Canada, Ontario, Thunder Bay: échos du 39e Conseil général de l'Église Unie du Canada

Samedi, le 12 août


Jusqu'à maintenant c'était assez tranquille sur le campus de l'Université Lakehead à Thunder Bay, même si le Forum des jeunes, auquel participent une centaine de jeunes (15 a 18 ans) membres (très) exubérants de l'Église unie, a commencé jeudi. Méditations théologiques, réflexions sur les sujets socio-politiques de l'heure, remises en question de l'Église, séances de formation sur le déroulement du Conseil général, rencontres avec le modérateur et avec le secrétaire général, sont à l'ordre-du-jour, de même que déguisements, jeux, danses, soirées festives et fous rires irrépressibles.


Oui, jusqu'à maintenant c'était assez calme ; mais depuis ce matin, ils et elles (délégués-es, invités-es oecumeniques, experts-es, hauts responsables, membres du personnel, et un grand nombre de bénévoles du coin) arrivent de partout au pays, de Terre-Neuve au Yukon en passant par Flin-Flon, Goose Bay, Ormstown et Montréal. Plusieurs ont été retardés à l'aéroport de Toronto à cause de mesures de sécurité supplémentaires à la suite de la découverte de complots à Londres. Les francophones ne sont pas très nombreux : Anne-Marie Carmoy de Québec et Thierry Delay de Montréal comme délégué-e-s officiels du secteur francophone de l'Église unie, Pierre Golberger, ministre-exécutif de l'Unité des Ministères en français, et David Fines, responsable des Communications publiques. Et peut-être un ou deux invités de l'Afrique. Mentionnons que Mirjam Fines-Neuschild a été sélectionnée par le Synode Montréal-Ottawa pour participer au Forum des jeunes. Une première en plus de dix ans !


Au Forum des jeunes, il faut ajouter le programme des Enfants du Conseil général (de 11 a 14 ans), auquel participent aussi un centaine d'enfants, en majorité ceux des délégués-es, bénévoles et autres participants-es de l'Assemblée.


Le Conseil général se réunit tous les trois ans. Il rassemble près de 1 000 personnes, dont 400 délégués-es officiel-les des 13 synodes régionaux de l'Église répartis en un nombre égal d'hommes et de femmes, et de personnes laïques et ordonnées.


C'est donc la grande fête de l'Église Unie du Canada en cette 39e Assemblée de son Conseil général à Thunder Bay, en Ontario, du 13 au 19 août 2006 ; il débutera par un culte public qui aura lieu dimanche à 10h30, auquel on attend quelque 300 visiteurs supplémentaires des paroisses locales de l'Église unie.


Le Conseil général se réunit pour élire un nouveau modérateur ou une nouvelle modératrice, et pour approuver de nouvelles politiques pour l'Église. Le dernier Conseil général s'est tenu à Wolfville, en Nouvelle-Écosse, en août 2003. La présente assemblée sera toutefois très différente de la précédente, en ce sens qu'un tiers du temps à l'agenda sera consacré à un processus de discernement élaboré pour permettre au 39e Conseil général de « livrer un message sur le sens de l'Église ». En d'autres termes, les délégués-es devront se poser les questions suivantes et y trouver des réponses : Quel est le travail de l'Église ? Quelle est la raison d'être de l'Église Unie du Canada ? Quels buts servent nos paroisses ?


Dans une lettre aux délégués-es, le modérateur actuel, le pasteur Peter Short, décrit ainsi la tâche qui les attend :


« Je crois que l'Esprit dirige l'Église Unie du Canada vers un temps de pause. Je ne parle pas d'inertie ou de désespoir, mais d'un temps de pause. Il y aura beaucoup de travail à faire – du travail important et nécessaire – mais l'Église arrive à un temps de pause spirituelle. Ce sera probablement un point tournant ou un seuil à franchir qui nous obligera à faire des choix au sujet de ce que nous sommes, pas seulement au sujet des politiques et procédures que nous devons adopter. »


Le 39e Conseil général sera également appelé à traiter d'autres questions comme celles-ci :


• L'élection d'un modérateur ou d'une modératrice : L'élection aura lieu le mardi 15 août 2006. Vers 15h, chacune des personnes mises en nomination aura la chance de s'adresser à l'assemblée du Conseil pendant cinq minutes. Le premier tour de scrutin est prévu tôt après 16h. Vous aurez la primeur du successeur de Peter Short (mais j'ai déjà mon favori) !


• La nomination d'un secrétaire général ou d'une secrétaire générale : Dimanche le 13 août 2006, le 39e Conseil général sera invité à nommer le plus haut responsable administratif de l'Église Unie du Canada. Nous regretterons assurement Jim Sinclair qui prend sa retraite.


• Ministères autochtones / francophones / ethniques : Le rapport « Une vision pour la transformation de l'Église Unie » comprend une proposition invitant l'Église unie à s'engager à devenir une Église interculturelle. Hyper-important pour les ministères en francais qui ont participé activement à cette recherche d'un vraiment nouveau paradigme relationnel - véritable travail d'équilibriste ! - entre la majorite anglo-saxonne et les minorités qui composent l'Église unie.


