Les commissions de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) en Allemagne pour GFS (la justice, la paix et la sauvegarde de la création) ont pris position après un temps de concertation assez long par rapport à l'éventualité d'une action préventive contre l'Irak. L'auteur, Paul Graesle, écrit à ce propos: "Nous pensions qu''il était nécessaire de prendre une telle position à ce moment précis..."
Vous trouvez ci-dessous le texte complet de leur déclaration.
Déclaration des commissions pour la justice, la paix et la sauvegarde de la création au sein de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) en Allemagne sur une guerre préventive contre l'Irak
26.11.2002
Pas de guerre préventive! Ni contre l'Irak ni contre aucun autre pays
A travers cette prise de position, nous opposons un refus net à toute guerre préventive.
La menace d'une guerre préventive des Etats Unis contre l'Irak est toujours là, les préparatifs de guerre vont bon train. Si maintenant nous nous taisons, cela pourrait être interprété par les méthodistes Bush et Cheney comme un accord tacite à une guerre préventive contre l'Irak - aussi nous exprimons-nous maintenant! C'est notre profonde conviction et nous estimons que c'est notre devoir de le dire publiquement que "la guerre est incompatible avec l'enseignement et l'exemple du Christ", comme c'est écrit noir sur blanc dans les principes sociaux de l'EEM mondiale.
Il est en outre des résolutions stipulant que l'EEM "refuse catégoriquement les interventions militaires" et elle estime comme un "devoir moral des plus importants pour toutes les nations de résoudre les conflits entre peuples par des moyens pacifiques" (Book of Resolutions 2000, p. 277). Des Etats justement riches et puissants comme les USA ont une responsabilité particulière dans le recours à la force militaire. L'EEM de constater à cet endroit: "certains Etats possèdent plus de pouvoir militaire et économique que d'autres.
Les hommes au pouvoir sont responsables de faire valoir leur richesse et leur influence avec retenue " (SG S.39) "Faire la guerre à titre préventif" serait une manière d'agir impensable - au regard du droit international comme au regard du droit des peuples - il serait impensable que cela devienne un principe juridique, par exemple dans le droit pénal!
En outre, pour d'autres pays, cela aurait un impact épouvantable! Comment pourrait-on empêcher alors par exemple l'Inde ou le Pakistan ou n'importe quel autre pays de mener une attaque contre un pays voisin prétextant qu'ils pourraient être sinon attaqués un jour? Les guerres préventives établies comme principe général mèneraient à la catastrophe et au chaos. On ne peut pas en accepter le principe! Si nous prenons au sérieux les paroles de Jésus de devenir des artisans de paix (Matth.5) et de chercher à la fois la justice et la paix, nous devons dire maintenant distinctement que le chemin que prend le président Bush est opposé aux paroles de Jésus et ne concorde d'aucune manière à la position adoptée par l'Eglise Evangélique Méthodiste et menace le droit des peuples comme principe essentiel de la démocratie.
Nous attirons l'attention sur le fait que tous les organes de direction de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) partagent notre position et l'ont fait savoir publiquement:
- le conseil mondial des évêques EEM qui s'est adressé directement au président Bush et au vice-président Cheney, tous deux membres de l'EEM, dans un appel énergique;
- la commission Eglise et Société de l'EEM à New York;
- le conseil européen de la jeunesse méthodiste;
- le conseil européen des Eglises Méthodistes et
- l'évêque allemand de l'EEM, Dr Walter Klaiber, dans une lettre adressée au chancelier fédéral Schröder et au ministre des affaires étrangères Fischer en leur demandant de rester "opposés à toute action militaire et de tout faire pour empêcher que nos alliés ne fassent un tel pas." (Lettre du 11.9.2002)
Projeter et vouloir mener une guerre préventive, c'est dépasser les bornes et nous nous y opposons formellement et avec vigueur par cette déclaration. Les différends internationaux ne peuvent se résoudre que par voie de négociations.
Source: Paul Graesle