RDC, Kinshasa: La moitié de la population menacée par le VIH/Sida d'ici 10 ans, les Eglises en première ligne dans la lutte contre ce fléau

 L'épidémie du VIH/Sida est un véritable fléau en RDC. Plus de la moitié de la population en RDC est en effet menacée d'être infectée par le VIH/Sida d'ici 10 ans.


La grande majorité des gens qui meurent aujourd'hui du sida dans notre pays ont entre 15 et 40 ans. 


La contamination intervient très tôt, autour de 10 ans, 11 ans, 13 ans ou 14 ans. 


Si ça continue de la sorte, il ne sera pas exagéré de dire que dans 10 ans, il n'y aura plus de future génération. 


Compte tenu de cette menace, les Eglises et différentes communautés religieuses de la RDC ont installé un comité interconfessionnel de lutte contre le VIH/Sida à la Paroisse évangélique méthodiste Mapamboli de Kinshasa.


Dans le cadre de cette campagne de sensibilisation, Daniel Ngoy Mulunda, pasteur de l'église évangélique méthodiste (EEM), remet en cause le message véhiculé traditionnellement par les Eglises, leur insistance sur l'abstinence et la fidélité dans le couple et l'occultation du préservatif pour lutter contre la pandémie. 


"Notre message d'interdiction de l'usage du préservatif a échoué, on ne peut pas continuer à prêcher aux gens qui sont malades, la moralité et l'abstinence," a dit le pasteur Mulunda lors de la journée mondiale de lutte contre le VIH/Sida. "L'Eglise a échoué dans sa lutte contre le Sida, en prêchant l'abstinence, la fidélité du couple, le comportement modèle; son message n'a pas constitué un frein à cette pandémie. L'Eglise, en tant que corps du Christ, est affectée par l'épidémie, car ses membres souffrent et meurent."


Changement de cap, les Eglises acceptent de faire passer le message de prévention à leurs fidèles; elles s'engagent par ailleurs à prendre en charge et à soutenir les malades touchés par cette maladie à travers l'Afrique.


Les régions les plus touchées sont la province Orientale, le Maniéma et les deux Kivu, dans l'est et le nord-est de la RDC. 



Source: EEMNI/Le Phare/IRINNEWS