• Emerging Spirit/Les Pas de l'Esprit : Il s'agit d'une proposition de s'engager dans l'étape de mise en œuvre d'un projet de visibilité sur la place publique visant à établir et à nourrir une relation entre l'Église unie et les Canadien-nes entre 30 et 45 ans qui ne font partie d'aucun groupe religieux organisé.


• Un Chant de foi : Une nouvelle déclaration offrant une image verbale de la foi de l'Église Unie du Canada, telle que celle-ci la comprend dans son contexte historique, politique, social et théologique en ce début du 21e siècle. Un beau texte.


• Le Rapport sur l'isolement dans le ministère et le Rapport sur la rémunération pour le ministère : Deux importants rapports qui traitent des questions relatives au bien-être du personnel ministériel servant l'Église Unie du Canada. Cuisine nécessaire.


• Moyen Orient : Le 39e Conseil général discutera une proposition intitulée « Investissement éthique pour la paix en Palestine et en Israël ». D'actualité brûlante. Tout un débat en perspective, car ce n'est pas l'unanimité.


• Les relations Église unie – Musulmans : Le rapport final sur la réponse au document d'étude « Afin de faire connaissance » sera présenté, de même qu'une proposition de politique sur les relations entre l'Église unie et l'Islam. Il y aura bien moins de discussions que pour l'item précédent.


• Les Excuses de 1986 : Le 39e Conseil général marquera le 20e anniversaire des Excuses faites par l'Église unie aux peuples des Premières Nations. Beaucoup de progrès ont été accomplis, mais la formule parfaite pour accorder aux Premières Nations leur juste place n'a pas encore été trouvée.


• L'eau – La vie avant le profit : Cette proposition suggère que l'eau soit considérée comme un don sacré et que sa valeur pour le bien commun ait priorité sur les intérêts commerciaux. Ici, dans la région minière du nord-ouest de l'Ontario, c'est plus que crucial.


La majeure partie des déliberations aura lieu dans l'immense pavillon des sports de l'Université Lakehead, le Hangar (c'est son nom en anglais... et donc aussi en francais). J'espère que ça n'annonce pas trop de voies de garage !!


Dimanche 13 août


Avec ses 115 000 habitants, Thunder Bay est la dixième ville en population du Canada, et l'une des plus anciennes aussi. On a retrouvé de nombreuses traces de visites régulières des tribus paléo-amérindiennes sur ce côté nord-ouest du lac Superieur - le plus grand des cinq grands lacs - de plus de 3 000 ans.


Au début du 17e siècle, les coureurs des bois français y accostent et fondent, à l'embouchure de la rivière Kaministiquia, Baie de Tonnerre (!). En 1798, les Britanniques de la Compagnie du Nord-Ouest viendront établir Fort Williams comme l'un des plus importants postes de traite à l'ouest de la Baie d'Hudson. Le port de la ville devient vite indispensable au commerce des fourrures, et plus tard du bois. Aujourd'hui, le commerce de la fourrure n'existe plus, et celui du bois a considérablement diminué ; c'est le transport des céréales, grâce au port en eau profonde, provenant des provinces de l'ouest, qui est le principal moteur économique de la région. Ah oui ; c'est à Thunder Bay que la compagine Bombardier construit les wagons de métro de Toronto.


Il ya 11 églises unies à Thunder Bay ; on trouve aussi des paroisses anglicanes, catholiques-romaines, luthériennes, baptistes et évangéliques (et j'en ai aussi vu une unitarienne). Thunder Bay fait partie du Consistoire Cambrian (sans doute le plus étendu de l'Église unie qui tient son nom du bouclier cambrien, l'une des plus vieilles formations rocheuses de la planète) dans le Synode Manitoba-Nord-Ouest de l'Ontario.


Ce 39e Conseil général de l'Église unie aura une saveur particulière. Plus d'un tiers de l'ordre du jour sera consacré à des temps de réflexion et de discernement sur l'identité et le rôle de l'Église dans la société. Les débats et les présentations officielles occuperont un autre tiers, et le reste se partagera en périodes de procédures, d'élections, de cultes et méditations, et de visites organisées.


La formule des trois commissions de travail initiée à Wolfville lors du précédent Conseil général sera repise. L'énorme quantité de rapports, de propositions, de motions, de résolutions, provenant soit des bureaux centraux de l'Église unie, de ses Unités de travail (comme l'UMiF), ou de ses consistoires ou synodes, est divisée en trois blocs et répartie en trois commissions qui les étudieront, les adopteront (ou non) et en établiront le suivi. Les 380 delegués votants (et les jeunes non-votants) se repartissent sur l'une ou l'autre de ces commissions (rouge, bleue et verte ! et oui !) auxquelles s'ajoutent des membres du personnel, des experts, des conseillers juridiques, etc...


