A titre expérimental, l'éthique a été enseignée dans les écoles depuis l'année scolaire 1998/99 comme une matière obligatoire. Cet enseignement doit devenir partie intégrante du système scolaire. Telle est la recommandation que le théologien et le pédagogue de Salzbourg, Anton Bucher, donne à Elisabeth Gehrer (ÖVP), ministre de l'Education Nationale. Le théologien propose de rendre obligatoire le cours d'éthique ou le cours de religion, à charge pour les élèves de choisir entre les deux matières. Les élèves manifestent une très grande ouverture. Cependant Bucher va encore plus loin dans ses propositions de réforme de l'enseignement de la religion. Ce spécialiste s'imagine fort bien que l'enseignement de la religion dans les écoles primaires cesse d'être confessionnel. Amener d'un côté les élèves à lire et à écrire ensemble, les séparer ensuite suivant leurs confessions pour leur raconter au bout du compte les mêmes histoires de la Bible, cela n'a pas beaucoup de sens. Pour les jeunes, de telles questions jouent peu de rôle, bien sûr. Selon une étude autrichienne, neuf jeunes sur dix estiment insignifiante l'appartenance confessionnelle. En RFA, ils sont même 98 % des 8000 jeunes interrogés pour penser que l'appartenance confessionnelle de leurs amis ne revêt aucune importance: peu importe s'ils sont protestants ou catholiques! La proposition d'une pratique oecuménique dans les écoles est aussi une réponse à la crise provoquée par l'archevêque Georg Eder sur la scène oecuménique. Eder avait suspendu un curé après une messe qu'il avait concélébrée avec des méthodistes et avait refusé de faire une célébration oecuménique pour les victimes de Kaprun. Bucher part du principe que l'intransigeance d'Eders contredit l'enseignement catholique. Le Concile de Vatican II a appelé expressément de ses voeux la concélébration de la messe avec les églises orthodoxes. Toujours est-il qu'Eder a annoncé mercredi la "paix de Noël". >Source: Der Standart