Par Jean Christophe Houngbo
Les pasteurs Moïse Sagbohan et Simon Dossou ont pris le mercredi 29 novembre 2006 au refuge du pèlerin à Djrègbé le premier acte sérieux du processus de l’unification de l’église protestante méthodiste du Bénin. Après plus de 06 ans, le président Yayi Boni profite de son médiateur pour faire revenir la paix dans cette communauté.
La communauté internationale et les millions de fidèles de l’église protestante méthodiste du Bénin qui rêvent de jour comme de nuit d’une paix dans leur congrégation, peuvent désormais se frotter les mains. Les révérends pasteurs Moïse Sagbohan et Simon Cossi Dossou se sont rencontrés durant des heures hier pour se donner enfin la main et reprendre ensemble le chemin après plus de 06 ans de tiraillement, d’incendie des temples, d’assassinats de fidèles et de destruction de toutes sortes. Le médiateur de la présidence de la République, le professeur Albert Tévoédjrè lui, avait reporté le rendez-vous pour la fête de la nativité. Mais les choses sont allées plus vite que prévu.
Et quelques semaines après la rencontre du 04 octobre 2006 à l’Infosec de Cotonou, les deux leaders se sont retrouvés avec le professeur Albert Tévoédjrè et son assistant le pasteur Alopko pour jeter les bases d’une nouvelle alliance entre les deux frères ennemis. La rencontre d’hier aura duré plus de deux heures. L’attente a été aussi longue. Dehors, on s’impatiente. Les commentaires allaient bon train. Et, à moins de quinze minutes de la sortie, on entend des rires. Quelqu’un annonce que les choses se concrétisent. Et à 14 heures 35 minutes, Tévoédjrè apparaît suivi des deux pasteurs Sagbohan et Dossou des fleurs en main.
C’est le pasteur Dossou qui a pris la parole pour faire le point de la rencontre. Il explique que les deux parties se sont entendues pour faire évacuer les malentendus qui empêchaient les contacts. Elles ont pris la décision de reprendre le dialogue. Mais chacun s’est engagé pour contrôler et faire contrôler son discours et ses comportements en public ainsi qu’au moment des cultes. Un travail se fera de chaque côté pour aider la base à entretenir la paix et surtout son enracinement du processus. Tout doit être mis en œuvre pour apaiser les cœurs, les familles pour la suite du processus. L’acte qui a été pris hier doit se poursuivre à travers la prière dans chaque camp pour traduire cette volonté au sein des fidèles.
Des cultes se diront dans toutes les langues et dans toutes les églises concernées par la crise. Avant de prendre la parole, le pasteur Moïse Sagbohan a cité le verset 47 du livre de Ezékiel avant de remercier le chef de l’Etat qui a su mettre en place le médiateur de la présidence.
C’est selon lui, le courage et la bravoure du professeur Tévoédjrè qui a permis les résultats actuels qui feront datent dans les annales de l’histoire nationale. Et même sans siège, le renard de Djrègbé a organisé, programmé et réussi à convaincre les noyaux durs de chaque camp à accepter la paix pour eux-mêmes, l’église de Dieu et les familles.
Après cette étape, les deux protagonistes se retrouvent le mardi 05 décembre 2006 pour un culte d’ensemble. Le professeur Tévoédjrè leur a conseillé de s’échanger les cartes de visite pour des contacts réguliers. Un moyen pour préparer ensemble ce grand culte de réunification en décembre prochain.
J-Ch H (Br. /Ouémé Plateau)
30/11/2006
Source: Le Matinal