La Commission bleue s'occupera surtout du Manuel et des motions touchant les questions sociales : pauvreté des enfants, femmes, santé, armement, violence, environnement, Protocole de Kyoto, énergie, eau, investissements éthiques... C'est là que l'on discutera du controversé appel au boycottage des compagnies travaillant dans les territoires occupés de la Palestine et des produits qui y sont fabriqués.


La Commission rouge peut être appelée foi et théologie ; elle traitera de la nouvelle Declaration de foi, des questions ayant trait aux divers ministères, à leur redéfinition, a l'éthique pastorale, l'imputabilité, le personnel outre-mer, la célébration des sacrements, la question du mariage...


Et la commission verte traitera des questions de dialogues oecumenique et interreligieux, des relations avec les Premières Nations, de leur représentation équitable, des structures et des fonctions des consistoires, des synodes et de l'Executif du Conseil général, de membership et de processus de nomination, et se prononcera sur l'important rapport Transforming Vision qui prône une redéfinition des relations entre la majorité anglophone et les minorités de l'Église unie. Les trois participants francophones se retrouvent sur cette Commission. Me permettrais-je de noter que dans son résumé des débats à venir au Conseil général, l'Observer, la revue officielle de l'Église unie, n'a même pas fait mention de la présentation de ce rapport.


En parlant de l'Observer, je veux souligner que ce Conseil général sera le dernier événement auquel participera Muriel Duncan, la rédactrice en chef. Elle prend sa retraite à la fin du mois après 17 ans de leadership remarquable à la tête de l'Observer. Serai-je devenu le plus ancien responsable de revue au sein de l'Église unie ? Je mène mon enquête...


Lundi 14 août


Tout ce qu'on peut dire, c'est que heureusement que les jeunes savent mettre un peu de vie dans ce Conseil général. Hier soir, ils et nous ont chanté un ou deux alléluia ! amen ! avec tam-tams endiablés et déhanchements de circonstance. C'était durant le "Bar-B-Cue" intérieur : hambourgeois et chiens chauds au menu. J'ai appris, le lendemain que, pour eux et certaines elles, ça avait fini en... soirée pizza. Rien à l'épreuve de leurs estomacs !


Mais bon, ce matin, ils et elles nous ont bien fait honneur durant le culte d'ouverture, après les quelques motions habilitantes permettant au Conseil général d'avoir lieu. Ils ont ramassé les offrandes et servi la communion impec. Ça faisait assez original de les voir dans leurs gaminets vert pomme caractéristiques, leurs jeans bedaines et leurs colliers bariolés, servir le pain et le vin-plutôt-jus-de-raisin, à une foule bien tranquille de personnes... jusqu'à trois fois plus âgée qu'eux et endimanchée comme il se doit. Les enfants du Conseil général étaient là également. Ce qui m'a permis de faire un câlin à Sarah, et qui me permet de corriger une erreur que j'ai faite. J'ai dit qu'ils étaient une centaine, alors qu'ils ne sont en réalité que 18. Comme j'aime poser des questions, on m'a dit que ce petit nombre - et le fait que les enfants couchent tous dans un sous-sol d'église plutôt que d'être envoyés dans des familles de l'endroit - s'explique par les rapports policiers et de "bonne conduite" qui sont exigés. Il faut éviter à tout prix les abuseurs. Comme quoi une bonne idée a parfois des effets imprévus.


Une évaluation du culte d'ouverture ? Danses liturgiques colorées et petites animations théâtrales étaient de très bon aloi. Et le banjo des "Unqualified Four" durant l'offrande et à l'envoi, nous a bien fait vibrer. Le modérateur Peter Short a présenté une prédication... un peu touffue (mon interprétation de la mimique de Royal Orr). À partir de ses racines méthodistes - ses deux grand-mères -, il a fait l'apologie de l'Église unie, mais plus des gens qui la composent que de l'institution qu'elle constitue. "Si (quelqu'un qui frappe) a besoin de la grâce, ne lui présentez pas une idéologie ; s'il vous demande du pain, ne lui donnez pas une pierre ; s'il a soif de vie, ne lui faites pas la morale ; s'il cherche une demeure, ne lui donnez pas une institution."


Je trouve que le français est réduit au minimum, contenu dans quelques versets des chants, et la récitation du Notre-Père dans la langue de son choix (c'est vrai on a eu droit aussi au Credo de l'Église unie dans sa version imagée par la paroisse Saint-Jean) ; ce n'est pas l'avis de Pierre Goldberger qui trouve que pour un culte d'ouverture d'un Conseil général, "c'est mieux que tout ce qui a été fait avant."


Au dîner juste après, cinq garçons du Forum des jeunes s'assoient à ma table. Soudain la discussion porte sur le culte d'ouverture. -Alors comment vous avez trouvé le culte ? (traduction et interprétation libres). -J'ai trouvé un peu... compliqué. -Oui, il y avait beaucoup de choses. On aurait dit des blocs l'un après l'autre. -Deux heures c'est un peu long. -Les chants étaient comme ci comme ça. -Moi, j'avoue que durant le sermon de Peter (Short), j'ai cogné des clous (mimique) ! -Peter est quelqu'un de formidable ; je l'aime beaucoup. -Ce n'est pas la question... -Et puis vous savez, d'où je viens, la Jamaïque, deux heures de culte c'est tout à fait normal !


