La Conférence Annuelle consacrait sa soirée publique de jeudi soir au développement et à la croissance de l'Eglise. Peter Andres, président de la commission de la vie spirituelle de l'EEM-Rothrist, a animé la soirée. D'entrée de jeu, Werner Strub a présenté un sketch: il y imaginait le déroulement d'une séance typique de la commission de vie spirituelle au sein d'une Eglise EEM. Andreas Fuerbringer et Peter Höhn de l'institut Koinonia indiquaient ensuite la manière dont une communauté est susceptible de se développer et de grandir positivement. Ils n'encourageaient pas seulement une croissance possible des Eglises locales, c.-à-d. se concentrer sur les "fruits" , mais ils invitaient encore les Eglises à prendre en compte les "racines", le fondement spirituel. Ils fondaient leur propos sur deux passages, l'Evangile de Marc (4,26-29) (parabole du Royaume de Dieu, ou ce qui arrive quand une personne répand une semence) et 1. Corinthiens (3,6-9) (Dieu qui offre la croissance). Il est important de libérer les automatismes de croissance grâce auxquels Dieu lui-même construit son Eglise. Il appartient à l'Eglise de faire en sorte que Dieu puisse bénir. L'un et l'autre, le travail et la croissance vont de pair et ne devraient pas être dissociés l'un de l'autre. Dans un programme de recherche, 10 ' 000 communautés sur cinq continents avaient été examinées et cette enquête a fait ressortir huit marques de qualité favorisant la croissance de l'Eglise: une direction d'Eglise qui fasse autorité, une coopération mise en oeuvre en fonction des dons, une spiritualité passionnée, des structures adaptées, des cultes inspirés, de petits groupes compacts, une évangélisation orientée en fonction des besoins, des relations affectueuses
1. Diriger l'Eglise avec autorité veut dire équiper les personnes en fonction de l'oeuvre du service. "Ainsi doit être construit le corps de Christ." (Epheser 4, 12),
Ainsi les responsables d'Eglises ont-ils le devoir de concentrer leur travail à qualifier d'autres chrétiens pour le service, c.-à-d. les soutenir, les motiver, les accompagner etc... pour qu'ils deviennent les personnes que Dieu souhaitent qu'elles soient.
2. La collaboration orientée en fonction des dons de chacun: faire correspondre les tâches dans l'Eglise aux dons de chacun. Les responsables de l'Eglise ont le devoir prioritaire d'aider les paroissiens, à découvrir leurs dons et leurs tâches particuliers.
3. Une spiritualité passionnée: il s'agit à cet endroit de discipline spirituelle personnelle et de discipline spirituelle commune. La question pourrait être: vivons-nous notre foi avec élan, dévouement, feu et enthousiasme? L'ennui, le légalisme, le conformisme, les discours négatifs, une conduite sans amour et la peur sont des tueurs d'enthousiasme. Les changements, les expériences, la qualité, l'amour et la beauté favorisent l'enthousiasme.
4. Les structures adaptées: les structures sont orientées naturellement sur les expériences du passé. La question est de savoir si cela suffit pour maîtriser les défis de demain. Ainsi les structures doivent-elles être formées en fonction des gens et non l'inverse. Ainsi a-t-on besoin de hiérarchies horizontales, c.-à-d. de responsables pour chaque domaine susceptibles de travailler en toute indépendance, avec responsabilité et compétence.
5. Le culte inspiré, c.-à-d. qu'il doit être ancré dans le sentiment de vie des participants. On ne court pas par exemple après un One-Man-Show ou après un language d'initiés. Ce qui paraît utile, c'est de présenter un programme sympathique aux enfants ou des sermons qui changent la vie, une musique centrée sur Dieu, etc...
6. De petits groupes compacts, c.-à-d., par exemple, des groupes communautaires et d'aide, des groupes d'évangélisation ou des groupes de service et de prière. Dans chacun de ces groupes, il devrait être possible d'échanger des pensées personnelles.
7. Une évangélisation qui réponde aux besoins, c.-à-d. une évangélisation personnelle, des stratégies communes en matière d'évangélisation, une ouverture aux personnes en recherche, l'accueil de nouveaux chrétiens dans les communautés.
8. Etablir des relations affectueuses, c.-à-d. une atmosphère de reconnaissance et de restauration, d'hospitalité et d'invitations, de rire et de joie.
Dans un court interview, Peter Andres, Eva Bleiker et le pasteur Joerg Niederer ont précisé comment ces huit points ont déteint sur la communauté de Rothrist. Ainsi Peter Andres a-t-il signalé comment ils ont prié les uns et les autres au début pour que viennent davantage de personnes. "Une fois par semaine, cinq hommes se rencontraient à six heures du matin pour la prière et nous avons prié pour commencer pour que viennent cinq nouvelles personnes dans la communauté, ensuite pour dix personnes, enfin pour plus de 50 personnes etc."
A la question de savoir s'il n'est pas difficile pour un pasteur de renoncer à la direction spirituelle d'une communauté, Joerg Niederer déclare: "Je suis une personne communicative qui veut collaborer avec les gens. Comme pasteur, je vois comme une grande chance de ne plus être un homme à tout faire. Je peux me concentrer sur les tâches principales. Ainsi je ne dois plus établir l'ordre du culte, par exemple, pour une célébration, mais je peux me concentrer sur le message que je peux préparer avec une plus grande intensité."
La soirée fut encadrée musicalement par le trio PanTastisch.
08.06.2001
Source: EMKNI - Andy Schindler