés

par Linda Bloom*


Des méthodistes sud-africains offrent "une lueur d'espoir" aux demandeurs d'asile sans abri, réfugiés et personnes déplacées s'entassant dans la capitale de Johannesburg.


À la Mission Méthodiste Centrale, les réfugiés trouvent un abri, se font nourrir, habiller, conseiller et aider dans leur recherche d’un emploi ; quant aux enfants, ils reçoivent aide et assistance. La mission a logé environ 900 réfugiés ne fût-ce qu’au cours des trois premiers mois 2007 et une moyenne de 20 nouvelles personnes arrivent chaque jour - en majorité du Zimbabwe.


L’Oeuvre d’entraide et de secours de l’EEM (UMCOR) est intervenue en fournissant 25,000 $ de subventions au cours de la première moitié de l’année 2007, selon David Sadoo, un cadre de l’UMCOR. Les subventions "permettent la poursuite de l’oeuvre," a-t-il dit et la couverture d'autres dépenses pour des infrastructures, "aussi bien que le soutien à certains de leurs programmes concrets concernant les réfugiés."


Plus de 3,000 personnes ont bénéficié de services auprès de la mission au cours des 15 mois passés. "Depuis la fin du gouvernement ségrégationniste, des réfugiés de toute l'Afrique ont cherché la sécurité et leur chance sur le plan économique en Afrique du Sud," selon des officiels méthodistes. "Mais la situation au Zimbabwe allant en empirant a créé une situation proche de la crise."


Le gouvernement sud-africain ne reconnaît pas aux Zimbabwéens le statut de réfugiés officiels. "Le citoyen zimbabwéen qui demande l'asile politique est confronté à des niveaux excessifs de bureaucratie, il attend souvent plus de neuf mois avant l’examen de son cas, et doit aussi faire face à un haut niveau de corruption au sein du Département sud-africain des Affaires Domestiques," affirment les mêmes officiels.


"La police sud-africaine harcèle régulièrement les Zimbabwéens, quand bien même ils demandent le statut de réfugié ; souvent, elle les arrête et les charge de coups. Comme d'autres étrangers à Johannesburg, les Zimbabwéens sont vulnérables aux vagues de xénophobie et de violence déferlant toujours plus nombreuses sur les étrangers dans la société sud-africaine."


Lueur d’espoir


Par le projet "Lueur d'espoir", la mission a réussi à fournir des logements provisoires et sûrs aux demandeurs d'asile sans abri, réfugiés et personnes déplacées; la mission offre un repas substantiel chaque jour aux résidants provisoires et fournit de la nourriture et des provisions aux enfants en bas âge dont les mères n'ont pas de soutien financier.


Le projet permet aussi aux résidants provisoires l’accès à des équipements propres, l'accès à l'eau potable pour boire et se laver et l’accès aux médicaments et autres produits de base.


Carleen Gerber, pasteure de la First Congregational Church de Old Lyme, Conn., une communauté de l’Église Unie du Christ, a été le témoin du travail étonnant mais difficile entrepris au sein de l'église de Johannesburg. Sa communauté a été partenaire de l'Église Méthodiste de l'Afrique du Sud pendant 20 ans. Elle a aidé la Mission Méthodiste Centrale à entrer en relation avec l’UMCOR.


"Nous avons vraiment été très reconnaissants pour le soutien si large que l'UMCOR nous a apporté dans le temps", a-t-elle dit.


Cette communauté du Connecticut a collecté environ 8,000 $ pour le projet. "Nous savions que la crise des réfugiés couvait et que des réfugiés vivaient dans le bâtiment," a expliqué Gerber. Mais ils "n’ont compris l’ampleur des besoins." que quand elle a entrepris un voyage avec sa communauté à Johannesburg en octobre 2006.


Le nombres de réfugiés dépasse l’entendement - tant pour le personnel de l'église que le bâtiment proprement dit. La Mission Méthodiste Centrale, par exemple, compte six toilettes disponibles pour environ 700 personnes présentes sur les lieux à un moment donné. "Les conditions sont extrêmement difficiles," a-t-elle dit.


Au gré des circonstances, ce bâtiment de six étages, l'église de ce quartier déshérité, ont été transformés en un village, selon Gerber. Les bureaux, les salles de classe et et de réunions servent de jour pour les réunions régulières de l’église et en soirée reviennent aux réfugiés. Chacun a des responsabilités communes et est censé participer au culte le soir. La musique et "une merveilleuse communion fraternelle” sont souvent au rendez-vous, a-t-elle noté.


Les grandes pièces sont réparties entre femmes, enfants et couples mariés. "Le plus grand nombre de réfugiés serait des célibataires," a-t-elle dit. "Certains ont laissé leur famille au pays. Ils dorment par terre à même le sol dans les étages, sur les escaliers et à l'extérieur des ascenseurs."


Beaucoup de réfugiés zimbabwéens sont des enseignants ou exercent d'autres professions et certains donnent des cours à l'église. "Ils sont brillants, d’un très haut niveau intellectuel," a dit Gerber.


Vivre l’Evangile


La Mission Méthodiste Centrale développe des programmes spécifiques incluant :


• une protection de l'enfance préscolaire et scolaire pour 120 des enfants les plus pauvres de ce quartier déshérité, dont beaucoup d'enfants de réfugiés, avec un programme de soins particuliers pour les enfants en bas âge pour 20 enfants de moins de 2 ans;


• un petit service de consultation juridique dirigé par deux réfugiés formés à l’Université du Zimbabwe au programme d'aide juridique de l'Université Witwatersrand.  Le service de consultation juridique vient en aide aux réfugiés qui essayent d’obtenir un statut juridique, ont été arrêtés ou sont menacés d’expulsion;


• l'alphabétisation de base, les notions d'arithmétique et l’enseignement de la langue anglaise, programmes conçus pour aider les réfugiés et les Sud-Africains déplacés à survivre dans un environnement exigeant. Les classes sont organisées et assumées par trois réfugiés dûment formés du Zimbabwe;


• un dispensaire ouvert deux après-midis par semaine pour fournir des soins médicaux de base aux patients ayant besoin de soins plus avancés. Deux médecins bénévoles, un Sud-Africain et un Américain dirigent le dispensaire.


D'autres églises méthodistes en Afrique du Sud ont apporté un soutien financier à la Mission Méthodiste Centrale ; ce Centre travaille aussi avec diverses agences gouvernementales et internationales "pour obtenir un bâtiment susceptible d’assurer un logement provisoire sur une base formelle et permanente.”


Les efforts de Verryn et des autres membres du personnel de la mission ont fait la première page du "New-York Times" dans un article le 2” juin dernier, citant le travail de la Mission Méthodiste Centrale auprès des réfugiés. Le quotidien zimbabwéen, The Zimbabwean, a annoncé en 2006 que "une file d'attente sans fin" d'au moins cinq personnes en provenance du Zimbabwe attendait chaque jour à l'extérieur du bureau de Verryn.


Gerber a dit que les relations de sa congrégation avec le Centre Méthodiste lui avait donné l’occasion d’apporter un enseignement précis. "Les gens de la Mission Méthodiste Centrale vit l'Évangile d'une façon courageuse et leur exemple devrait inspirer chaque d'entre nous," a-t-elle dit.


*Bloom est journaliste auprès de l'Agence de presse évangélique méthodiste à New York.


Le 26 juillet 2007


traduction eemni

Source: Service de presse évangélique méthodiste (UMNS)