Si l'Eglise Evangélique Méthodiste (EEM) est effectivement une Eglise globale, alors elle doit s'en tenir à l'incompatibilité de l'homosexualité avec l'enseignement chrétien. Telle est la pensée de l'Evêque libanais Arthur Kulah, qui a apporté le 3 mai une prédication à la Conférence Générale (CG) à Cleveland, Ohio. Selon ses dires, «il n'est pas admissible de considérer l'homosexualité comme une variante naturelle de la sexualité humaine, ainsi que la société occidentale tend à l'admettre toujours plus souvent. L'Ecriture Sainte, qui constitue l'autorité la plus haute pour la foi et la vie, «est sans ambiguïté sur le sujet de l'homosexualité». Dans sa prédication, l'Evêque Kulah a souligné que l'EEM devait s'en tenir à sa position, - ne pas accepter comme candidats pour le ministère de la prédication des personnes, qui se désignent elles-mêmes comme homosexuelles et qui vivent comme tels.
La question est controversée jusque dans les rangs de l'Eglise Evangélique Méthodiste: des pasteurs ont dû mettre un terme à leur ministère en raison de leur homosexualité ou de leur bisexualité. La CG de 1996 ne s'était pas tue sur la question. voici les conclusions qu'elle avait tirées:
«Aux yeux de Dieu, les personnes homosexuelles ne sont pas inférieures aux hétérosexuels. Les uns comme les autres ont besoin pour s'épanouir de l'aide et de la conduite de l'Eglise ainsi que de l'accompagnement spirituel et affectif d'une communauté qui permet à chacun et chacune de vivre une relation de réconciliation avec Dieu, avec soi-même et avec les autres. Bien que nous n'approuvions pas la pratique de l'homosexualité et que nous la considérions comme inconciliable avec la doctrine chrétienne, nous confirmons que la miséricorde de Dieu est valable pour tous les hommes et toutes les femmes. Nous sommes par conséquent conscients d'être au service de tous les êtres humains, en compagnie de chacun et chacune d'entre eux.» (2,7)
La Conférence Centrale d'Allemagne et la Conférence Centrale du centre et du Sud de l'Europe avaient cru bon de peaufiner la déclaration par ce paragraphe supplémentaire:
«Une majorité des membres de l'Eglise interprète la Bible de telle manière qu'elle ne peut approuver la pratique de l'homosexualité. C'est pourquoi nous renonçons dans notre Eglise à organiser des célébrations particulières pour les couples homosexuels. Nous confirmons cependant que la grâce de Dieu vaut pour tous les hommes et toutes les femmes....»
Dans la plaquette publiant pour la première fois en langue française deux textes fondamentaux de l'EEM (fondements doctrinaux et principes sociaux) parue en 1997, l'éditeur replaçait le débat sur l'homosexualité aujourd'hui sous les feux des projecteurs dans le cadre plus général de l'engagement social de l'Eglise: «Le débat sur l'homosexualité, pour important qu'il soit, ne devrait pas détourner l'attention des autres thèmes évoqués dans les principes sociaux et qui sont d'une importance capitale pour l'avenir de notre planète.» Il évoque aussi le clivage qui voit le jour au sein de l'EEM autour de cette question en ces termes: «Tout clivage entre les convictions montre la nécessité d'une recherche et d'un dialogue au sujet de la compréhension et de l'application des textes bibliques, «principale source et critère fondamental de la doctrine chrétienne». Il faut également veiller à ce que des points de vue divergents sur une question n'occultent pas le consensus qui existe au sujet de tant d'autres éléments fondamentaux de la doctrine et de la pratique chrétiennes au sein de l'Eglise». (page 64 & 65).
L'homosexualité est donc un thème controversé jusque dans les rangs de l'Eglise Evangélique Méthodiste de par le monde. Il n'est donc pas étonnant que cette question rejaillisse lors de cette CG. Affaire à suivre.
>Source: General Conference Website & EEMNI