Chère lectrice, cher lecteur,
Nous remercions chaleureusement toutes les donatrices et tous les donateurs qui nous ont soutenu par leurs dons tout au long de cette année. A la fin novembre nous avons enregistré un montant total de 1,4 Mio de CHF. Au cas où vous auriez la possibilité de faire connaître l'existence de Connexio à des responsables d'entreprises lors de la distribution des bénéfices de fin d'année, n'hésitez pas à le faire!
République Démocratique du Congo
Le Congo a occupé le devant de la scène lors des dernières semaines. Le 29 octobre, Joseph Kabila a finalement remporté les élections avec 58% des voix. Après quelques tergiversations, le perdant Bemba a finalement reconnu sa défaite et promis de mener une opposition constructive. A l'âge de 35 ans, Kabila devient non seulement le plus jeune chef d'état africain, mais également le premier président du Congo RDC qui accède à cette fonction, après des élections libres, depuis l'indépendance accordée par la Belgique en 1960. Kabila a prêté serment le 6 décembre. L'issue de ces élections a tout à fait répondu à l'espérance de nos amis de l'EEM du Congo. Une triste nouvelle nous parvient de Mulungwishi. Le pasteur Dr Samuel Munene est décédé de manière tout à fait inattendue lors d'un culte. Samuel Munene était maître de conférences à la faculté théologique et dirigeant de la paroisse de Mulungwishi. Il était l'une des personnes de liaison des plus importantes dans le partenariat des paroisses de Thun et de Mulungwishi. Il y a un peu plus d'un an, il a encore vaqué comme référant dans les paroisses en Suisse et comme hôte aux journées de Connexio à Lenzbourg. La mort de Samuel Munene nous a fortement ébranlés. Elle est douloureuse pour sa famille, sa paroisse à Mulungwishi, et tout autant pour toute l'EEM au Congo et tout ceux qui l'ont connu.
L'évêque Patrick Streiff et moi-même avons visité l'Eglise Evangélique Méthodiste au Congo-Centre du 8 au 12 novembre. Pendant que le partenariat entre la Suisse et les deux diocèses du Sud du Congo a été en permanence activé durant ces dernières années, les relations avec les diocèses du Congo-Centre se sont réduites à un minimum durant ces dernières quinze années. Après toutes ces années marquées par un grand silence, notre visite à Kinshasa a donc été bien accueillie. Cela a d'autant été apprécié qu'il s'agissait en fait de la première visite d'un évêque étranger au Congo-Centre depuis la nomination de l'évêque David Yemba il y a deux ans. Le Congo-Centre, c'est-à-dire le territoire autour et à l'Est de Kinshasa, a été fortement touché par la dernière guerre civile et occupé par les rebelles. L'économie et l'infrastructure ont été profondément affectées. Aujourd'hui encore, nombreux sont les villages difficilement accessibles. C'est dans ce contexte que l'EEM s'engage. En plus de la diffusion de la bonne parole, elle administre des écoles, des orphelinats, des stations sanitaires ainsi que d'autres projets en faveur de la population. L'état seul n'est pas en mesure d'assumer les services les plus nécessiteux.
Nous avons été fortement impressionnés par l'engagement de l'évêque et de ses collaborateurs, ainsi que par celui des amis et des membres de l'église. Ils travaillent sans se plaindre dans des conditions à bien des égards inimaginables pour nous. A côté des projets de l'église, nous avons également visité d'autres organisations à Kinshasa. Par exemple la Société Biblique qui entre-autre, supervise la traduction de la bible en Kibula, un projet que nous soutenons depuis des années, et bien entendu aussi le CEDI, la société d'éditions avec qui nous sommes liés depuis des dizaines d'années. La visite à l'ambassade de Suisse a également été très utile car les problèmes soulevés lors des demandes de visas n'avaient pas pu être réglés jusqu'alors par la simple correspondance. Lors de ce séjour à Kinshasa nous avons régulièrement rencontré des personnes qui se souviennent encore très bien de nos missionnaires de l' EEM de Suisse qui ont oeuvré au Congo dans les années 60 et 70. L'espoir a été exprimé que nos relations s'approfondissent à nouveau à l'image de ce qu'elles furent à cette époque-là.
Grandes perturbations aux Philippines
Le typhon Durian et les coulées de boue qu'il a générées ont causé bien plus de dégâts qu'initialement estimés, soit 543 morts,1861 blessés et 740 disparus. Et ce n'est que le bilan provisoire établi par le centre national de coordination pour la protection des catastrophes à Manille. Dans l'ensemble on compte 360'000 familles, soit 1,6 millions de personnes qui sont directement concernées par les effets de ce typhon. Environ 90'000 personnes ont été évacuées et se trouvent dans des centres pour réfugiés.
L’EPER/HEKS, l'organisme d'entraide des églises évangéliques suisses et l’UMCOR, l'organisme d'entraide de l'Eglise Evangélique Méthodiste participent aux aides d'urgence et de premier secours et prennent des mesures pour les préparatifs à la reconstruction. Durian est le troisième typhon qui a touché les Philippines depuis le mois d'août. Tous les dons en faveur des Philippines que vous enverrez à Connexio seront transmis à l’EPER/HEKS et à l’UMCOR.
«La pauvreté est une menace pour la paix dans le monde». C'est ainsi que s'est exprimé le «banquier des pauvres» Muhamed Yunus, originaire du Bangladesh, lorsqu'il a reçu le Prix Nobel de la Paix le 10 décembre dernier. Yunus a dit en substance: «La frustration, l'hostilité et la colère, qui rappellent la pauvreté, mettent la stabilité de chaque société en péril». L'homme qui a 66 ans, est l'inventeur des «micro-crédits» grâce auxquels les gens pauvres peuvent se construire une existence. Les micro-crédits sont des mesures qui apparaissent à ce jour comme étant tout à fait évidentes dans de nombreux projets. Il en est ainsi avec le projet agricole de Mulungwishi. Les paysans perçoivent un crédit minimal pour pouvoir acheter des fertlisants et des semences. En fin de récolte, ils doivent rembourser le crédit, avec les intérêts (minimes), s'ils veulent poursuivre leur participation au projet. L'octroi de tels crédits est lié à un risque assez élevé. En effet, la sécheresse, les incendies de brousse, ou encore les dégâts causés par les insectes, affectent l'existence des paysans lorsque l'organisme créditeur n'assure pas ces risques, et en général, les banques traditionnelles ne les assument pas.
Chères lectrices et chers lecteurs, encore une fois je vous adresse un grand merci pour votre fidèle soutien à Connexio. Votre engagement lors des manifestations Connexio, vos dons financiers ou encore vos prières, constituent la base de notre réseau.
Je vous souhaite des fêtes bénies et une heureuse nouvelle année,
avec mes amicales salutations,
Andreas Stämpfli, secrétaire général Connexio
traduction: E. Fath
Source: EEMNI