Nous avons eu droit ensuite à divers rapports : du modérateur, du comité d'appui au modérateur, du secrétaire-exécutif, celui de l'Exécutif... Toutes de belles choses, mais aussi de moins belles comme les difficultés financières, l'isolement des pasteurs ou le vieillissement du membership.


Vient la présentation de la quinzaine d'invités oecuméniques, depuis un capitaine de l'armée canadienne, le président des imams canadiens et un théologien de la Bolivie. Je vois dans le groupe le rabbin Jeremy Milgrom, fondateur des Rabbins pour la Paix, grand pacifiste devant l'Éternel et initiateur d'un dialogue juif-musulman, que j'avais rencontré à Jérusalem au mois dejuin, lors du voyage de dialogue interreligieux en Palestine/Israël ! Quelle belle surprise !


"Seriez-vous disponible pour une visite à Montréal ?" "Oui, certainement, surtout du fait que les rencontres avec groupes de Toronto ne fonctionneront pas." Je me doute un peu pourquoi.


Puis c'est la présentation officielle des cinq candidats au poste de modérateur ; chacun fait son petit discours. Trois se démarquent ; dommage qu'aucun de parle couramment le français, même pas David Guliano - le plus jeune - qui a pourtant passé quelques mois en Haïti. Les autres sont Jim Angus, du peuple gitxsan de Colomie-Britannique, Patricia Evans, peut-être la seule à stature "nationale", Peter Scott, l'administrateur, et Colin Swan, peut-être un peu trop à droite. Quatre sur cinq viennent de l'Ontario ; une seule femme.


Autre moment fort de l'après-midi : la présentation des sept anciens modérateurs présents à ce Conseil général ; parmi les plus applaudis, Lois Wilson et Bob Smith. L'assemblée entérine ensuite le choix de Nora Sanders au poste de secrétaire-exécutive en remplacement de Jim Sinclair, très très chaudement applaudi au moment des remerciements. Remerciements aussi bien mérités à Muriel Duncan quand on souligne son départ. Son successeur est un journaliste de talent, David Wilson (un autre David !).


La journée se termine par une description détaillée de la mosaïque complexe de la société canadienne et des changements majeurs qu'elle subit depuis deux décennies. On en parle demain, avec un bon bout sur l'interculturel.


