La journée des soldats pour la paix a été célébrée le samedi 25 mars à Yamoussoukro.
«?Dieu nous accueille en sa maison, Dieu nous invite à son festin, jour d’allégresse et jour de joie”. C’est au pas de la fanfare de la Garde républicaine de Côte d’Ivoire, exécutant l’alléluia de Palestrina que les Forces de défense et de sécurité, la force Licorne, l’ONUCI et les Forces armées des Forces nouvelles ont fait leur entrée à la Basilique pour célébrer la journée des soldats pour la Paix. Ainsi, se sont retrouvés côte à côte, pour cette prière œcuménique, les généraux Mangou des FDS, Amoussou de l’ONUCI, Lechevalier de la Licorne et le colonel Gueu Michel, que présidaient les aumôniers militaires: imams, prêtres et pasteurs.
Le père Stanislas Skuza, recteur de la Basilique, a rappelé à chacun des soldats le rôle éminent du bâtisseur de cette Basilique. “Cette Basilique est l’œuvre de celui que l’on a appelé l’apôtre de Paix : feu Président Félix Houphouët-Boigny. Son attachement à la Paix trouve son apothéose en cet édifice offert à Dieu en reconnaissance d’une grâce particulière: la Paix. Sa vocation première est d’être un centre de prière, de pèlerinage afin que ceux qui s’y arrêtent puissent rencontrer Dieu dans la prière communautaire et individuelle. La Basilique a pour vocation de contribuer à la paix de manière spirituelle. Le message de paix nous concerne tous ici rassemblés, sans exception de religion et d’orientation politique”. Faisant allusion au message du Pape Benoît XVI pour la nouvelle année 2006, il précise : “La vérité de la Paix appelle tous les hommes à entretenir des relations fécondes et sincères; elle encourage à rechercher et à parcourir les voies du pardon et de la réconciliation, à être transparent dans les discussions et fidèle à la parole donnée”. Ce fut le tour du Pasteur Bohui de l’Eglise méthodiste d’ouvrir la cérémonie par une prière d’exhortation et de présenter le thème: «Heureux les artisans de Paix?». Béatitude annoncée par le Christ sur la montagne en présence d’une foule immense qui l’a cherché et retrouvé. Béatitude similaire à la Sourate 49 verset 13 du Coran. Puis, le général Amoussou s’est adressé à ses frères d’armes en ces termes : “Frères et sœurs, je voudrais tout simplement, vous exhorter à unir vos cœurs dans la prière pour un retour de la paix en Côte d’Ivoire… Et cette démarche à la paix doit se faire par des actions concrètes, par l’acceptation de l’autre. Pensez aux bons moments où vous viviez ensemble dans les garnisons…” Il a insisté sur la vérité et la confiance mutuelle qui doivent régner entre frères et sœurs d’armes ivoiriens. Le général Le Chevallier a également invité les soldats à œuvrer pour le retour de la paix en Côte d’Ivoire. Quant au colonel Gueu Michel, il a évoqué, dans une adresse très brève, ses amitiés avec le général Philippe Mangou depuis le collège moderne du Plateau, en passant par la France où ils se sont retrouvés en formation, jusqu’à l’état-major où ils ont eu à travailler ensemble. Rien ne les oppose. Le chef d’état-major des Forces armées nationales, quant à lui, a mis l’accent sur le pardon. Nul ne va à la paix sans le pardon tout court, selon lui. Terminant son intervention, il a invité les soldats à se serrer la main en disant: “Frère, je te pardonne”.
Le père Niava Pierre Noël de l’aumônerie catholique a souligné entre autres l’importance de l’existence fraternelle: “Vivre ensemble, c’est d’abord reconnaître la paternité divine et être unis. Tout autant que nous sommes (catholiques, musulmans, orthodoxes, protestants), nous sommes fils du même Dieu et à cause de cela nous sommes obligés de vivre ensemble et dans la paix. Chacun doit se sentir responsable de la vie de l’autre qui est son frère”. Le pasteur Badjo et l’imam Dolé n’ont pas manqué d’instruire les soldats dans le même sens et de les inviter à observer la paix. Quant au père Jérémie Sylvanius de l’église orthodoxe, il a mis l’accent sur l’attitude des hommes politiques qui ne vont pas au front. Ceux-ci ignorent la peine des soldats au front. Ils ne vivent pas les affres des combats, selon lui. C’est pourquoi ils ne mesurent pas l’importance de la paix. Il revient donc aux soldats de s’abstenir et d’œuvrer pour le retour de la paix en Côte d’Ivoire. Le général Mangou et le colonel Gueu ont eu à faire ensemble la prière de Saint François d’Assise: “Seigneur, fais de nous des ouvriers de paix”.
Il faut rappeler que la première journée des soldats pour la paix a été célébrée le 15 janvier 2005 en cette même Basilique.
27-03-2006
Source: Fratmat.net