«Sommes-nous unis dans l’espérance?»
Pasteur Olav Fykse Tveit. © Bishop Raphael Opoko
Durant la Conférence méthodiste mondiale qui s’est tenue à la fin août et au début septembre 2016, le secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises, le pasteur Olav Fykse Tveit, a invité son public à s’interroger avec lui sur la manière dont l’unité pouvait transformer le monde.
Citant Jean 17, le pasteur Tveit a défini ce passage de l’Évangile comme un appel non pas à prouver que les chrétiens ne doivent jamais être en désaccord les uns avec les autres, mais plutôt que la foi en Christ est une espérance dans le salut de Dieu et dans l’avenir.
En définitive, cette forme de foi instaure une unité qui conduit collectivement les croyants à un pèlerinage de justice et de paix. «Ils peuvent tous être un pour que le monde puisse espérer», a-t-il déclaré.
Le pasteur Tveit a prononcé son discours lors d’un dîner œcuménique organisé le 1ᵉʳ septembre. La Conférence méthodiste mondiale est un événement international qui rassemble la famille méthodiste-wesleyenne tous les cinq ans dans un pays différent. Cette année, pour sa 21ᵉ édition, la conférence se déroule à Houston (Texas), aux États-Unis, sur le thème «Un».
Pour le pasteur Tveit, le passage dans Jean 17 montre non seulement que le Christ prie pour que sa communauté de disciples soit unie dans un témoignage de relation et d’amour, mais aussi pour que l’Évangile, par cette unité, puisse radicalement transformer le monde. «Si l’on considérait cette expression dans un sens légèrement différent, “qu’ils soient un pour que le monde puisse connaître l’espérance”, en quoi cela enrichirait-il ou modifierait-il notre compréhension de l’unité?» a-t-il demandé.
«Je vous pose donc la question: sommes-nous unis dans l’espérance?»
Les chrétiens peuvent bien entendu ne pas être d’accord sur certains points, et les désaccords existent. Mais ils sont appelés à être un pour que les peuples du monde entier voient une foi qui devient l’espérance du monde. «L’espérance est un des critères de ce que signifie être un dans la foi en Jésus Christ», a-t-il déclaré.
Et si l’on considérait l’espérance comme un droit fondamental? Pour le pasteur Tveit, tout le monde a droit à cette espérance. «Elle ne m’est pas exclusivement réservée, elle n’est pas non plus l’apanage de quelques-uns.»
Le COE et ses Églises membres se sont engagés à rechercher les dons qui favorisent la communion, pour discerner la volonté de Dieu, pour enseigner ensemble et pour vivre de manière sacrificielle, en répondant aux besoins les uns des autres et aux besoins du monde. C’est ce qui nous conduit à rechercher et à cultiver l’espérance. «C’est ainsi qu’il faut vivre dans l’unité, et que l’unité permet d’offrir un service dispensateur de vie dans le monde de Dieu.»
La Conférence méthodiste mondiale est un événement international qui rassemble la famille méthodiste-wesleyenne tous les cinq ans dans un pays différent. La 21ᵉ édition de la conférence se déroule à Houston (Texas), aux États-Unis, du 31 août au 3 septembre, sur le thème «Un», organisé en quatre sous-thèmes: Un Dieu, Une foi, Un peuple et Une mission.
Œcuménisme: L’Osservatore Romano évoque la conférence méthodiste sur l’unité
Intervention de Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE
« L’unité dans l’espérance » était au centre des discussions de la 21econférence générale de l’Église méthodiste qui avait eu lieu de 31 août au 3 septembre à Houston, aux États-Unis, indique L’Osservatore Romano quotidien en italien du 7 septembre 2016.L’édition 2016 de conférence avait pour thème « Un » et quatre sous-thèmes: «Un seul Dieu », «Une seule foi », «Un peuple», «Une mission ». Olav Fykse Tveit, luthérien, secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises (COE), est intervenu lors de la rencontre, rapporte la même source.« Nous ne saurions vivre comme si nous étions seuls, a déclaré le révérend luthérien. Nous sommes responsables dans l’amour les uns envers les autres pour la vérité dont nous sommes porteurs et que nous partageons », c’est une question de responsabilité « face au monde que Dieu a créé et face aux hommes qui vivent dans l’attente d’une grâce de Dieu ». Et cette responsabilité, a-t-il ajouté, est encore plus grande quand il s’agit de « personnes défavorisées et plus vulnérables », de personnes qui « ont particulièrement besoin de la parole et d’une action de grâce dans ce monde ».Le thème de la conférence, a souligné le secrétaire général du COE, est « un signe d’espérance » pour tout le mouvement œcuménique. Les méthodistes, a-t-il dit, « ont aidé à rendre concret et commun l’appel à l’unité, en dehors même de leur union ». Moi-même, a-t-il ajouté, « j’ai été fasciné par votre emphase sur la responsabilité mutuelle face au partage, qui est la bonne attitude à avoir l’un envers l’autre, en tant que disciples du Christ ».En tant que chrétiens, a-t-il poursuivi, « nous devons reconnaître la pleine dignité de chaque personne humaine, créée avec toutes ses différences ». Être en communion, a reconnu le pasteur, « demande beaucoup d’efforts » qui consistent à « ne pas mettre le poids de nos désaccords, parfois douloureux, sur le dos des plus vulnérables, en leur niant l’espérance de participer et de partager cette union ». Mais l’unité « c’est un impératif », a-t-il souligné.Olav Fykse Tveit s’est arrêté sur le rapport entre les deux mots : « unité » et « espérance ». « Tout le monde a droit à l’espérance, pas seulement moi ou seulement une poignée de gens », a-t-il dit. « Pas d’unité dans l’Église s’il n’y a pas de vraie unité entre nous en tant qu’êtres humains, tous créés à l’image et ressemblance de Dieu », a souligné le pasteur.Il a aussi évoqué la déclaration sur l’unité de Busan (dixième assemblée plénière du Conseil œcuménique des Églises en 2013, en Corée du Sud) qui invite à rechercher « ces dons qui permettent la communion, en se laissant guider par l’Esprit Saint, qui aident au discernement face à la volonté de Dieu pour pouvoir enseigner ensemble et vivre dans un esprit de sacrifice, au service des besoins de chacun ».L’impossibilité de se réunir autour de la même table pour se nourrir du corps et du sang du Christ « constitue une vraie souffrance pour notre famille chrétienne », a dit Olav Fykse Tveit à la fin de son intervention. Un « scandale », a-t-il estimé, qui « empêche la pleine expression de ce que l’Église est appelée à être dans le monde ».Le dialogue avec les Protestants prend une importance particulière ne vue du 500e anniversaire de la Réforme de Luther, en 2017, et dans le sillage du voyage du pape Benoît XVI à Erfut (Allemagne), le 23 septembre 2011. Le pape François se rendra lui-même en Suède, à Lund, lse 31 octobre-1er novembre, en l’anniversaire de la signature de la Déclaration conjointe sur la justification, signée, pour le Saint-Siège, par le cardinal Joseph Ratzinger, le 31 octobre 1999. Pour le pape émérite Benoît XVI, la Justification est en effet « un thème essentiel de la théologie » (13 septembre 2006 à Ratisbonne).
Avec une traduction d’Océane Le Gall
8 septembre 2016
COE