Etats Unis, Washington: le président américain George W. Bush a décidé d'autoriser l’utilisation scientifique de cellules d’embryons humains à des fins médicales et d'en assurer le financement public

Le président américain, méthodiste farouchement opposé à l'avortement, a maintes fois affirmé sa forte opposition à toute recherche "impliquant la destruction d'embryons humains en vie."


Le pape Jean Paul II, que Bush a rencontré le mois dernier en Italie, a averti le président du danger de créer et de détruire des embryons humains pour la recherche.


Tout récemment, le 9 août dernier, George W. Bush a annoncé dans une allocution télévisée son intention de financer les cellules souches, mais l'aide publique se limitera à la recherche sur les embryons déjà morts. Il interdit par conséquent tout type d'expérience nécessitant la destruction d'embryons humains. Les chercheurs devront donc se contenter de mener leurs expériences sur des lignées de cellules souches existantes prélevées sur des adultes ou extraites d'embryons créés en surnombre pour la fécondation in vitro. 


L'administration Bush accordera donc des crédits à des travaux menés à partir des lignées de

1 - cellules-souches actuellement existantes, cellules obtenues à partir d'embryons surnuméraires déjà détruits, conçus initialement pour la procréation médicalement assistée et dont les parents ont fait don à la science sans contrepartie financière, -ce qui signifie qu'il n'y a aucun "danger" qu'une vie en surgisse-

2 - ou encore cellules souches prélevées sur le cordon ombilical, sur le placenta, sur des adultes et sur des animaux. 


Selon Bush, cette solution permettra "d'explorer les promesses et les potentialités de la recherche sur les cellules souches sans franchir une ligne morale fondamentale".


Après maintes hésitations et consultations, le président des Etats Unis a «pris cette décision avec une grande prudence, déclare-t-il, et je prie pour que ce soit la bonne...», fermement convaincu que la science et la technologie "peuvent apporter d'incroyables bénéfices. Pour améliorer les vies, pour sauver des vies, pour faire reculer les maladies. La recherche offre l'espoir que des millions de nos proches soient soignés et cessent de souffrir. ... Et comme de nombreux Américains, je fonde de grands espoirs sur les traitements."


A travers le plaidoyer de George W. Bush, on observe les prémices d'un nouvel argumentaire qui parvient à concilier l'opposition à l'avortement et l'acceptation de l'usage de l'embryon humain à des fins thérapeutiques. Le choix éthique de Bush va-t-il influencer celui des parlementaires français appelés à se prononcer bientôt à leur tour sur ces questions éthiques épineuses?

Source: EEMNI & le monde.fr & lefigaro.fr & Reuters & ABCNEWS.com