Etats Unis: le clergé satisfait du choix de sa profession

Une étude massive a porté sur le clergé américain. Selon ses premiers résultats, il en ressort que sept pasteurs sur 10 n'ont jamais envisagé d'abandonner leur profession. Actualités


La "Duke Divinity School" a commandité ces recherches "Pulpit and Pew". Ses résultats optimistes sont une bonne nouvelle pour les responsables d'Eglises qui se battent pour recruter des jeunes gens doués comme pasteurs.


"Nous avons été étonnés de constater qu'autant de pasteurs étaient satisfaits du choix de leur carrière et qu'ils étaient peu nombreux à douter de leur vocation," a dit le pasteur Jackson Carroll, directeur du projet.

Selon cette enquête, six pasteurs sur 10 n'ont "jamais douté" de la vocation pastorale que Dieu leur avait adressée.

"Il y a beaucoup de frustration dans l'exercice du ministère mais en général c'est une profession qui donne satisfaction," a dit M. Carroll, en comparaison du taux de satisfaction du corps enseignant, des assistants sociaux, des juristes et des médecins.

Le projet s'étalait sur quatre ans; il portait sur la direction pastorale et impliquait 20 secteurs d'étude, 30 chercheurs et un budget de 3.5 millions de $. Il couvrait les clergés protestant, catholique et autres et portait sur des sujets comme les salaires, le recrutement, la représentation dans les médias et la direction.

"Cette première information est une pièce capitale," a dit M. Carroll.

Les résultats proviennent d'interviews approfondies réalisées avec 900 pasteurs et 2,500 autres réponses consécutives à des questionnaires expédiés par la poste. Aujourd'hui, environ 350,000 pasteurs et prêtres actifs travaillent dans une nation comprenant 325,000 communautés locales, quoique beaucoup de petites Eglises manquent de pasteurs à plein temps.

L'évêque évangélique méthodiste Kenneth Carder du Mississippi a dit que "ce niveau de satisfaction" doit être rendu public aux Eglises et aux parents qui fournissent le futur clergé et utilisé pour changer complètement l'image du clergé dans les médias qui "n'a pas été positive."

L'enquête a été achevée avant le mois de décembre, un mois avant que n'éclate le scandale d'abus sexuels dans l'Église Catholique de Boston et n'ait commencé à faire la une des journaux.

Le père Edouard J. Burns, qui supervise le recrutement de prêtres au sein de l'Église Catholique américaine, pense que les prêtres demeurent satisfaits dans leur ministère.

"Tant de prêtres sont heureux avec leur vocation," a-t-il dit. "Les gens dans les paroisses ont toujours été en majorité positifs."

Le pasteur Thomas Trask, surintendant général des Assemblées de Dieu, a dit que l'enquête démontrait que les pasteurs estiment que Dieu est leur employeur. "Ils ont le meilleur patron au monde," a dit M. Trask.

Le pasteur Marcia Myers, qui supervise le personnel de l'Église Presbytérienne (aux ETATS-UNIS), a salué les résultats après que "nous ayons entendu tant de gens dire que les ministres du culte étaient malheureux."

L'année dernière, elle a annoncé à l'Assemblée Générale de la dénomination qu'un tiers de ses communautés locales manquaient de pasteurs en titre, (leur nombre est de 3,897, ce sont surtout de petites Eglises).

"Il est très clair maintenant qu'il y a un tas de gens exerçant là-bas leur ministère avec le sentiment que c'est là le meilleur appel pour eux," a-t-elle dit, espérant que ces bonnes nouvelles inciteront des jeunes gens au ministère.

Sept pasteurs sur 10 interrogés ont dit que leur défi le plus grand était "la difficulté de toucher les gens avec l'Évangile."

Le rapport a suggéré que cette difficulté était un appel aux Séminaires à peaufiner la formation des pasteurs en matière d'enseignement et d'accompagnement.


26 mars 2002

Source: The Washington Times