Mardi 14 août Statistiquement, l'Église unie est la principale Église protestante du Canada. Elle compte plus de 600 000 membres ; par ailleurs, selon le dernier recensement (2001), plus de 3 millions de personnes s'en réclament au pays. Elle a été fondée en 1925, de l'union, de la fusion (il est important de le rappeler) de trois Églises protestantes de tradition réformée, les Églises méthodiste, congregationnaliste et presbytérienne ; un quatrième groupe d'Églises, les Union Churches, des Églises non-dénominationelles qui réunissaient des croyants de plusieurs origines qui se retrouvaient surtout dans l'ouest du pays, faisait aussi partie de l'union initiale. L'Église unie compte quelque 2 500 paroisses et 4 000 lieux de culte. Elle est divisée en 13 synodes géographiques et un synode des Premières Nations, eux-mêmes partagés en 95 consistoires ; les paroisses francophones appartiennent au Consistoire Laurentien au sein du Synode Montréal et Ottawa. La structure administrative de l'Église unie en est une à quatre niveaux, chacun possédant ses propres prérogatives : la paroisse, le consistoire, le synode et le Conseil général, qui est donc la plus haute instance décisionnelle de l'Église. Ce dernier se réunit tous les trois ans (ce rythme a longtemps varié entre un, deux et trois ans), chaque fois dans une région différente du pays. Le dernier Conseil général à avoir eu lieu au Québec était celui de Montréal en 1982, où il s'était également tenu en 1946 et... en 1926. C'est la première fois que Thunder Bay accueille le Conseil général. Chaque jour, le Conseil général ouvre ses débats avec un culte. Mais des temps de prière et de méditation sont aussi offerts aux participants-es le matin et le soir. Dimanche matin, les Premières Nations nous ont invités à une cérémonie du lever du soleil. Rendez-vous à 5h45 pour débuter à 6h00 ! Il faisait un peu frisquet avec quelques gouttes de pluie éparses, mais une presque soixantaine de personnes se sont retrouvées autour d'un feu de bois pour se purifier par les fumerolles de tabac et d'herbes spéciales et un peu d'eau claire, et pour écouter une longue offrande, par l'animatrice (à défaut d'un meilleur terme) à notre Mère Terre, notre Grand Père le soleil, et pour tous leurs bienfaits, ce qui inclut les animaux, les rivières, les arbres, les herbes des champs, les moissons abondantes, pour les peuples des quatre coins cardinaux... L'invitation est renouvelée pour mercredi matin. Dans quel état sera le pauvre journaliste ? Et hier matin, à 7h30 cette fois-ci, nous avons eu droit dans la chapelle Avila (sur le chemin de laquelle je rencontre Mary Corkery, directrice de Kairos, elle aussi une invitée oecuménique) de l'Université Lakehead, à un temps de prière gestuelle : respiration, mouvements du corps, marche rythmée et bénédiction dansée. Il y avait 25 personnes dont quatre hommes ! Après une matinée de réflexion, le kerygma café qui se passe en petits groupes de quatre à échanger ses idées sur diverses questions, l'après-midi a été plus consistant avec un premier rapport sur le comment vivre sa foi dans la gueule de l'Empire (traduction très libre). Omega Bula, ministre-exécutive de l'Unité Justice, mondialisation et relations oecuméniques, nous rappelle avec justesse que ce sont nos partenaires oecuméniques d'outre-mer qui nous aident grandement à voir comment les dommages sociologiques, économiques et environnementaux, dûs à la mondialisation (conjonction de forces économiques et militaires) s'étendent partout. Ce sont eux aussi qui mettent des visages sur ce qui ne pourrait être que des chiffres et des données scientifiques. "Les efforts et les appels d'organisations internationales, dont l'ARM (Alliance réformée mondiale) ou le COE (Conseil oecuménique des Églises) nous permettent de garder l'espoir de vaincre les forces de domination et de destruction." Bob Smith, quant à lui, expose comment nous sommes complices, ne serait-ce que par notre surconsommation, de cette exploitation. "L'Église a historiquement participé à cette domination. (...) Dénoncer, résister, changer, nous n'avons pas d'autre choix." Puis vient la présentation de l'important rapport sur le nouveau paradigme interculturel que l'Église unie se doit de prendre. En tout cas, c'est l'opinion de l'Unité des Ministères ethniques, appuyé en cela par le Synode des Premières Nations et l'Unité des Ministères en français. Des representants-es des trois groupes - dont Thierry Delay et Anne-Marie Carmoy - se retrouvent ensemble sur l'estrade. C'est une véritable petite révolution dans les rapports entre les diverses communautés qui est proposée : se débarrasser de l'accomodante image de la mosaïque canadienne. L'interculturalisme, si on oublie un peu la lourdeur du terme, c'est "d'établir des rapports mutuels de réciprocité entre des cultures diverses" "C'est un processus ; le multiculturalisme, lui, est statique." C'est un changement qui est demandé aux minorités autochtones, francophone, ethniques et à la majorité anglophone. De nouveaux rapports égalitaires, des partenariats, des accompagnements mutuels sont à développer à tous les niveaux, bien sûr pour mettre fin à toute manifestation de racisme, de ségrégation, de domination, mais surtout pour s'enrichir d'un côté comme de l'autre, comme dans le partage des ressources financières ou matérielles, le partage des lieux de cultes, mais aussi dans la façon de faire de la théologie, de réfléchir sur la justice sociale, sur l'environnement. "On ne sait pas tout ce que ça peut signifier, nous dit Alyssa Ayada ; il ne s'agit pas juste d'expérimenter les autres, mais d'être transformés." Pour ma part, je crois que le défi sera grand pour tout le monde, y compris les minorités, mais elles n'auront pas le choix.


