CPDH Actualités - janvier 2006

Société


SUEDE – STÉRILISATIONS FORCÉES. Le ministre suédois de la culture, de l'enseignement supérieur et de la recherche a commandé une étude sur les dizaines de milliers de personnes stérilisées en Suède. Entre 1935 et 1975, ce seraient 63 000 femmes qui auraient été stérilisées afin de créer « une race suédoise ». Des personnes handicapées, épileptiques, ou ayant des problèmes sociaux ont subi de force une stérilisation parfois en contrepartie d'une sortie d'hôpital ou d'une autorisation de mariage. Cette pratique eugéniste n'a été abolie qu'en 1976. En 1999, le gouvernement a accepté pour la première fois d'indemniser des victimes de stérilisations forcées, jusqu'à 19 000 euros par personne. Gènéthique – 23/12/05


FRANCE – PRÉSIDENCE DU COMITÉ CONSULTATIF NATIONAL D'ÉTHIQUE POUR LES SCIENCES DE LA VIE ET DE LA SANTÉ. Le Professeur Didier Sicard a été renouvelé pour 3 ans à la présidence du Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE). Ce comité qu'il préside depuis 1999 a pour mission de se prononcer sur les enjeux des progrès de la biologie et de la médecine. Au cours de ses 20 ans de travaux, le Comité s'est prononcé sur des sujets tels que les mères porteuses, la pilule abortive ou plus récemment sur la conservation de foetus et d'enfants mort-nés à l'hôpital Saint Vincent de Paul (Voir l’article « Des bébé au formol » CPDHactualités N°53/Septembre 2005 http://www.cpdh.info/npds/article.php?sid=602). CPDH – 01/06


Accueil de la vie



COLOMBIE - L'AVORTEMENT RESTE PENALISE. La Cour constitutionnelle de Colombie a maintenu la pénalisation de l’avortement. Alors que l’avortement en Colombie peut entraîner une peine allant de 1 à 3 ans de prison, l’avocate Colombienne Monica Roa a demandé à la Cour constitutionnelle d'abolir 2 articles du Code Pénal pénalisant l'avortement. La Cour a estimé que ces demandes se faisaient sous la pression d'organismes internationaux, et ce, sans arguments valables et que les « demandeurs », qui réclamaient la possibilité d'avoir recours à un avortement thérapeutique en cas de viol ou de malformation, visaient en fait une dépénalisation totale de l'avortement. Gènéthique - 19/12/05


MONDE – CORRELATION ENTRE LA MALTRAITANCE DES ENFANTS ET L'AVORTEMENT. Une nouvelle étude constate que les femmes qui ont subi un avortement sont plus enclines à maltraiter physiquement leurs enfants. Priscilla Coleman de la « Bowling Green State University » a étudié plus de 500 femmes qui ont connu des problèmes de négligence ou de maltraitance envers leurs enfants. Elle a constaté « que les femmes ayant subi un avortement avaient 144 % de chance supplémentaire d’en venir à maltraiter un enfant qui naîtrait par la suite que celles qui n’ont aucun passif de ce genre ». Le Dr. David Reardon du prestigieux « Elliot Institut » a déclaré pour sa part : « L’argument selon lequel l’avortement allait nous débarrasser des abus et autres négligences par le simple fait de nous débarrasser des grossesses non désirées est tout simplement nul et non avenu ». Pour lui avoir un avortement « poursuit une femme pendant de nombreux années », il ajoute qu’à moins d’avoir suivi une sorte de programme de conseil post-avortement, les femmes peuvent se mettre à lutter avec plus de colère, de dépression, de difficulté contre leurs enfants en raison des troubles liés à la "présence" de cet enfant qui n’est pas là. Voxdei



Bioéthique




INDE – UN GARÇON À TOUT PRIX. La revue médicale The Lancet vient de publier (le 08/01/06) une étude selon laquelle un demi million de filles ne naissent pas en Inde chaque année à cause de la préférence des parents pour la naissance d’un garçon. En Inde élever une fille est considéré comme une lourde charge à cause de la pratique persistante de la dote (une fois mariée, la fille appartient à sa belle-famille et n’est pas un soutien pour sa propre famille). L’équipe de Prabhat Jha, de l’Université de Toronto (Canada) et de Rajesh Kumar (Chandigarh, Inde) a chiffré le déficit de naissances féminines grâce à un recensement lancé en Inde en 1998 auprès de 1,1 million de ménages. Bien qu’il soit interdit de déterminer le sexe du foetus et de pratiquer une IVG en fonction de la préférence sexuelle depuis 1994, l’échographie est utilisée à cette fin en Inde depuis une vingtaine d’années. En extrapolant leurs calculs, Prabhat Jha et Rajesh Kumar concluent que 10 millions de filles ne seraient pas nées en Inde ces vingt dernières années à cause de cette préférence sociale pour les garçons. Science et Avenir – 09/01/06.


