Le billet de notre évêque (9 septembre 2004)

Recherche événement désespérément


Le 7 août, la ville de Zurich a été noyée sous un million de participants à la Street Parade, venus de toute l'Europe. Nous constatons une tendance qui se retrouve dans presque tous les domaines des loisirs: la piscine devient le lieu d'un événement aquatique, les paysages de nos vallées alpestres sont proposés comme des zones de vécus extraordinaires. Manger, acheter, se promener, voyager, tout doit être épicé d'expériences réelles ou artificielles. La société événementielle a-t-elle été lancée pour doper la consommation? Ou s'agit-il d'une fuite de l'individu moderne devant l'ennui? La surabondance est telle que pour arriver encore à choisir, il nous faut des incitations supplémentaires. Nous sommes soumis aux boniments faisant miroiter une vie consistant en une succession d'aventures et de sommets! Récemment, j'ai vécu une heure très émouvante. Assis à l'ombre d'un arbre avec une "personne du temps passé", j'ai écouté le récit de sa vie. C'était bien plus que ce que la culture événementielle actuelle peut offrir. C'était de la vie à l'état pur. Paraphrasant Wesley, je retiens : Une once d'amour pèse autant que tout un jour de culture de l'événement.

Evêque Heinrich Bolleter

Source: Kirche+Welt, no 18