Mercredi 16 août


La série d'ateliers proposés aux délégués-es du Conseil général a été nommée "Learning Options". Ils ont eu lieu lundi en après-midi et soirée. Chaque personne avait la possibilité d'en choisir deux parmi une série de douze (traduction libre) : Vivre dans la gueule de l'Empire, Vivre les Excuses aux Premières Nations avec l'héritage des écoles résidentielles, Spiritualité et justice : L'expérience du cercle et de la croix, Le traité en tant qu'alliance, La jeunesse menacée (écoles résidentielles), Les FrontRunners (un groupe de jeunes Autochtones), Les ministères interculturels, Le nouveau livre de chants More Voices, Le leadership face à la transition, La Déclaration de foi, L'isolement dans le ministère, Emerging Spirit / Les Pas de l'Esprit, L'investissement éthique pour la paix en Palestine / Israël. La distribution des petites cartes d'entrée s'est faite dans une joyeuse confusion, synode par synode... et je n'ai pas réussi à en obtenir une - vous vous en doutez bien - pour le dernier de la liste : l'investissement éthique. Mais... que voulez-vous, les journalistes peuvent se glisser à bien des endroits sans permission et je me suis retrouvé dans un petit local bondé de la Faculté de physique à écouter le rabbin Milgrom, dont j'ai déjà parlé, un pasteur de l'Église presbytérienne des États-Unis qui a voté en 2004 une motion presque semblable à celle que l'Église va débattre cette semaine, Bill Somplatsky-Jarman, et un autre rabbin de Toronto, Edward Elkin. La présentatrice souligne que la quatrième chaise, restée vide, avait été prévue pour un invité de Palestine, mais qu'aucune des quatre personnes contactées n'avait pu obtenir les autorisations nécessaires pour quitter Israël et venir à Thunder Bay. Il serait trop long de résumer ici les trois commentaires - je le ferai dans un article plus complet qui paraîtra dans le numéro de septembre d'Aujourd'hui Credo, le mensuel francophone de l'Église unie auquel je vous invite ardemment à vous abonner (25$ pour 10 numéros), si vous de l'êtes pas déjà, mais je dirais seulement - en ne rendant justice à aucun des trois invités - que le rabbin de Toronto a fait preuve de beaucoup de courage dans sa présentation qui disait en gros le ressentiment général (et la colère) de la communauté juive du Canada dans sa presque totalité. "Les dommages causés à nos relations (si nous passons cette résolution) seront très sérieux." Le pasteur presbytérien (c'est moins long de le décrire comme ça que d'écrire son nom au complet !) a, quant à lui, exposé le long processus de réflexion en aller-retour, en tensions et en travail sur leur foi, qui a mené à une première décision sur les "désinvestissements" en 2002. Les réactions, les menaces, et les campagnes médiatiques de dénigrement ont été immédiates et féroces, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Église mais, en 2004, celle-ci a réaffirmé cette décision, en en modifiant cependant le libellé proposant plutôt des actions positives d'"investissements éthiques pour la paix et la justice" que des gestes qui peuvent être interprétés comme du boycottage. "On désire des investissements qui oeuvrent pour la paix." Jeremy Milgrom, pour ceux qui le connaissent, a commencé par raconter à nouveau l'histoire de son chien ; puis il a tracé un rapide portrait du mouvement pacifiste en Israël, pour ensuite s'étendre sur les dommages innombrables et "inacceptables" de l'occupation à laquelle, dit-il, le système politique d'Israël actuel ne peut mettre fin. Enfin il a parlé en termes de relations d'amour. "Il ne peut y avoir d'amour sans critique. Passez la résolution GS2 avec amour ! " C'est un outil (l'investissement éthique) que nous avons pour condamner et combattre l'occupation, sans craindre les conséquences, ni même les accusations d'antisémitisme. Deuxième atelier après le souper : sur le nouveau livre de chant, More Voices. Une soixantaine de personnes ; sous le leadership de Bruce Harding et de son équipe, nous chantons des chants tout nouveaux, jamais édités, en japonais, en swahili, en zulu, en hindi, et en bien d'autres langues (sauf en français !) avec entrain, enthousiasme et une juvénile allégresse de bon aloi. Une fois l'atelier terminé, la soirée de juvénile allégresse se poursuit par un "Cafe House" animé par le Forum des jeunes. Bien des adultes sont venus à cette soirée très vivante où les numéros de chants, de musique ou de poésie (!), chacun formidable à sa façon, se succèdent. Hier, autre journée bien remplie. Matinée sans guère d'intérêt particulier remplie par une autre séance de discernement en petits groupes, animée cependant de façon très enjouée par les Enfants du Conseil qui nous ont servi quelques petits chants rythmés, et surtout une délicieuse petite saynète : on y voyait un Martin Luther qui téléphonait à une compagnie céleste pour se plaindre que les directives de leur site internet sont trop complexes, que les gens simples n'y comprennent rien et qu'ils doivent toujours passer par lui pour faire le moindre mouvement, ou qu'il y a trop de publicités qui essayaient de vendre colifichets et autres gadgets !... Hilarant ! L'après-midi (au lunch, on m'a fait tout plein de compliments sur Mirjam qui "sait très bien exposer son point de vue" - c'était au sein des petits groupes de discussion du matin - ; sans commentaire), on commence par la célébration (et réflexion) des 20 ans des Excuses aux Premières Nations de 1986. La session est animée par Bob Smith, celui qui a présenté les Excuses aux Premières Nations. Pour faire un résumé très et trop rapide, lors du Conseil général de Sudbury, en 1986, les autochtones présents avaient quitté la salle de débats parce qu'ils ne voulaient plus que servir de faire-valoir ni de symboles, mais voulaient être véritablement entendus. On a alors proposé d'écrire une lettre d'excuses pour les torts causés par l'évangélisation forcée qu'avaient subie les Premières Nations. Ainsi, à la suite du culte du lendemain, en début de soirée, Bob Smith est sorti avec le texte en direction du tipi où s'étaient rassemblés les Autochtones, en invitant tous ceux et celles qui le désiraient à le suivre. 600 personnes l'ont suivi. Sous leurs yeux, il est entré dans le tipi et a lu la déclaration qui est devenue un texte-fondateur, celui des nouvelles relations entre l'Église unie et les Premières Nations. Un geste que nous avons revécu par vidéo interposé. Bob Smith raconte qu'à ce moment l'un des chefs avait soupiré : "Que vont-ils en faire maintenant ?" Il énumère alors quelques réalisations : formation et reconnaissance de leadership, le Synode des Premières Nations, le Fonds de guérison, la résolution non-juridique des causes quant aux abus dans les écoles résidentielles... mais, ajoute-t-il, "nous vivons encore dans une situation de deux solitudes !" Deux anciens modérateurs ont poursuivi la présentation. Stan MacKay, le premier modérateur de l'Église unie d'origine autochtone, soulignera que beaucoup d'efforts sont encore nécessaires pour que nous puissions vraiment marcher ensemble ; et pour Marion Best, on devrait faire des excuses... pour les dommages et les torts causés par les écoles résidentielles. Quand Bob Smith reprend la parole c'est pour dire qu'il se sent mal à l'aise avec le terme 'célébration' de ces 20 ans ; on devrait parler de réengagement. Il demande à tous les autochtones de se rassembler en avant et il leur relit, leur re-présente les excuses de 1986. Moment émouvant... malgré les *&%$$# flashes de photographes sans retenue. Puis c'est la présentation de la Déclaration de foi (le vote se fera vendredi) ; plusieurs questions dont une ou deux sur la traduction dans laquelle on a perdu le rythme poétique du document. Et on termine l'après-midi par un peu de cuisine administrative avec les rapports sur l'isolement dans le ministère et le nouveau système de rémunération. Tout de même sujets importants puisqu'on leur accorde une heure entière de l'ordre du jour. Un autre aspect du Conseil général, ce sont les repas plus "intimes" avec les invités oecuméniques sur telle ou telle question d'actualité. Je vais donc au souper particulier dans les salons de la Faculté - cette fois-ci avec une vraie carte d'invitation - avec deux des trois protagonistes de l'atelier sur l'investissement éthique, avec en prime la contribution d'un Palestinien de Toronto. La salle est pleine. Chris Ferguson, de même que sa femme Susan, que nous avions aussi rencontré à Jerusalem en tant que responsable du bureau du COE au Moyen-Orient. Les présentations sont excellentes avec beaucoup d'émotion de la part de Jeremy Milgrom. Mais voilà qu'à la période de questions plusieurs personnes manifestent bruyamment qu'"un seul côté n'est présenté ! que ce n'est pas équilibré !" Une participante a même dit que "l'on avait pas besoin qu'une Église des États-Unis viennent nous dire quoi faire ! On assez d'Églises au Canada comme référence !" Ce sont aussi des membres de l'Église unie. La résolution GS2 ne fait pas l'unanimité, c'est clair. Il va y avoir de bonnes discussions dans la commission bleue, jeudi, mais ne vous inquiétez pas, votre journaliste favori y sera et viendra tout vous rapporter fidèlement. En attendant, l'animateur de la rencontre, Desmond Parsons, candidat au ministère qui a fait l'an dernier un séjour de trois mois en Palestine / Israël en tant qu'accompagnateur oecuménique, s'en tire fort bien ; il donne finalement la parole - tiens, il est present dans la salle - au rabbin Elkin... qui baisse ainsi beaucoup dans mon jugement. Il ne fait que répéter ce qu'il avait dit la veille en insistant sur la "punition" que l'on ferait subir à Israël en votant cette résolution. Les applaudissements fusent. Après le souper, c'est la longue et complexe présentation de l'équipe Emerging Spirit / Les pas de l'Esprit et les discours des cinq candidats au poste de modérateur, mais comme je suis fatigué et que j'ai eu une longue journée, ça ira à demain.


