<15.12.2000 Des ecclésiastiques de Sierra Leone demandent à l'ONU de les aider à en finir avec la guerre

Deux leaders religieux de Sierra Leone, y compris un Evêque évangélique méthodiste, font appel aux Nations unies, pour qu'elles les aident à venir à bout des causes principales de la longue guerre civile qui a ravagé leur pays . L'Evêque Joseph C. Humper a parlé avec le leader Musulman Usman Nurudin Sahid Jah de la situation qui prévaut dans ce pays de l'Afrique occidentale pendant une Conférence de Presse le 14 novembre dernier au «Church Center» pour les Nations Unies. L'«United Methodist Board of Global Ministries» et la Conférence Mondiale de la Religion et la Paix étaient les sponsors de l'événement. Comme responsables du Conseil Inter-religieux du Sierra Leone, les deux ecclésiastiques ont été personnellement impliqués dans les tentatives de rapprochement entre le gouvernement et les rebelles, le Front Uni Révolutionnaire (RUF), pour apporter la paix à la nation. Quand le conseil, qui est un chapitre de la Conférence Mondiale de la Religion et la Paix, a été formé en avril 1997, il n'a pas été prévu de lui faire jouer un rôle actif dans les négociations de paix, selon Jah. Mais la neutralité du conseil lui a permis de travailler des deux côtés à la fois. "La cause première du combat en Sierra Leone n'est pas tribale, régionale ni religieuse," a expliqué Jah. "C'est une guerre économique causée par Charles Taylor venu du Libéria contre les habitants du Sierra Leone. " Taylor, qui a mené la rébellion ayant entraîné la guerre civile au Libéria avant d'en devenir maintenant le président, a été impliqué personnellement dans le trafic illégal de diamants entrepris par le RUF. Le Libéria, qui a exporté des diamants pour des milliards de dollars ces dernières années, est considéré un point de transit pour ces "des diamants de conflit." En 1999, les membres du Conseil Inter-religieux du Sierra Leone ont arrangé une visite avec Taylor avec l'aide du Conseil des Eglises du Libéria et de la direction de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) locale. Mais le président du Libéria a nié toute implication personnelle de sa part au Sierra Leone, a dit Jah. Un nouvel accord de cessez-le-feu entre le gouvernement du Sierra Leone et les rebelles a été conclu le 10 novembre dernier, mais l'Associated Press a rapporté les propos d'un leader RUF laissant entendre que ce cessez-le-feu ne garantirait pas la fin de la guerre. Les rebelles continuent de contrôler en grande partie l'intérieur du pays, alors qu'une force de maintien de la paix envoyée par l'ONU, 13,000 soldats environ, s'interpose entre eux et Freetown, la capitale,a annoncé l'AP. Humper a dit qu'initialement les rebelles ont donné à quelques membres de la communauté internationale l'impression qu'ils étaient "les libérateurs" de gens assiégés par un gouvernement corrompu. Avec le développement de la corruption et d'une mauvaise gestion dans ses rangs, il paraît maintenant évident que le RUF n'est pas une force de libération, mais "un groupe de bandits," a-t-il poursuivi. À la différence d'autres guerres en Afrique, ce conflit n'est pas un conflit ethnique. "C'est simplement et manifestement une guerre menée pour des diamants," a déclaré Humper. L'évêque a noté que les Nations Unies et le gouvernement américain ont tardé à fournir la moindre aide au Sierra Leone déchiré par la guerre. Mais les deux ecclésiastiques ont loué d'autres groupes qui ont soutenu leurs efforts de paix, dont l'«United Methodist Committee on Relief (UMCOR)». En juillet dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté un embargo à l'échelle mondiale de l'achat de diamants bruts en provenance du Sierra Leone - souvent faussement étiqueté comme d'origine libérienne - jusqu'à la mise en place d'un système permettant de certifier que les pierres sont vendues par le gouvernement et non illégalement par le RUF. Humper a appelé les Nations Unies à ne pas relâcher ses efforts pour résoudre cette guerre économique et la communauté internationale à soutenir les efforts de reconstruction du Sierra Leone en situation de "post-conflit". >Source: United Methodist News Service