Israël, Jérusalem: une inscription sur un ossuaire porte la mention de Jésus, une découverte archéologique sans précédent

Les titres des journaux sont accrocheurs: "Jésus apparaît sur un caillou" écrit Libération, tandis que pour le Temps  "La plus ancienne preuve de l'existence de Jésus aurait été découverte à Jérusalem" Cybersciences  se demande si on a là "la preuve de l'existence de Jésus de Nazareth".


L'inscription gravée dans la pierre d'un ossuaire donne à le penser. On y lit en araméen, langue sémitique proche de l'hébreu: «Jacques, fils de Joseph, frère de Jésus.» La revue américaine Biblical Archaeology Review publie l'article qui fait sensation. Il est signé du nom d' André Lemaire, directeur d'études à l'Ecole pratique de hautes études à Paris (Sorbonne) et spécialiste réputé en philologie et épigraphie hébraïque et araméenne. Pour ce chercheur émérite, il s'agirait bien de «la première découverte archéologique qui corrobore les références bibliques à Jésus; ... l'écriture est belle et facile à lire, la forme des lettres m'indique qu'elles ont été tracées entre 0 et 70 de notre ère» affirme-t-il.


A ses yeux, l'ossuaire est une pièce authentique. Il en veut pour preuve ses examens en laboratoire. Il est ensuite de notorité publique que l'on a utilisé les ossuaires à Jérusalem entre 20 avant J.-C. et 70 après J.-C.. En toute vraisemblance, le Jésus cité sur cet ossuaire serait bien le Messie biblique et Jacques aurait eu la même mère que Jésus. Le savant ne l'exclut pas: «D'après un petit exercice de statistique personnel tenant compte de la fréquence des prénoms utilisés entre 0 et 70 après J.-C., environ 20 personnes seulement ont pu s'appeler Jacques fils de Joseph frère de Jésus.» C'est avant tout l'évocation du frère du défunt qui a troublé le chercheur: le nom de Jésus devait être célèbre à l'époque pour qu'on inscrive son nom sur un vestige funéraire. Parmi les 800 ossuaires mis au jour et datant de cette époque, seuls deux portent la mention du prénom du frère du mort. Bref, l'inscription épigraphique corroberait ainsi le témoignage des Evangiles. Nous aurions ici la plus ancienne preuve de l'existence du Jésus historique. Parmi les autres sources extrabibliques, le témoignage d'un historien juif du Ier siècle, Flavius Josèphe, contemporain de Jacques, des allusions d'auteurs romains du IIe siècle (Pline le Jeune, Tacite et Suétone), le Talmud de Babylone et les évangiles apocryphes. Quant aux évangiles canoniques, ils ont tous été rédigés au cours du Ier siècle, mais les plus anciens manuscrits découvertsremontent au IVe siècle, à l'exception d'un fragment de l'évangile de Jean datant de 125.


Même si André Lemaire n'apporte donc aucune information nouvelle à travers son travail, il n'ee demeure pas moins que cette inscription "mentionne Jésus, qu'elle est contemporaine de l'époque à laquelle il a vécu et qu'elle rappelle l'importance de Jacques, de la famille de Jésus et du christianisme", selon ce chercheur. 

Source: EEMNI