Mercredi 16 août


Un Conseil général en demande beaucoup aux délégué-es : les journées sont longues. Pour ceux et celles qui sont vraiment des lève-tôt enragé-es, il y a les méditations du matin (à 7h30) à la chapelle. Puis les assemblées plénières débutent par un moment de culte à 8h45, pour un non-stop de « discernement » jusqu'à 12h ou 12h30, comme aujourd'hui. Puis ce sont des débats l'après-midi en plénière ou en Commissions, jusqu'à 17h30, et une autre session le soir de 19h30 à 21h00. Entre tout ça, il faut caser les rencontres intra-synodes (le vin-et-fromage de Montréal-Ottawa aura lieu vendredi soir, mais je ne l'annonce pas tout de suite), les repas-rencontres avec les invités œcuméniques, ainsi que les visites à la foire du livre (dans la cafétéria, venez-y voir le présentoir de Ressources et Traductions) ou encore au Salon des ressources à l'agora (à l'étage au-dessous en tournant à droite en bas des escaliers). Il y a aussi un bar ouvert jusqu'à 23h00, mais même si je sais où il se trouve, je n'y suis pas encore allé ! Et pour le pauvre journaliste qui s'est engagé à écrire un texte par jour, il faut trouver le temps de courir à la salle presse, prendre les nouvelles du jour, se lamenter qu'on ne retrouve pas un mot de français dans le journal quotidien du Conseil, remonter à la grande salle, prendre des notes de ce qui s'y passe, planifier des entrevues, prendre des photos aussi, et écrire son texte entre deux desserts ou entre pas de desserts du tout. Bon, cette longue introduction n'a pour but que de remplir un peu la page parce que hier, mercredi, quatrième jour plein du Conseil, avait lieu la demi-journée des visites touristiques dans la région, et je n'ai pas grand-chose à raconter.