ETATS-UNIS – UNE FILLE À TOUT PRIX. Après deux ans et demi de tentatives, une canadienne va donner naissance à une petite fille, grâce à la technique de présélection du sexe du bébé. Alors que cette pratique est interdite au Canada, le couple s’est rendu dans une clinique de Los Angeles pour pouvoir en bénéficier. C'est pour "faire plaisir" à leur fille aînée qui voulait à tout prix une soeur que les Vatkin ont eu recours à cette technique pour laquelle ils ont déboursé 18 500 $ US. La clinique américaine garantit un taux de succès de 100 %. Le professeur Steinberg qui a traité Mme Vatkin reconnaît que la question est controversée mais qu'il existe une demande importante notamment de la part des Canadiens. Gènéthique – 01/06


COREE – UN "CLONEUR" FALSIFICATEUR. La commission sud-coréenne qui devait rendre son rapport en janvier sur les travaux récents de l'ex-professeur Hwang vient de découvrir que tout était faux. Aucune des 11 lignées de cellules souches déclarées n'a été obtenue par clonage humain. Le biologiste Hwang Woo-suk, « spécialiste du clonage à visée thérapeutique », était soi-disant le premier scientifique à cloner des embryons humains. Récemment accusé par un collègue américain d'avoir failli aux règles de l'éthique, il venait d’inaugurer (le 10 octobre 2005) un consortium mondial sur les cellules souches humaines. Contraint par les récentes révélations d’annoncer sa démission de toutes ses fonctions, alors qu’il avait annulé sa participation à une remise de prix lors de la cérémonie des Victoires 2005 aux Folies Bergères ainsi qu’une conférence de presse qu’il devait donner avec Marc Peschanski sur « les vertus » et les perspectives du clonage humain à visée thérapeutique Hwang Woo-suk, ex-nobélisable, porté aux nues par la communauté scientifique, se retrouve maintenant « cloué au pilori ». Toutes ses recherches sont maintenant entachées de doute, mais il risque aussi une enquête criminelle pour détournement de fonds du gouvernement de son pays (40 millions de dollars depuis 2002). Gènéthique – 01/06




Homosexualité


ESPAGNE – DROIT D'ASILE POUR LES HOMOSEXUELS PERSECUTES. Le Gouvernement espagnol, qui travaille actuellement à une réforme de la loi sur le droit d'asile, envisage d'ouvrir explicitement ce droit aux personnes persécutées en raison de leur genre ou de leur orientation sexuelle. Le projet, publié par le quotidien El Pais (le 03 janvier 2006), pourrait étendre l'asile aux demandeurs homosexuels qui seraient victimes de discrimination, telles que la peine de mort dans les cas les plus graves ou une répression pénale forte de leur orientation sexuelle. Le porte-parole du gouvernement espagnol a expliqué que cette reforme de la loi relative au droit d'asile permettrait de positionner le pays dans le camp des pays « progressistes ». TETU.COM - 04/06/06.


Fin de vie



SUISSE – LE SUICIDE ASSISTÉ AVANCE. Le Centre Hospitalier Universitaire de Lausanne vient d’annoncer qu'à partir du 1er janvier 2006, il autorisera le suicide assisté selon de « strictes conditions ». L'association Exit, qui aide les personnes malades à se suicider, a reçu l'autorisation d'intervenir dans les services de l'hôpital. Les patients souhaitant mettre un terme à leur vie devront avoir exprimé ce voeu à plusieurs reprises, être sains d'esprit, souffrir d'une maladie incurable et procéder eux-mêmes au geste fatal. Les autres principaux hôpitaux suisses ont indiqué qu'ils débattaient actuellement de la possibilité de permettre ou non le suicide assisté au sein de leur établissement. La Commission nationale d'éthique a indiqué qu'il n'existait pas de raison éthique justifiant une exclusion des associations d'aide au suicide des hôpitaux. Gènéthique – 12/05


FRANCE – DONNER LA MORT N'EST PAS TUER ? Le Procureur de la République a requis un non-lieu général pour Marie Humbert et le Docteur Chaussoy. CPDH – 12/01/06


NDLR : En 2003, Vincent Humbert était mort des suites d’un acte d’euthanasie de sa mère, geste confirmé par le Dr Chaussoy qui suivait la patient. Fort médiatisée, cette histoire a contribué à l’étude et finalement l’adoption d’une loi sur la fin de vie en France en avril 2005. Aujourd’hui la probabilité d’un non-lieu général, interroge une fois de plus sur la valeur des propos rassurants émis à l'époque et met peut être en lumière l’insuffisance de la loi votée.


ISRAEL – ADOPTION D’UNE LOI SUR L’EUTHANASIE. La Knesset, Parlement israélien, a adopté (le 6 décembre 2005) à 22 voix contre 3 une loi sur l’euthanasie. La loi autorise les médecins à arrêter la respiration artificielle de malades incurables ayant explicitement demandé à cesser leurs traitements, ou bien à ceux dont la maladie cause de grandes souffrances. En préparation depuis plus de 6 ans, cette loi entrera en vigueur dans un an, le temps pour le Ministère de la Santé et les hôpitaux de s’organiser pour s’y adapter. Des commissions seront mises en place dans chaque hôpital afin d’évaluer chaque demande et statuer en fonction des critères fixés par la nouvelle loi. De même, une commission nationale, composée de médecins, de juristes et de spécialistes d’éthique, sera chargée d’examiner les recours déposés par les différentes commissions locales. Le Ministre de la Santé, Dany Naveh, s'est félicité de l'adoption de cette loi, qu'il considère comme « l'une des lois les plus complexes et importantes au plan humain, de l'histoire de la Knesset ». Gènéthique – 09/01/06

Source: CPDH Comité Protestant Evangélique pour la Dignité Humaine