Les vacances scolaires ont été l’occasion pour les services préfectoraux de multiplier les arrestations de jeunes sans-papiers et de leurs familles.
Dans toute la France, des mineurs ont été recherchés, parfois dans une vraie «chasse à l’enfant», et ont été placés dans des centres de rétention, dans des conditions indignes d’un Etat de droit.
Hier un nouveau pas a été franchi.
Bleuette Dupin, journaliste à Radio France Bleue Bourgogne, a été perquisitionnée à son domicile par des policiers dans le cadre d’une enquête sur la disparition des enfants de Mme MAKOMBO MBELU, ressortissante congolaise menacée de reconduite à la frontière.
Son tort est d’avoir fait son métier de journaliste en évoquant la situation de deux enfants, Rachel, 15 ans et Jonathan, 14 ans, qui se sont enfuis, terrorisés à l’idée d’être expulsés vers la RDC où leur père a disparu, où leur mère a subi de graves sévices et est toujours recherchée.
L’acharnement déployé à retrouver et expulser deux jeunes adolescents, ces agissements auprès de journalistes, de militants associatifs et d’individus exprimant leur solidarité, constituent une dérive grave.
Ils sont significatifs des conséquences inacceptables pour les libertés individuelles et les principes d’un Etat de droit, de la politique du chiffre actuellement mise en œuvre à l’encontre des migrants et de leur famille.
La CIMADE, comme les nombreuses organisations, syndicales, associatives, politiques membres du Réseau Education sans Frontières, exprime son indignation et exige que cet acharnement cesse.
Paris, le 25 août 2005
Source: CIMADE, Service Oecuménique d'Entraide