Mais il faut aussi parler de la campagne Emerging Spirit / Les Pas de l'Esprit (titre français provisoire) présentée à l'Assemblée la veille. Cette campagne se veut - de façon très résumée car c'est beaucoup plus compliqué que ça comme vous pouvez vous en douter - une campagne de visibilité de l'Église unie sur tout le territoire canadien, mais en utilisant des messages, des images et des canaux médiatiques qui auront le plus de chance de rejoindre la génération des 30 à 45 ans. C'est cette génération, absente des nos bancs d'églises, qui, selon les sondages très scientifiques Environics et tout, possède les valeurs les plus proches de plusieurs parmi celles prônées et/ou mises en pratique par l'Église unie. Les sondages disent que ces personnes ne connaissent tout simplement pas l'Église unie, mais que si elles savaient qu'une telle Église existe, eh bien, elles seraient heureuses d'aller y voir.


La campagne Emerging Spirit / Les Pas de l'Esprit (titre français provisoire) comprend deux composantes qui se dérouleront en parallèle :


1) une campagne médiatique dont le but sera de faire d'avantage connaître l'Église unie aux 30-45 ans et de les y inviter ;


2) la production de ressources variées permettant de préparer les paroisses et leurs leaders à accueillir de façon efficace cette nouvelle clientèle. Il y a encore beaucoup de points d'interrogation dans la tête (et les yeux) des gens, mais bon, on sentait un certain enthousiasme dans la salle devant cette présentation parfaitement powerpointée.


Et maintenant, la journée d'hier... Toute la matinée aura été animée par des membres des Premières Nations, d'abord, en introduction, une célébration aux forces quatre horizons par Stan MacKay, puis la période de discernement qui y était soudée, animée par Alf Dumont et Nanette MacKay. Dans cette période de discernement, à partir du centre de la salle et non pas de l'estrade comme d'habitude, on a aussi suivi le modèle des quatre directions. Ainsi, des représentants des peuples autochtones, de l'est, du sud, de l'ouest et du nord, ont été invités à raconter une histoire (la leur, celle de leur peuple...) qui servait à initier les périodes de discussions en groupes de tables... rondes. Les dessus des tables avaient d'ailleurs été changés pour l'occasion afin de les mettre aux couleurs des directions correspondantes. Le message final a été donné par le grand chef John Beaucage des Anishâbees (en massacrant l'orthographe).


Vers la fin, nous avons eu droit à un crescendo dramatique extrêmement efficace. Après tous ces témoignages et des réflexions, Stan MacKay a invité quatre « artistes de tambour » (je ne sais pas trop comment il faut les nommer) à entamer un chant de reconnaissance. Les voix fortes, puissantes, les sonorités stridulentes, prégantes, se mélaient aux battements du tambour d'abord assez tranquilles, puis comme des coups d'un tonnerre indomptable...! L'effet était saisissant. Et, d'un coup, le silence ! Personne n'a osé applaudir de peur de rompre la grandeur de ce moment envoûtant. Et finalement, pour rendre grâce pour le repas, on nous fait mettre en un immense cercle tout autour de la salle pour une longue, mais tout aussi captivante, danse qui nous a fait serpenter jusqu'au buffet. 


Un menu... à vous faire saliver : -Banèque -Salade de champignons sauvages -Salade verte à la vinaigrette aux framboises -Lit de riz sauvage -Grains de maïs en casserole -Macédoines de légumes -Saumon fumé -Bison à la sauce aux canneberges -Tartelettes aux bleuets... Le seul problème était que les assiettes n'étaient pas assez grandes. Relire le menu ci-haut. Et l'après-midi, c'était les expéditions de découverte des environs : les chutes Kakabeka, le Canyon Ouimet, le lieu historique du Fort Williams, le Thunder Bay commerces et magasin (et oui...).


Les autobus sont en retard, mais bon,,, Moi j'ai choisi les « Trésors du bouclier » (bouclier cambrien, bien sûr). Après un arrêt au lieu commémorant l'exploit de Terry Fox (ce jeune homme qui avait entrepris en 1980 de traverser le Canada d'est en ouest en joggant avec une jambe artificielle pour recueillir des fonds pour la lutte contre le cancer, et qui avait dû s'arrêter justement à Thunder Bay), nous visitons une mine d'améthyste, la plus grande au Canada. Qu'est-ce qu'on ne découvre pas quand même ? On s'amuse comme des enfants (il y a d'ailleurs quelques jeunes du Forum avec nous) à en ramasser tout plein dans toutes les teintes de bleu et à se remplir qui les poches, qui le chandail, qui un sac de plastique. En remontant dans l'autobus, on pèse au moins chacun 437 kilos de plus !

Source: David Fines - Credo Aujourd'hui