Macédoine: les Roms mis sous pression à cause de l'aide médicale de l'EEM

Entre le 29 mars et le 9 avril 2004, il y eut 146 examens sur 11 jours: la femme médecin D. Lidija Ristevska et l'infirmière Brankica se sont engagées avec toutes leurs forces en faveur des Roms qui avaient échoué à Suto Orizari et dans ce cadre ont effectué un vaste et très bon travail. Pour chaque patient a été établi un rapport médical détaillé avec diagnostic et traitement.


Les maladies les plus fréquentes ont été les maladies cardiaques, de la tension haute et des infections de toutes sortes à toutes les tranches d'âge. Beaucoup de patients souffrent aussi du stress et de variations psychiques pathologiques. De même, on trouve fréquemment des cas de rhumatisme, de gastrite et d'oreillons. Malheureusement, un nouveau cas de tuberculose a aussi été détecté.


Une partie des patients a besoin de soin médical régulier, des médicaments correspondant à leur pathologie et d'un suivi médical (en particulier en rapport avec les anciens et nouveaux cas de tuberculose, qui font tous sans exception l'objet d'une amélioration, fort heureusement).


Enfin on a pu venir en aide aux Roms tout au moins sur le plan médical. Et pourtant la joie n'est pas de mise chez les responsables de l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) de la Macédoine.


Un nouveau problème est apparu: Mihail Cekov, pasteur EEM de Macédoine, a appris dans une conversation avec le responsable des Roms, Djulisen Muslija, que l'UNHCR avait vigoureusement réagi au secours médical mis en place par l'EEM en prenant des mesures radicales. On aurait menacé les Roms de leur supprimer l'allocation mensuelle minimale, s'ils devaient continuer de recevoir à l'avenir des soins médicaux de madame Dr. Ristevska. D'autre part le médecin en activité à Suto Orizari refuserait d'apporter toute forme d'aide médicale (par exemple l'administration d'injections). L'IKRK aurait aussi menacé de mettre un terme à tous ses efforts, en cas de poursuite du service de l'EEM.


Ces menaces n'ont pas manqué leur effet. De peur de perdre l'allocation minimale, les Roms ont cessé de s'adresser au médecin D. Ristevska. On a même empêché entre-temps ceux d'entre eux qui avaient le plus besoin d'aide de rendre visite au médecin et de se faire soigner.


Le responsable des Roms, Muslija, et le pasteur Cekov ont convenu après une discussion approfondie, de demander à Mme le Dr Ristevska de poursuivre ses activités médicales. Le pasteur Cekov: "Nous sommes horrifiés par le procédé employé par l'UNHCR et l'IKRK. Puisque ils ne se soucient toujours pas de manière adéquate des Roms, et pour des raisons qui nous échappent, ils ne devraient pourtant pas empêcher tout au moins la mise en place de secours par ailleurs. Cependant on ne nous empêchera pas de proposer aux Roms à l'avenir aussi des soins médicaux, aussi longtemps que les Roms les souhaitent et les acceptent."


Le 21.04.2004

Source: Urs Schweizer / EMKNI