04.10.98 Pensées de l'Evêque Bolleter sur la fin des temps 

Le texte qui suit d'Henri Bolleter, Evêque de l'Eglise Evangélique Méthodiste, paraît dans la prochaine édition du journal "Kirche und Welt" du 7 octobre 1998. 

«Fin de Siècle (en français dans le texte -ndlr) Le deuxième millénaire se rapproche. Les hommes vont-ils vivre dans la même
atmosphère de «fin de siècle» qu'il y a cent ans? Vont-ils se précipiter angoissés, perturbés et aveuglés dans le nouveau millénaire? Et que va-t-il se passer sur la scène religieuse?
Je souhaite pour ma part que les Eglises chrétiennes traitent de cette question de calendrier avec sobriété et responsabilité. La foi chrétienne invite à se positionner par rapport au futur dans une «attente digne de l'Avent». One ne s'interroge pas là à propos de spéculations apocalyptiques, mais on réfléchit sur le centre et l'objet de la foi chrétienne. La prière et le faire du juste sont ici en question (Dietrich Bonhoeffer).
Cela veut dire que nous ne refoulons pas les peurs légitimes des hommes, mais que nous assumons notre responsabilité pour l'avenir dans la prière et le faire du juste. Nous ne parlons pas de «temps charnière» comme les prophètes du Nouvel Age et nous ne parlons non plus de «temps de la fin» comme les Apocalyptiques. Nous reconnaissons que les calculs relatifs au calendrier à venir ne sont qu'une invention humaine, et que nous devons aborder toujours et à nouveau le futur dans la confiance au Christ, lequel nous appelle: «Voici, je suis avec vous jusqu'à la fin du monde».
Les Eglises, qui ont intégré la Fédération des Eglises Chrétiennes en Suisse, concoctent un projet commun, lequel doit se réaliser peu avant le changement de millénaire. Il se nomme «les Perles de l'Espoir». 24 perles vont traduire des engagements pris, pleins d'espoir, lesquels témoignent d'une présence chrétienne dans notre société. Ces perles de l'espérance doivent être présentées dans un grand spectacle de l'Avent à Fribourg et parvenir à chaque foyer sous la forme d'un calendrier de l'Avent. Les Eglises veulent donc semer des perles de l'espérance et ne pas s'enivrer apocalyptiquement dans une atmosphère de «fin de siècle». Elles entendent utiliser ce temps pour réfléchir aux fondements de la foi et de la vie et susciter un sens de la responsabilité, qui prendra effet dans la prière et le faire du juste.» 

Source: Kirche und Welt