Pour la première fois de son histoire, l'ensemble d'un lot de cannettes de cette célèbre marque a été renvoyé à l'usine, en Belgique et à Dunkerque pour un problème de sécurité alimentaire. C'est l'occasion de revenir sur l'histoire de cette boisson et de son rapport avec le méthodisme.
Dans un article passionnant sur l'histoire de la boisson-culte américaine, Michael Breu du "St.Galler Tagblatt" a précisé les rapports ayant existé existé entre le méthodisme et Coca-cola. L'aventure de la célèbre firme commença il y a 113 ans en 1886 avec l'elixir de santé "Coca-Cola Drink it" comme un remède contre le stress, la dépression et les maux de tête.
On devait ce sirop épais, de couleur brun foncé à un pharmacien John Styth Pemberton d'Atlanta, Géorgie; on trouvait alors encore dans ce breuvage des extraits authentiques de feuilles de cola, de noix de cola, beaucoup de sucre et une pincée de caféine. Quelques temps après, le pharmacien vendra le secret de fabrication pour 2300 dollars à un ancien prédicateur méthodiste devenu commerçant Asa G. Chandler. Et voilà comment Michael Breu décrit la suite de cette histoire de Coca-Cola dans le quotidien: «le commerçant de Clever met sur le marché ce produit concentré et ce fut un hasard si le sirop n'a pas été mélangé avec de l'eau mais avec du soda. En association avec la 'Soda Fountain', Chandler a fait de cette boisson pétillante un produit phare. 'The great national temperance beverage' (la plus grande boisson nationale non-alcoolisée), écrit la Compagnie Coca-Cola fondée en 1892. Un verre coûte cinq cents. Sept ans plus tard, en 1899, les avocats Joseph B. Whitehead et Benjamin F. Thomas du Minnesota parviennent à persuader l'homme d'affaires Chandler à vendre la boisson dans des bouteilles. Sur la base d'un système de franchises, pas moins de 379 entreprises voient le jour en 1910 pour mettre en petites bouteilles la boisson gazeuse. La grande bouteille ne verra le jour qu'en 1915: le suédois Alexander Samuelson créera 'la bouteille à la verve érotique'. Ainsi débute le triomphe pour cette firme. Coca-Cola devient la 'Lola-Cola' (Mel Ramos), dérangeante, érotique et provocatrice. Peut-être est-ce là la raison pour laquelle l'ancien prédicateur laïc Asa G. Chandler, prit la décision de vendre l'entreprise à une banque pour 25 millions de dollars.
Le nouveau président de la Compagnie Coca-Cola sera le fils du président de la Banque, Robert W. Woodruff. A partir de ce moment-là, Coca-Cola entre dans le monde de la politique et de l'économie. «S'il y a un président ou non, cela reste en définitive une question secondaire pour les Américains. Aussi longtemps qu'il voit une bouteille de Coca, l'Américain sait; l'Amérique survit', commentait en 1947 le candidat aux présidentielles américain et journaliste Curtis MacDougall. Ce faisant, il n'avait pas tort: pendant la seconde guerre mondiale, l'entreprise prévoit pour les soldats américains en arrière de tous les fronts 64 stations de remplissage de bouteilles. 'Things go better with Coke!' Le Général Dwight D. Eisenhower, un ami proche de Woodruff, doit avoir prononcé cette parole un jour. La Coca-Cola-Company a immédiatement repris cette expression comme son slogan publicitaire. Ce qui s'est passé depuis nous est familier, tant cette boisson a connu le triomphe à travers le monde, on sait aussi à quelle concurrence se livrent les deux géants Pepsi et Coca-Cola.
>Source: "St.Galler Tagblatt"