Le numéro de mai d’En route, le mensuel francophone de l’Eglise Evangélique Méthodiste est en ligne. Il porte sur l’amour de l’ennemi, le rapport au violent, le traitement de la violence, la résolution des conflits sur le mode de la non-violence. Bonne lecture !
SILENCE & NON-VIOLENCE
JP WAECHTER
« Ne rompez pas le fil » exhorte notre évêque. Le lien fraternel se cultive dans le temps à l’issue des Conférences et des Assemblées générales. Le grand rassemblement national initié par la Fédération protestante de France, Paris d’espérance, en septembre sera l’occasion pour nous de resserrer les liens qui nous unissent au peuple protestant et d’afficher un témoignage d’unité.
En contraste avec notre société plus divisée que jamais. Loin d’être apaisée, notre société est le théâtre d’affrontements.
Bien que voté par le Parlement, le «mariage pour tous» suscite un rejet persistant. La question épineuse de l’adoption et de la filiation cristallise les oppositions. Des débordements sont à déplorer par endroits de même que la récupération politicienne de ce mouvement citoyen.
Néanmoins perce en ce printemps un mouvement qui ne peut recueillir que notre sympathie, celui des Veilleurs, qui, sur le mode de la non-violence, fait entendre et comprendre le bien fondé du mariage traditionnel. Sur le mode du silence, « force inébranlable et irrépressible pour se faire entendre » 1. Ces jeunes par milliers redécouvrent tous les soirs à travers l’hexagone les vertus irrépressibles de la non-violence telle que l’ont pratiquée Lech Valesa et Gandhi. Ils sont là calmes et déterminés pour s’opposer à la loi Taubira. Quel pouvoir peut rester longtemps insensible à cette résistance pacifique ?
Notre numéro évoque le rapport à l’autre qui nous est hostile : l’ennemi souvent très proche de nous que nous avons à aimer, ordre radical de Jésus à ses disciples (Abdenour Aït Abdenour). La voie de la non-violence se présente à nous comme la seule alternative à la violence ambiante (cf la rencontre Carrefour des femmes avec le pasteur Pascal Keller et la recension du livre de Frédéric de Conninck « Tendre l’autre joue »).
Jouer la carte de l’amour de l’ennemi et de la non-violence active, c’est se la jouer gagnant, les Veilleurs en sont persuadés : « c’est par ce que nous faisons que nous allons gagner ! ».
1 Cité par LA VIE, 21/04/13
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