Macédoine: la souffrances des Roms est une triste réalité

C'est l'hiver en Macédoine, et la grande chaleur de l'été appartient depuis longtemps déjà au passé. Mais ces gens qui espéraient encore un avenir meilleur, il y a quelques mois à Medjitlija, près de la frontière de la Grèce, sont encore confrontés à de graves problèmes. Encore aujourd'hui, leur souffrance est une triste réalité.


Grâce à de l'aide consistante venue d'Allemagne, des opérations de secours ont pu de nouveau être menées. Ainsi, par exemple, un grand lot de nourriture et d'articles hygiéniques ont été distribués à 150 familles de Roms de Suto Orizari le 7 novembre 2003. Et quelques jours auparavant, des élèves potentiels ont reçu des habits, des chaussures et du matériel scolaire. Jusqu'à maintenant, un des collaborateurs de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) et du comité rom de Suto Orizari a établi la liste des personnes ayant touché une aide: 149 noms d'enfants et de jeunes ont été enregistrés. Cette action doit motiver les enfants à fréquenter l'école et contribuer à leur donner ainsi des perspectives de vie, un but qui n'est pas qu'une illusion au regard des premières expériences faites: les enfants qui sont encore partiellement analphabètes à l'âge de 13 ans et ne vont pas à l'école avant tout parce qu'ils ne possèdent ni les habits, ni les chaussures nécessaires ni le matériel scolaire, ont montré un intérêt manifestement plus grand à fréquenter l'école suite à l'opération humanitaire.


Malgré tout: jusqu'à maintenant, environ 1500 Roms ont signé une demande d'asile, comme une nouvelle loi de Macédoine l'exige d'eux. D'ici la fin de décembre 2003, maintenant, l'UNHCR ne leur fournira que le minimum d'argent minimal pour les besoins vitaux. Ensuite, les Roms seront livrés à eux-mêmes. Grâce à ce projet scolaire, les collaborateurs de l'EEM sont parvenus à établir un contact plus étroit avec les enfants.


Ce faisant, ils ont dû faire le constat amer que la plupart des enfants étaient très petits pour leur âge. Les jeunes de 12-/13 ans paraissent souvent de la taille d'enfants de 7 ans. Leur développement psychique et physique est ralenti de façon inquiétante. Pour cela il y a plusieurs raisons; entre autres raisons, une alimentation insuffisante et le stress, auquel étaient exposés avant tout les enfants qui vivaient l'été au bord de la frontière à Medjitlija. Beaucoup de ces enfants, mais aussi des adultes, se plaignent de migraines, et récemment apparaissent toujours plus de problèmes respiratoires et de l'asthme. L'assistance médicale est faible, sinon inexistante. Les gens se sentent seuls, abandonnés. Un père racontait au pasteur EEM, Mihail Cekov, qu'il s'était rendu chez le médecin avec sa fille gravemement malade. Le médecin examine l'enfant, mais ne prescrit ensuite aucun médicament. Au père qui lui en demande la raison , le médecin aurait seulement répondu: "Tu es un réfugié, et bien si je t'établis une ordonnance, cela ne te rend pas service de toute façon. Tu ne peux pas payer le médicament." Et quelques jours auparavant, un représentant de la communauté internationale demandait à l'un des responsables Roms, pourquoi ils se trouvaient en principe en Macédoine et qui les avait chassés du Kosovo...


Les Roms espèrent encore en des temps meilleurs. Jusque là, beaucoup d'entre eux devront se geler encore une fois. Ils vivent dans le froid; ce froid est aussi sensible dans leurs pièces, parce qu'ils n'ont aucune possibilité de chauffage, ou encore aucun argent pour cela. Les collaborateurs EEM en Macédoine feront à l'avenir pour ces personnes tout ce qui est en leur pouvoir.


Le 18.12.2003

Source: Urs Schweizer, secrétariat de l'évêque