«Actuellement, on ressent toujours encore en Europe, dix ans après la chute du rideau de fer, la division de l'Europe en deux blocs sur le plan économique bien plus que sur le plan religieux.» Keith Clements, Secrétaire Général de la «Conférence des Eglises Européennes» (KEK) affirmait à Genève mardi le 31 août lors de la Conférence de Presse organisée à l'occasion de la réunion du Comité Central du «Conseil Oecuménique des Eglises» (COE) la nécessité pour les Eglises d'Europe de s'impliquer dans le processus politique de l'unification européenne. Sous cet angle, on ne devrait pas oublier que l'Europe ne se résume pas à l'«Union Européenne» (UE); elle ne se réduit pas à une confrontation entre l'Est et l'Ouest. «L'Europe procède aussi de l'union du Nord et du Sud et de la réunion d'une multitude de régions!», affirmait Clements. Le COE et la KEK dès sa création au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale se sont donnés pour mission essentielle d'être une passerelle entre les Eglises de l'Est et celles de l'Ouest. Mais de nos jours, il apparaît important également selon Clements pour les Eglises de nouer des contacts avec les institutions de l'EU. Dès lors que les Eglises de l'Europe de l'Est et leurs membres ressentent tout particulièrement les conséquences de la «paupérisation explosive», il apparaît indispensable pour la famille oecuménique de leur apporter son soutien. Ce soutien se traduira par la construction d'institutions diaconales comme par la formation des femmes à des fonctions de direction et par le renforcement des Droits de l'Homme par exemple dans l'organisation de séminaires à l'intention des membres de différentes Eglises. Dans ces efforts, on ne devra pas oublier de respecter l'identité propre à chaque Eglise, disait Clements. Il a rappelé l'initiative de la KEK de donner suite aux désirs de ses Eglises membres de fixer la célébration de la fête de Pâques en 2001 à la même date dans toutes les Eglises, d'arrêter les principes devant régir les relations mutuelles ainsi que les priorités à retenir pour les Eglises. Alexander Belopopsky, Secrétaire pour l'Europe du COE , a décrit les changements en cours en Europe comme la conséquence directe de l'effondrement du bloc de l'Est. L'Europe fournit aujourd'hui quasiment le tiers des Eglises membres du COE. Favoriser le dialogue entre elles constitue une priorité, mais avant tout il paraît urgent d'aider concrètement les Eglises de l'Europe de l'Est à maîtriser les conséquences des bouleversements économiques dans leurs pays respectifs. Le COE a entrepris des efforts dans ce sens avec succès en Russie et dans l'ancienne Yougoslavie. «On peut utiliser les conflits pour accentuer la division, mais on peut aussi en profiter pour y mettre un terme. Jusqu'ici, les Eglises Européennes ont choisi cette dernière solution; elles ne devraient pas s'arrêter en chemin», réclame Belopopsky. L'Evêque Christoph Klein de l' «Eglise Evangélique A.B. en Roumanie» a dépeint la situation dans son pays. Le fondement pour que règne un esprit de tolérance et de réconciliation a été posé au 16e siècle par une loi sur la liberté religieuse unique à cette époque. L'époque communiste a persécuté les religions; depuis 1989 prévaut la liberté religieuse qui a eu pour effet de favoriser pour les 15 Eglises officielles une forte croissance . «Mais brusquement est apparu au grand jour un vide spirituel. Chacun ne s'est plus occupé que de ses propres affaires:; l'heure a été à la concurrence et des conflits ont éclaté», déclare Klein. Le COE a aidé à la mise en place de l'AIDROM - une organisation de développement et d'entraide; elle sert aussi de plate-forme de discussion-; dans le cadre de cette organisation, les Eglises entreprennent entre temps tout un travail substantiel en commun. «Dans ce cadre, les différences ethniques et confessionnelles ne sont pas niées et personne ne renonce à son identité propre.» Différentes Eglises méthodistes collaborent entre elles au sein du COE comme au sein de la KEK depuis un grande nombre d'années.
>Source: Conseil Oecuménique des Eglises